Mon propos ne vise pas les mœurs et autres phénomènes de société plus ou moins en marge de la morale religieuse. C’est plutôt pour viser le gâchis de ce qui aurait pu être une vraie poule aux œufs d’or.
A l’origine Saly n’était qu’une saline où la ligne maritime ouverte par Vasco De Gama s’approvisionnait en sel, sur le chemin des Indes. En passant par le Cap de Bonne Espérance. Au retour c’est l’ile de Sal, au Cap Vert qui servait de relai.
Saly est située sur la petite cote qui baigne sur des plages de sable d’or lessivées régulièrement par les vagues de l’Atlantique. Avec une brise maritime qui dorlote les touristes sous les cocotiers.
Cette excroissance de Mbour fut déjà la capitale d’été du Tégne du Baol dont la cité tire son nom(Mbour), du wolof bour. Son pendant Cayorien est Gaal Damel, à l’ouest de Louga, où le Damel du Cayor percevait ses prélèvements sur la pêche. Et le Damel avait son propre gaal( pirogue).
Sous Senghor fut créée la Société d’Aménagement de la Petite Cote(SAPCO). Elle avait pour mission la valorisation de la Petite Cote. De Sendou à Joal. En passant par Guérew, Toubab Dialaw, Ndayane, Saly, Nianing……….
Mais c’est dés la conception du format que les choses ont été faussées. Ce sont les smigards Français et Allemands qui ont été visés. Etant donné que cette catégorie de touristes se décommande dés qu’il y a une augmentation de l’ordre de quelques dizaines d’euros sur la destination. Résultat: les smigards ne sont jamais venus en masse alors que les richissimes n’ont jamais été invités. Encore moins prévus par les réceptifs hôteliers.
Donc, les crises ont succédé aux crises pour ne laisser de la station qu’une forme squelettique, parce tellement mal nourrie.
A cela s’ajoutent les calamités par enchantement. Même la SENELEC vous soumet à un rythme endiablé de Takkal-feyal( allume-éteins) qui se succèdent toutes les minutes. Comme une pendule : tag takk…..tag fey.
C’est pourquoi il n’existe aucun réceptif hôtelier qui ne soit soumis au bruit des groupes électrogènes musiquant la Salsa sans goût des coupures qui nous rappellent le fameux takkal time. C’est-à-dire le temps des bougies.
Sans oublier qu’à Saly, si vous avez un évènementiel à organiser ou un chantier à démarrer votre branchement provisoire vous prend en moyenne quinze jours. A moins que vous n’utilisiez la méthode gawane( accélération) .
Savez vous que si vous avez un appartement à Dakar et un autre à Saly vous pouvez, en un mois, payer autant que pour quatre mois à Dakar. Le taux de coupure de la SENELEC de la station balnéaire devrait tourner autour d’une minute annuelle. Mais il fait, à lui seul, un algorythme où la succession des zéros et des uns donne le tournis comme dans l’unité centrale d’un ordinateur.
A noter les carences d’une Mairie qu’on peut caricaturer en dessinant un lièvre qui cherche à porter un éléphant. Ce qui fait de Saly la ville la plus sale du Sénégal, bien sûr après Kaolack. Où le mari de la maire est devenu le premier maire matrimonial. C’est-à-dire Mayor in law. A moins que dans le programme du patron de l’APR une Diamniadioisation ne soit en cours. .
La SONATEL n’est pas en reste. Parce qu’une connexion filaire sur internet est aussi lente que celle de l’électricité. Quand on sait que l’une ne va pas sans l’autre, bonjour les dégâts.
L’obscurité, l’insécurité, la « lugubrité », les mares nauséabondes en pleine rue, notamment à Niakh Niakhal, font partie des sept plaies de Saly. Un peu comme dans l’Egypte ancienne.
Cet appel cherche à ressusciter Saly avant qu’elle ne meurt de sa belle mort.
DR AHMED KHALIFA NIASSE
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