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Momar Seyni, Le GÉnÉreux «parisien»

Momar Seyni, Le GÉnÉreux «parisien»

J’ai connu avec Momar une aventure humaine commune. Extraordinaire. En novembre 1985, nous avons quitté ensemble le journal Le Soleil pour entreprendre des études. Sur place, nous avons laissé famille et emploi assuré et avec déjà des responsabilités et sommes partis à Paris, pour aller faire un troisième cycle. Certains de nos collègues se demandaient pourquoi nous avions pris cette décision qui n’était nullement concertée entre nous. Nous étions seulement animés d’une saine ambition.

Et celle-ci avait été  bien comprise par le regretté Babacar Sine, le Directeur du CESTI à l’époque. Il nous avait offert chacun une bourse dans le cadre du programme de relève des coopérants canadiens et français qui assuraient l’essentiel de la formation au CESTI. Pendant quatre ans, de 1985 à 1989, Momar et moi, avons vécu ensemble. Nous voyant presque tous les jours. Inscrits à l’Institut français de presse (IFP), nous avons découvert Paris, fait de nombreuses connaissances et étudié, nous vieux étudiants (la trentaine bien entamée), et usé nos pantalons sur les bancs de la fac de Paris 2.

Momar était revenu au pays après avoir décroché le diplôme de l’IFP et le DEA, me laissant sur place. Au milieu du gué, j’avais décidé de traverser la rive. Lui aussi avait démontré qu’il avait les capacités d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire faire le Doctorat.

Momar avait le sens du contact, il savait agréger des gens autour de lui.

La librairie Présence africaine, les journalistes de Jeune Afrique notamment Jean Pierre Ndiaye et feu Sennen Andriamirado lui étaient familiers. Il collabora à Jeune Afrique. Nous étions des voisins du Président Mitterrand, habitant tout près de la station de métro Maubert Mutualité, ensemble dans la même chambre avec nos deux lits côte à côte lors de notre première année parisienne.

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Plus tard, dans la cité universitaire où Momar résidait toujours dans le quartier latin, sa chambre était un lieu de rencontres, où toutes les nationalités se côtoyaient. Sénégalais, Guinéens, Sud-Africains, Beurs, Français…

On ne s’ennuyait pas avec lui, il partageait tout ce qu’il avait.  Avec notre bourse française cinq fois supérieure à celle du Sénégal de nos cadets, c’était table ouverte chez lui le week-end. Non seulement il payait le ravitaillement mais il faisait la cuisine, chose qu’il avait vite assimilée.

Cette disponibilité et cette attention sont une face de la plus grande qualité que nous retenons de lui, sa générosité. Il aidait et il était attentif aux problèmes de ses connaissances. Nos «jeunes  frères»  qui vivent encore pour la plupart en France sont atterrés. Des qu’ils ont appris la funeste nouvelle, ils m’ont  contacté pour exprimer leur détresse et témoigner leur sympathie aux parents de leur «grand» Momar.

Lamine Diop, Jules Diene, Pape Kabo notamment se sont souvenus des moments passés en compagnie de Momar. 

Dors en paix Momar, Cheikh comme tu aimais m’appeler prie en communion avec tes amis, ta famille et nos «jeunes frères» de Paris afin que tu accèdes au paradis, la place des hommes généreux comme toi. 







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