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RÉponse À Ousseynou BÈye

L’unité nationale, seul remède face au danger qui guette le Sénégal !

Ousseynou Beye, éditorialiste de « SenePlus » a réagi à la lettre que j’ai adressée à un frère panafricaniste. Je voudrais ici lui apporter la réplique dans le seul but de participer à la clarification du débat sur une question d’actualité.

Désolé Ousseynou, mais tu passes complètement à côté des questions que je soulève pour nous amener sur le terrain de « défense d’Aliou Sall » qui n’apparaît nulle part dans mon propos. C’est une manière de dresser des camps pour tirer sur le camp « ennemi », en convoquant des questions qui ne sont pas abordées. A quoi bon ? Ce faisant Ousseynou, tu noies le débat.

Même attitude quand tu glisses sur le panafricanisme comme raison essentielle de mon texte pour faire tout un discours là-dessus, en érigeant encore deux camps, te classant dans l’un, faisant face à l’autre dans lequel tu veux me confiner. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela éclaire dans le propos qui nous occupe ?

Ousseynou le fait exprès en occultant l’idée centrale de mon papier : « Alerte face au mot d’ordre de BBC dont le montage est une honteuse tentative de manipulation.

Pour O.Beye, « Momar Samb ignore ou méconnait toutes les alertes, toutes les indignations, toutes les investigations, toutes les analyses qui se sont faites jour depuis…. sept longues années »,

Non Ousseynou, Momar n’ignore pas toute la polémique suscitée par la découverte du pétrole et du gaz, toute la campagne menée par l’opposition sur la question. C’était légitime et compréhensible tant que c’est entre nous sénégalais, entre nous africains. Débats, controverses, polémiques, etc. pour nous-mêmes, entre nous-mêmes, par nous-mêmes. Les experts ont écrit et parlé, ceux qui comme moi ne savaient pas ont appris. L’affaire semblait avoir été clarifiée. Mieux les points de vue de l’opposition ont été écrasés, lors d’un débat organisé dans la campagne électorale, par la société civile entre les représentants de l’opposition et le porteur des couleurs de Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), en l’occurrence Amadou Fall Kane, vice-président du Cos-Pétrogaz qui a démontré devant ses adversaires politiques, la fausseté des accusations avancées jusqu’ici. Mais cela restait encore entre nous. Ensuite, à la présidentielle du 24 février dernier, le peuple souverain a choisi le candidat de BBY, Macky Sall accusé de tous les péchés d’Israël, écrasant encore une fois, dans les urnes les positions des candidats porteurs de ces accusations sur le pétrole et le gaz. Et c’était toujours entre nous, par nous, sans que l’on puisse y déceler une main étrangère.

Mais voilà que, après tout cela, la BBC nous sort un reportage qui appelle ouvertement à la révolte du peuple sénégalais contre ses gouvernants qui auraient volé son pétrole. Avoue quand même, Ousseynou, que nous entrons là dans quelque chose de nouveau. Ici, la main étrangère est bien visible. Pour quelle raison BBC a-t-elle agi de la sorte, pour quels intérêts, ceux du peuple sénégalais, pour nous aider ? J’en doute vraiment ! Toi, non ?

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Que cela se fasse, quelques jours seulement après le lancement du dialogue national auquel l’essentiel des forces vives de notre pays a participé ne te trouble pas ?

Que dans le reportage, ceux qui portent la charge de l’accusation soient exclusivement des opposants au dialogue ne te touche pas ?

Que l’évènement survienne dans un contexte où le Sénégal venait de porter à l’Onu la revendication de la restitution des archipels Chagos à l’Ile Maurice, contre la couronne britannique, ne te soucie pas ?

Mais enfin Ousseynou, tremble au moins de ce que la mémoire des crimes perpétrés contre les peuples de Libye, du Congo, du Nigéria, du Soudan, du Rwanda puisse mordre quelque part ta vigilance et te faire douter, un instant, un instant seulement de la bonne foi de BBC !

