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La Voix Du Sacre

La Voix Du Sacre

C’est dans l’émission Jaakarlo de ce vendredi 21 juin que le Sénégal doit puiser la ressource additionnelle qui a toujours manqué aux Lions de la Téranga pour aller jusqu’au bout d’un rêve national. Un rêve plus que sportif mais qui s’est tant de fois, transformé en cauchemar bruyant avant le réveil du peuple.

De Caire 1986 à Egypte 2019, le Lion a toujours misé sur la puissance de son rugissement, oubliant que l’intimidation seule ne suffit pas face à l’adversité dans la jungle africaine.  Pour sa survie, n’importe quel animal de la forêt, fut-il  un écureuil venant du Bénin, suera, pleurera et sera prêt à verser son sang devant n’importe quel prédateur, même si c’est le Roi en personne. Le coach Aliou Cissé l’a dit dans un entretien accordé à Jeune Afrique. ‘’ Il nous faudra de la sueur, des larmes et parfois du sang’’. Mais il a oublié de préciser que pour amener un être a être prêt à verser son sang, il faut l’amener à prendre conscience que la survie de son espèce est menacée.

Gagner la Coupe d’Afrique des Nations n’est plus un objectif, ni une priorité pour les 22 joueurs sélectionnés. C’est maintenant une question de survie pour notre football national. Trente trois ans après Caire, le Sénégal retourne en Egypte avec une équipe favorite de la compétition. Oui avec des joueurs capables d’aller jusqu’au bout. Mais sont–ils au courant qu’ils jouent cette compétition pour faire renaitre un souffle d’espoir dans un pays où l’avenir des génération futures est en train de glisser dans les profondeurs noires des puits pétroliers au large de Saint-Louis et Cayar ? Mesurent-ils le fait qu’ils représentent le football d’une nation dont aucun joueur évoluant dans le championnat local, n’a sa place ?  Et là je me demande est-ce dans l’histoire de la Can une sélection a une fois remporté le trophée sans aucun joueur de son championnat national ? Un autre débat quand on parlera du niveau même de notre football. Sauf si Laye Diaw anticipe en nous apportant comme il sait si bien le faire une réponse.

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Vendredi à l’émission Jaakarlo, il a à mon avis, touché du doigt le mal du football sénégalais. Oui, je suis du même avis que vous. Et comme tous les sénégalais nous savons que, sur le papier, sur la valeur intrinsèque de nos joueurs, la voie du sacre semble être toute tracée pour les Lions comme au Caire en 1986. Cependant, dans l’anecdote dont vous nous avez gratifié, vous faites le deuil d’une question trentenaire. Oui doyen, feu Jules François Bocandé et sa bande n’étaient pas au courant de ce que vous et vos collègues saviez du haut des gradins. Peut-être s’il y avait une communication efficace au sein du staff des lions à l’époque, cette génération aurait pu changer le cours du match.

En Egypte 2019, les voies menant à la victoire finale sont toutes tracées pour les Lions de la Téranga, sauf une. La voix du sacre. Cette voix qui englobe toutes les facettes de la communication, puisant sa force dans les entrailles de notre histoire footballistique, de notre histoire culturelle, mais aussi de notre diversité endogène, pour encenser nos joueurs dans les instants les plus difficiles de leur marche. L’équipe du Sénégal est complète dans tous les secteurs. Elle est la première nation africaine avec une colonne vertébrale solide et enviée par tous nos adversaires. Alfred Mendy, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gana Gueye, Sadio Mané et autres, sont prêts pour faire face à l’adversité. Mais ce serait dommage que, dans cette conquête qu’ils n’entendent pas cette voix. Cette voix capable de pousser un être à se surpasser, à puiser dans  ses dernières ressources, à mouiller le maillot dans sa propre sueur, à saigner pour ne pas sortir de la voie royale… Cette voix qui a tant manqué aux Lions lors des conquêtes précédentes, c’est vous Abdoulaye Diaw. Mémoire incontestable de notre Histoire, bibliothèque certifiée de notre football, il suffit juste de vous dévêtir de votre manteau de sagesse à nos joueurs pour qu’ils comprennent que gagner cette Coupe d’Afrique des Nations est une obligation pour changer le cours de notre histoire, mais surtout parce que c’est la survie de notre football qui en jeu en Egypte. 

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