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Mobilisation Populaire Au Sénégal Sur Le Pétrole, Le Gaz, L’or, Le Zircon: Patriotisme Contre Libéralisme Néocolonial!

Mobilisation Populaire Au Sénégal Sur Le Pétrole, Le Gaz, L’or, Le Zircon: Patriotisme Contre Libéralisme Néocolonial!

Interpellé par plusieurs personnalités sénégalaises, le pouvoir libéral de la seconde alternance, APR/BBY, terré dans le silence de l’arrogance présidentialiste n’a commencé à sortir du mépris du « cause toujours, il n’y a rien à voir » qu’avec l’émission de la BBC.

Le buzz médiatique du « dialogue national » a été englouti par le tsunami du reportage de la BBC qui, entre autre, révèle la continuité dans le changement entre les libéraux de la première alternance et les libéraux de la seconde alternance.

C’est Abdoulaye Wade qui scelle l’accord léonin et c’est Macky Sall qui le parachève par le décret d’application. Wade/Macky, c’est la République des coquins et des copains, c’est bonnet blanc et blanc bonnet au grand dam des ex-gauches dont le rejet du libéral Wade est devenu le prétexte pour tenter de cacher leur servilité vis à vis du dauphin libéral M. Sall.

Le pouvoir libéral néocolonial est aux abois depuis que la mobilisation populaire exige de plus en plus clairement avec force la vérité, la transparence sur les contrats signés, leur renégociation en faveur du pays et donc la réappropriation souveraine des richesses du sol et du sous sol.

Nos Etats engendrés par la « décolonisation » organisée par la Françafric sont néocoloniaux parce qu’ils sont :

– génétiquement programmés pour remplacer le colonialisme et pour servir le pillage des richesses du sol et du sous sol de nos pays par les Multinationales impérialistes,

– soumis aux diktats des officines internationales que sont le FMI, la BM, l’OMC qui les intègrent dans le marché mondial impérialiste comme fournisseurs de matières premières à des prix fixés par les bourses impérialistes ;

– dirigés ainsi par une bourgeoisie bureaucratique réduite à capter les miettes en milliards de francs CFA que les Multinationales laissent tomber de la table sur laquelle elles amassent le produit de leur vol. D’où le passage des dictatures civiles et militaires au multipartisme contrôlé par le régime présidentialiste s’appuyant sur le bipartisme permettant d’organiser au mieux l’alternance ;

– gouvernés par ces politiciens bourgeois qui s’enrichissent en milliards de francs CFA en s’appropriant les deniers publics et donc devenir président ou ministre est le chemin le plus court pour devenir milliardaire ;

– pieds et mains liés à l’impérialisme au point qu’ils n’investissent pas dans le pays le fruit de leur vol éhonté des biens du peuple, mais envoient leurs enfants étudier, leurs familles se soigner, font leurs shopping et assouvissent leurs loisirs à l’étrange dans les pays de leurs maîtres impérialistes ;

– culturellement aliénés au point qu’ils vivent comme des corps étrangers dans leurs propres pays, c’est-à-dire leurs corps est au pays alors que leur esprit est à Paris, Londres, Berlin, New York, Dubaï, Ryad, etc.

Le piège du « nationalisme » mono-colore des ex-gauches valets des libéraux

Les opposants libéraux et sociaux-libéraux ont intérêt à profiter en tant que concurrent politique du scandale qui frappe l’actuel pouvoir libéral APR/BBY, même si la majorité d’entre eux avaient déjà mis un pied dans le « dialogue national » attrape-nigaud. Mais ce qui frappe, c’est la limitation à l’aspect « familial », à la personnalisation du scandale. Il est clair que la gestion politique même du scandale par le Président de la République et son frère révèle le clanisme familial et donc prête totalement le flanc à la restriction du champ de vision à la « famille du président ».

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Mais justement c’est là une façon d’éviter les questions de fond qui vont au delà de la « famille » de l’actuel président. On se rappelle que cette façon d’opérer a préparé la seconde alternance entre les libéraux. Après le « fils » du président, voilà la belle affaire, le « frère » du président. Bien entendu, la « famille » avant le « parti » puis avant le « pays », tout cela est de l’abjection féodale. Quels enjeux se cachent donc derrière le « fils » et le « frère » des présidents ?

C’est là où les ex-gauches devenus laquais des libéraux de la première et de la seconde alternance libérale surfent pour apporter leur « expertise ».