Il me semble Ousseynou, qu’il est d’abord bon et de probité intellectuelle de reconnaître que l’appel à réagir du groupe « Aar linu bokk » que m’a envoyé un camarade dans notre mailing-list panafricaniste méritait d’être interrogé. La pétition lancée dès le lendemain de la publication du reportage de BBC est un fait indéniable. Elle ne l’a pas été un autre jour, pendant les sept (7) ans que tu évoques. Reconnaissons d’abord ça, Ousseynou ! Que cela ne t’ait rien fait m’abasourdit sérieusement !

Laisse-moi m’étonner davantage qu’un éditorialiste animateur d’un organe de presse puisse, sans sourciller, laisser passer sous son nez expérimenté un tel élément de communication qui pue la manipulation et le mensonge avec un montage qui viole toute la déontologie du journalisme. C’est d’une énormité, d’une telle légèreté éthique catastrophique pour tes lecteurs.

Tu laisses sciemment de côté mes arguments de rejet du reportage et d’alerte de mon correspondant et des lecteurs, pour aller construire sur des questions du panafricanisme, etc. Je n’ai pas traité du panafricanisme ni de ses orientations. Je me suis adressé à un frère panafricaniste avec qui je croyais partager les mêmes principes de défense intransigeante de notre africanité historiquement agressée, violentée par les puissances occidentales. Je l’avoue. Devant le reportage de BBC ma mémoire a eu mal !

Malgré tout, tu t’interroges sur mon cri d’alarme « à quoi peut bien rimer cette tragique et pathétique mise en garde aux accents guerriers : ‘’Africains, soyons prudents, vigilants et regardons, vérifions, enquêtons nous-mêmes !’’ »

« Cette tragique et pathétique mise en garde » rime avec la pathétique et tragique histoire des peuples africains esclavagisés, colonisés, enrôlés comme « tirailleurs sénégalais » pour combattre d’autres africains.

« Cette tragique et pathétique mise en garde » rime avec la pathétique et tragique histoire du peuple nigérian qui a vécu les affres de la guerre civile du Biafra à cause du pétrole, avec plus d’un million de morts (plus que le Rwanda).

« Cette tragique et pathétique mise en garde » rime avec la pathétique et tragique histoire du peuple congolais transformés en Zoulous et Cobras, s’entretuant à cause des intérêts de multinationales comme Elf, faisant plus de Quatre cent mille (400.000) morts.

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Je ne me lasserai de le répéter…

« Cette tragique et pathétique mise en garde » rime avec la pathétique et tragique histoire des peuples de la Libye plongée dans un chaos qui continue de ravager le continent, surtout dans le sahel, etc.

Il ne s’agit pas d’être pour un panafricanisme contre un autre, pour le panafricanisme de Cheikh Anta contre celui de Léopold Senghor. Mais ici et maintenant de défendre l’Afrique contre ceux qui pour des intérêts de multinationales veulent déstabiliser notre pays, nous diviser et armer certains d’entre nous contre d’autres sénégalais au nom d’une soi-disant lutte contre la corruption.

Que tu dises après tout ce discours « Pour revenir plus précisément à notre sujet », est un aveu clair que tu n’étais pas dans le sujet. Pourquoi ce procédé, pour distraire le lecteur ?

En ajoutant « nous nous contentons de poser ces questions toutes simples : y a-t-il ou non scandale sur le pétrole présentement dans notre pays ? », tu en viens à une démarche intellectuelle qui me plait bien. Chercher à discuter (non à condamner), après avoir tenté de comprendre l’autre dans ce qu’il dit précisément. Mais Ousseynou, la question est top bateau. Laisse-moi l’éclater de manière à simplifier et à rendre lisible et clair chaque aspect qu’elle comporte. Voici mes questions (que j’emprunte à Mamadou Dione, Directeur général du Cosec), entre autres, auxquelles je nous inviterais à répondre l’un l’autre, afin d’établir l’effectivité ou non du scandale présumé.

« 1- En quoi le rachat des actions de Timis par Cosmos, ensuite par BP a-t-il pu faire perdre de l’argent au Sénégal ?

2- En quoi de supposées redevances lors de la cession de parts entre les acheteurs Cosmos, BP et le cédant Timis auraient-elles fait perdre de l’argent au Sénégal ?

