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Un Million D’emplois, Pourquoi Pas ?

Un million d’emplois sur les cinq prochaines années. L’annonce a fait sourire plus d’un et occupé les débats sur les réseaux sociaux. En pleine campagne électorale à Pikine, le président sortant, Macky Sall avait fait cette promesse. Comment cela pourrait-il se faire alors que, durant son premier mandat de sept ans, à peine un peu plus de 500.000 emplois ont été créés ?

Sur quels secteurs de l’activité économique les autorités vont-elles s’appuyer pour atteindre cette barre du million d’emplois ? L’agriculture ? La pêche ? L’industrie ? Pas si sûr ! Le seul secteur qui peut justifier autant d’optimisme est celui du pétrole et du gaz. Faut-il le rappeler, le Sénégal s’apprête à entrer dans le cercle restreint des pays producteurs de gaz et de pétrole.

Les premiers barils d’or noir et les premiers m3 de gaz from Sénégal devraient être sur le marché d’ici à 2021 ou à 2022. Et les spécialistes sont formels : la pleine exploitation de ces ressources naturelles pourrait générer d’importants avantages économiques pour les entreprises de l’industrie, mais aussi créer des milliers d’emplois directs et indirects dans tous les domaines. L’exploitation du pétrole et du gaz a ceci d’avantageux qu’elle entraîne, avec elle, presque tous les autres secteurs de la vie économique : l’agriculture, l’élevage, le tourisme, les services, l’habitat, les transports…

Autant dire que l’effet d’entraînement sera au rendez-vous si l’exploitation de ces ressources est entourée de tous les principes de bonne gestion et de gouvernance transparente. L’amont pétrolier, en tant que tel, c’està-dire les opérations pétrolières sur les plateformes, ne générera pas beaucoup d’emplois directs, à peine deux ou trois cents. Par contre, là où le Sénégal peut espérer faire le plein d’emplois, c’est dans l’aval pétrolier qui renvoie à toutes ces activités de service comme le raffinage, le transport, la distribution, la restauration, les services de nettoyage… Ce que les spécialistes appellent les services indirects qui ne nécessitent pas de qualifications pointues. Sur toute la chaîne de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, il y aura un besoin de recrutement, donc forcément création d’emplois. C’est tout le sens et la pertinence de la loi sur le contenu local votée en début d’année par l’Assemblée nationale. A compétences égales, elle oblige les compagnies pétrolières à recruter local. L’ancien Code pétrolier ne contenait pas cette disposition du contenu local. On parlait seulement d’emplois et d’utilisation de services locaux à prix et qualité égale.

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Désormais, la loi oblige les compagnies présentes au Sénégal à créer une société locale dans laquelle il y a possibilité de s’associer avec des Sénégalais dans les opérations pétrolières. Le gouvernement sait si bien que le secteur du pétrole et du gaz peut contribuer fortement à lutter contre le chômage qu’il s’est fixé un objectif des plus ambitieux : atteindre 50 % de contenu local de l’industrie pétrolière d’ici à 2030, à travers la formation des ressources humaines et le renforcement des Pme/Pmi. Si le Sénégal parvient à réussir là où l’Angola, le Ghana et le Nigéria ont échoué pour l’instant, nul doute que l’ambition du gouvernement de créer un million d’emplois, en cinq ans, a de grandes chances d’être réalisée.







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