Ils crient que le « pétrole, le gaz aiguisent les appétits des étrangers impérialistes », que « le Sénégal est menacé », voyez vous, « c’est à cause du pétrole, du gaz que l’Irak, la Libye ont été attaqué et détruit », « ne soyons pas des tirailleurs de la BBC », etc.

TOTAL, BP, PETRO-TIM et autres Monopoles impérialistes ont tout ce qu’ils veulent au Sénégal, alors à qui peut-on faire croire que les impérialistes veulent détruire leur poule pondeuse aux oeufs d’or que sont les pouvoirs néocoloniaux de Senghor, Diouf, Wade et Macky Sall ?

Quelle crédibilité peut-on donner à cette ex-gauche qui s’est tue et refuse de voir que le pouvoir qui les nourrit avec l’argent de la sueur des Sénégalais est en train de brader le pétrole, le gaz, l’or, le zircon du pays pour s’en mettre plein les poches, qu’en particulier ce sont les Multinationales et les mafieux comme Petro-Tim qui en sont les principaux bénéficiaires ?

De quelle moralité, quelle éthique peuvent se prévaloir les ex-gauches quand ils défendent un camp impérialiste (Total ) contre un autre (BP) ?

Osent-ils exiger que les contrats, tous les contrats signés soient rendus réellement publics et renégociés au profit du Sénégal et du peuple sénégalais comme l’ont fait Evo Morales en Bolivie et Chavez puis Maduro au Venezuela ?

La stratégie des opportunistes de l’ex-gauche et des libéraux néocoloniaux consiste à désigner du doigt l’impérialisme britannique (BBC/BP) pour camoufler leur servilité volontaire monnayée à l’impérialisme français (FR24/TOTAL). Ils se bombent le torse brandissant le « nationalisme » mono-colore anti-britannique et croient, toute honte bue, pouvoir ainsi camoufler leur enrôlement dans la françafric. Ils déclament ne pas vouloir être « tirailleurs » de BBC tout en étant justement « tirailleurs » de TOTAL/PETRO-TIM.

Il s’agit ici d’un « nationalisme » mono-colore au service d’un impérialisme unicolore: la françafric.

L’exemple de Ken Saro-Wiwa, assassiné par Shell, montre que les appels des ex-gauches valets des libéraux à « l’unité entre pouvoir libéral et l’opposition patriotique contre les menaces qui planent sur le Sénégal et la convoitise du pétrole et du gaz que révèle l’émission de la BBC » éclaire le marais de l’hypocrisie et de la trahison nationale dans lequel ils baignent.

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Leur crainte inavouée est que les intérêts des libéraux néocoloniaux au pouvoir et de leurs maîtres des Multinationales du pétrole et du gaz se trouvent confrontés à la détermination du mouvement Aar li nu bokk et du peuple mobilisés pour que la vérité éclate, la justice soit faite et le peuple retrouve son dû, à savoir son pétrole, son gaz, son or, son zircon, etc.

Mobilisations populaires: le précédent Nigérian contre le pillage du pétrole

Dans les années dites de la « décolonisation », l’impérialisme Français vaincu à Dien Bien Phû par le Parti Communiste du Vietnam et confronté à la guerre de libération nationale du peuple Algérien (novembre 1954) ainsi que du peuple Camerounais (janvier 1955) et à la montée en puissance des forces politiques indépendantistes comme le RDA a créé ELF puis AREVA, des sociétés d’Etat, pour garder le monopole de l’exploitation du pétrole, du gaz et de l’uranium condition pour assurer son « indépendance énergétique ».

ELF et TOTAL ont depuis fusionné et ce grand groupe multinational français est un des bénéficiaires de la destruction de la Libye et de l’assassinat de Khadafi par exemple en défaveur de la Multinationale italienne ENI.

C’est ainsi que l’impérialisme français s’est assuré sa mainmise sur le Gabon, le Congo Brazzaville, le Niger, pour ne citer que ses trois exemples là, alors que le projet de couper le sud algérien du reste du pays était mis en échec par l’alliance panafricaine entre le FLN d’Algérie et le Mali de l’US-RDA dirigé par Modibo Keita. Faisons remarquer que l’impérialisme français est en passe de réaliser la coupure régionalisée du Mali avec interdiction d’accès à Kidal dans le nord de l’Etat malien.