3- En quoi les salaires et primes d’un compatriote quand il travaillait pour Timis aurait-il fait perdre de l’argent au Sénégal ?

4- Comment un privé peut-il encaisser des taxes attendues par un État ? »

Mais, après avoir posé ta question, tu retournes encore dans ta fâcheuse manie à discourir sur des questions qui ne sont pas pointées dans mon papier. Pourquoi convoquer les choses sur lesquelles tu dis que les « compatriotes ont fermé les yeux » ?

Que tu dises à la fin des fins, après toutes ces longues digressions, « Tu as raison, camarade, nous ne devrons pas être des « Tirailleurs de BBC… » (ce par quoi tu devais commencer) ne me rassure nullement. Je n’ai pas le sentiment d’un accord vrai de ta part basé sur la compréhension de mon argumentation. Permets-moi d’être un peu plus clair.

Si nous ne devons être les tirailleurs ni de BBC, ni d’aucune autre compagnie étrangère, nous devons nous entendre entre nous, opposition comme majorité. La seule arme que nous avons contre les manœuvres et opérations occultes ou non de faire main basse sur nos ressources, c’est de faire en sorte que le peuple sénégalais soit uni. Seule cette union nationale forte peut nous sauver de l’adversité.

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Avec le reportage de BBC, le Sénégal fait face à un média-mensonge, comme le définit si bien Michel Colon, dont l’objectif est la déstabilisation de notre pays qui peut, s’il réussit, plonger le Sénégal dans des difficultés énormes ne permettant pas une exploitation de son pétrole et de son gaz au profit exclusif du peuple. Et ceux qui portent la voix de BBC elle-même porteuse d’intérêts occultes se font les complices des multinationales et se feront demain leurs « tirailleurs » contre leur propre peuple.

Si nous sommes tous mus par le seul souci d’une bonne gouvernance de ces ressources pour l’intérêt de notre peuple, qu’est-ce qui nous empêche de nous asseoir pour discuter entre nous de nos divergences, après avoir « dialogué » à distance ? Qu’est-ce qui empêche que tu prennes part au « Pénc » appelé par le président que le peuple a élu afin de porter ta vision sur la gouvernance de ces ressources, sachant que sans la paix sociale, sans la stabilité des institutions de la république, nous devenons fragiles et vulnérables devant les multinationales qui n’hésiteront devant rien pour approfondir nos divisions et les porter à un niveau tel que nous n’aurions même pas le temps d’exploiter par nous-même et pour nous même ces ressources ? Tout le pays y perdra, les générations d’aujourd’hui et celles à venir. Que l’on soit de l’opposition ou de la majorité, que l’on soit panafricaniste « Senghorien » ou « Antaiste », rien n’y fera !

Je suis affligé de voir comment, des gens comme toi, avec toute l’expérience syndicale et politique acquise, ne peuvent comprendre que nous sommes en danger. Le Sénégal, aujourd’hui, avec la découverte du pétrole et du gaz, devient une proie suscitant la convoitise des puissances d’argent, dans cette jungle qui ne connaît ni foi ni loi.

Face à cela, nous avons deux réponses possibles, pas trois : l’acceptation par toutes les forces vives du pays de ce dialogue national inclusif sans tabou ou son rejet. Ceux qui récusent cette voie, en vérité optent pour la voie de l’insurrection, à soulever la rue pour prendre le pouvoir, au besoin avec le soutien des puissances qui les ont appelés à la révolte. Au départ, ce sera pacifique, mais quand cela se compliquera, ils donneront des armes, après avoir initié toute sortes de provocations, à l’effet de se victimiser et de justifier éventuellement l’intervention étrangère. Alors, ce sera trop tard ! L’histoire politique mondiale nous en donne des exemples avérés (Irak, Surie, etc.) et la situation actuelle du Venezuela l’illustre de manière éclatante !

Réew dañ koy péncoo, ken du ko pàccoo !

Le texte de notre éditorialiste Ousseynou Beye est à retrouver ici : « CE PANAFRICANISME-LÀ… NON, MERCI !« 







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