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L’afrique Devrait Se Premunir De La Guerre Commerciale Usa-chine

Durant presque la moitié d’une décennie, à partir de l’avènement du président Donald Trump au pouvoir aux USA, il subsiste une pression inflationniste constante sur les prix internationaux des biens et services due à une dérégulation orchestrée de la situation économique mondiale qui se dégrade de plus en plus. Les facteurs qui sont principalement à la base de cette stagflation assez généralisée, sont consécutifs à une décélération de la croissance économique et à la montée du chômage dans les pays de l’OCDE et de la Chine, confirmée par la révision à la baisse des prévisions économiques mondiales du FMI.

La stagflation résulte de l’inadéquation des politiques économiques internes par rapport aux changements dans les comportements des agents qui en sont les causes fondamentales, en plus d’effets négatifs de chocs externes, notamment pétroliers. Ce déclin prévisible de la production de richesses dans certains pays développés du monde, préfigure une nouvelle façon de réorganiser l’économie capitaliste qui voudraient revenir aux vieilles pratiques hégémoniques par la remise en cause du légalisme institué par le multilatéralisme dans les échanges internationaux et, par conséquent ,la survenue d’une situation de non droit qui se décline à travers un système où règne la loi du plus fort. La guerre commerciale entre les nations qui avait régi le commerce international avant les accords sur les droits de douane et tarifs (GATT), refait surface. Ces nouvelles approches ont explicitement pour objectif de reproduire un ordre dominant ancien pour annihiler les possibilités de changement social à l’échelle mondiale résultant de la mondialisation en cours et l’élimination progressive de l’échange inégal. Il est évident que cette tension sur les prix internationaux est provoquée par le retour au protectionnisme prônée par le président Donald Trump et matérialisée par la guerre commerciale que se livrent les deux géants économiques du monde (USA –Chine) à la tête de coalitions, sur fond de la hausse des tarifs douaniers.

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En effet, la montée du nationalisme et du populisme dans certains pays capitalistes développés contre le multilatéralisme et les règles de l’omc qui font prévaloir un certain ordre international et une justice économique dans les échanges commerciaux est, de nouveau, tributaire d’un réflexe identitaire de survie de certains pays développés ayant subi des pertes de compétitivité contre la mondialisation en cours et l’universalisation du progrès technique et technologique . La mondialisation actuelle concoure à une diffusion universelle du savoir et une compétitivité plus accrue des pays moins nantis.

Le multilatéralisme et la mondialisation arrangent plus les pays en développement qui mettent à profit le transfert technologique permettant un rattrapage économique fulgurant au moyen de fortes croissances économiques, tandis que les pays nantis qui ont des marges de croissance faible, subissent une baisse de leurs revenus. Rien que dans le domaine de l’énergie solaire, de l’hydroélectricité et de l’éolienne, l’Afrique pourrait avoir son indépendance énergétique, compte non tenu de ses immenses autres ressources matérielles et humaines que le continent recèle. Il y a, aujourd’hui, comme une remise en cause totale de l’ordre économique actuel basé sur le libre échangisme encadré par les règles de l’omc pour l’avènement d’un ordre économique nouveau symbolisé par la mise en branle de la loi du plus fort avec le retour au protectionnisme, au dumping et aux ententes illicites. Il s’y ajoute une aggravation de la situation économique mondiale due aux effets dévastateurs du changement climatique (entretenu par les USA qui refusent de signer les traités d’atténuation) et qui affectent plus les pays en développement en retardant leur progrès économique en y favorisant le creusement des inégalités et les crises sociales.

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Un nouvel intérêt envers l’Afrique

De plus, l’intensification entretenue de conflits régionaux dans certaines parties stratégiques du globe, notamment dans les pays du golfe persique et la réactivation de conflits religieux ou ethno-politiques, potentiels ou latents, constituent une stratégie pour mettre un coup d’arrêt au progrès économique des nouveaux pays émergents. Jamais dans l’histoire du monde, l’humanité ne se trouve à un tournant dangereux avec la guerre économique que se livrent les titans économiques de ce monde, USA, Chine, UE.

Dans cette tourmente mondiale actuelle née de la crise financière systémique de 2008 et l’actuelle crise des migrations qui ont produit des mouvements populistes et nationalistes faisant le lit de l’autoritarisme sur fond d’une guerre économique qui s’amplifie d’avantage, nous devrions ne pas oublier que la Chine n’avait pas hésité à utiliser la puissance militaire afin de maintenir la valeur commerciale de l’ancienne route de la soie(réhabilitée aujourd’hui nouvelle route de la soie) et, que Rome avait conquis l’Égypte pour améliorer son approvisionnement en céréales. Nous ne devrions pas oublier ,non plus ,les guerres esclavagistes et coloniales qui ont régi une bonne partie de l’histoire de l’humanité, ainsi que les causes profondes de la seconde guerre mondiale qui remontent depuis la crise économique de 1929 avec une récession et un chômage sans précédent et qui avait engendré un redéploiement du capital grâce au plan marshal. Ce nouveau contexte économique mondial, marqué par l’essoufflement des structures productives des pays développés, crée un nouvel intérêt envers l’Afrique qui a l’avantage de receler des marges considérables de croissance avec ses nombreuses opportunités énergétiques, minières, agricoles et démographiques.

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Toutefois, lé vieux continent des multiples convoitises, toujours vulnérable aux variations exogènes’, doit se prémunir et se préparer hâtivement à renforcer sa résilience contre le déclenchement d’une conflagration économique mondiale, en parachevant les processus en cours d’intégration économique et monétaire au niveau régional et continental. Cependant, nous espérons que la rencontre entre les USA et la Chine au sommet du G 20 qui se tient actuellement à Osaka dans une ambiance économique mondiale des plus délétères atténuera les ardeurs et, que raison sera gardée, afin de bâtir un consensus pour un développement équitable et durable du globe, dans le strict respect du multilatéralisme.

Kadialy GASSAMA,

économiste Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque







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