Même s’il y a eu quelques velléités au Congo sous Mariem Ngouabi qui a été assassiné, il faut dire qu’au Gabon, au Congo, au Niger, en ce qui concerne le pétrole et l’uranium, le contrôle Français a été sans partage et quasi total durant toutes ces décennies. On peut constater qu’à grand trait cette mainmise française sur les richesses du sol et du sous sol de « son pré-carré » est une réalité qui perdure depuis les années 60. C’est vrai en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, au Burkina Faso (à l’exception de la période Sankara), au Cameroun, en Centrafrique, au Tchad, etc.Faisons remarquer ici aussi une certaine évolution : le Ghana vient d’entraîner la Côte d’Ivoire à menacer de refus de vente du cacao et du café si le prix n’est pas remonté.

Au delà des campagnes et luttes menées par les militants de la gauche Marxiste-Léniniste et patriotique entre les années 60 et 90 contre la spoliation des richesses africaines par la françafric, l’eurafric et l’usafric, il faut noter la grande mobilisation populaire de la nationalité Ogoni dans le delta du Niger au Nigeria contre l’expropriation de leurs terres par les compagnies pétrolières que sont Shell, BP, Exon, etc.

Les actions militantes populaires du Movement for the Survival of the Ogoni People (MOSOP) ont fortement mobilisé les populations Ogoni et contraint Shell a verser 1515,5 milliards de dollars US, mais dont le porte parole Ken Saro-Wiwa a été arrêté, condamné à être pendu et exécuté en 1995 sous le régime de Sani Abacha.

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Rappelons que la première phase des luttes pour l’indépendance de l’Afrique s’était soldée aussi par des assassinats (Lumumba, Mulélé, Um Nyobe, Osendé Afana, Moumié, Ouandié, Abane Ramdane, Sankara, etc), des massacres (Thiaroye, Algérie, Madagascar, Cameroun, etc.) et la remise du pouvoir aux collabos de la françafric, de l’eurafric et de l’usafric.

Après ces expériences qui montrent la barbarie à laquelle sont prêtes les Multinationales impérialistes pour assouvir leur soif insatiable de profits, l’on a assisté dans la période récente à la destruction de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, de la capture du président Ivoirien L. Gbagbo, à l’occupation militaire du Mali et de tout le Sahel-Sahara par l’armada françafricaine, eurafricaine et usafricaine.

Les menaces qui planent actuellement sur l’Afrique résident dans le prétexte de la « guerre contre le terrorisme » de l’Occident impérialiste dont Israël allié avec les Monarchies théocratiques des pétro-dollars qui financent et arment partout les djihado-terroristes qui sèment la désolation et la mort dans les pays dont la population est en majorité musulmane mais où il y a justement du pétrole et du gaz.

La stratégie du chaos prétexte aux interventions et occupations militaires est mise en œuvre par les impérialistes pour :

– contrer la coopération économique et commerciale avec ce rescapé du camp socialiste défait qu’est la Chine Populaire dirigé par un parti communiste, plus généralement les échanges économiques avec les pays véritablement émergents dont l’Inde et la Russie ;

– contrôler les matières premières dont ces pays émergents ont besoin pour continuer à se développer ;

– empêcher que les pays possédant ces matières premières ne puissent en toute souveraineté en prendre possession ;

– maintenir les pays d’Afrique dans le non développement tout en faisant agiter par la bourgeoisie bureaucratique néocoloniale aux yeux des populations l’illusion que la « croissance » même à deux chiffres peut soi disant « ruisseler » de celle-ci vers des « classes moyennes » dans un processus mensongèrement qualifié de « voie de développement ». Plus que jamais notre mot d’ordre des années 80 est encore juste : PAS DE DÉVELOPPEMENT DANS LA COLLABORATION-SOUMISSION A L’IMPÉRIALISME !

Les mobilisations populaires pour que les richesses africaines reviennent aux Africains, pour que dégagent la françafric, l’eurafric et l’usafric sont des manifestations qui montrent que la seconde phase de la libération africaine est en route.

Ces mobilisations prennent la forme d’une confrontation entre la bourgeoisie bureaucratique libérale néocoloniale et la jeunesse patriotique antilibérale pour le moment à la tête des ouvriers, des paysans et des secteurs de plus en plus importants de la bourgeoisie nationale, commerciale, celle des PMI/PME, etc. Contre cette révolte de la jeunesse patriotique, les renégats de l’ex-gauche ont choisi le camp de la trahison nationale, celui des libéraux et des sociaux libéraux néocoloniaux.

DIAGNE Fodé Roland

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