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Quand L’industrie Fossile Exacerbe Les Ravages Du Réchauffement Climatique

Quand L’industrie Fossile Exacerbe Les Ravages Du Réchauffement Climatique

La jeunesse sénégalaise se mobilise en masse en faveur du climat, à quelques jours d’un sommet mondial crucial sur le climat auquel prendra part le Président Macky Sall et d’autres dirigeants de la planète. Répondant à l’appel mondial des jeunes grévistes climatiques, les Sénégelaises seront des milliers dans les écoles, rues et universités de Dakar, Rufisque, Kaolack et Mbour pour exiger une justice climatique passant par la fin de l’ère des combustibles fossiles et une urgente transition à une énergie 100% propre.

En réalité, ce ne sont pas seulement les jeunes qui se mobilisent pour le climat. Ils seront rejoints par leurs aînés, parents et éducateurs. Agriculteurs, pêcheurs, artisans, ouvriers, fonctionnaires, leaders communautaires et religieux, ils seront des milliers à quitter leur poste de travail entre le 20 et 27 septembre pour rejoindre les jeunes grévistes climatiques.

Et pour cause, le Sénégal, au même titre que la plupart des Etats africains, est l’un des pays particulièrement vulnérables au réchauffement climatique en dépit de sa contribution quasi-insignifiante en termes d’émission de gaz à effet de serre. Pourtant, les effets négatifs de ce réchauffement se manifestent au quotidien (inondations récurrentes et montée des eaux sur les zones côtières), accentués par la menace que pose de plus en plus l’industrie fossile au nom du «développement». Aujourd’hui, des recherches ont montré qu’une augmentation de la température globale de 2°C d’ici 2020 pourrait faire décliner le Pib de l’Afrique de 4,7%, ce qui augmentera le niveau de pauvreté des pays africains.

La ville côtière de Bargny, à 30 km de Dakar, est devenue le symbole de l’expansion de l’industrie fossile au Sénégal. Déjà confrontée à l’élévation rapide du niveau de la mer, à la menace des tempêtes imprévisibles et à la pollution causée par la Sococim, l’installation d’une centrale à charbon au cœur des ménages n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu et risque de rayer complètement cette localité de la carte du pays.

A l’échelle planétaire, la combustion des énergies fossiles, surtout le charbon, demeure parmi les causes principales du réchauffement climatique. Mais à l’heure où l’Europe, la Chine et dans une certaine mesure les Etats-Unis cherchent à se débarrasser des centrales à charbon, certains pays africains, dont le Sénégal, ouvrent largement la voie à l’exploitation des centrales à charbon, avec leur lot de conséquences sur la santé humaine, les ressources agricoles, halieutiques, hydriques ainsi que le développement en général. Jusqu’à présent, aucune analyse n’est parvenue à démontrer le coût chiffré de l’industrie fossile sur les économies africaines et partant sur les communautés, particulièrement celles qui vivent près des centrales à charbon.

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L’heure est grave. La crise climatique est dans nos murs et s’accélère du jour au lendemain. Nous ne pouvons plus continuer d’assister au péril de nos vies, économies, écosystèmes et ressources sans réagir. La responsabilité des compagnies pétrolières, charbonnières et gazières dans cette crise sans précédent n’est plus à démontrer. Non seulement elles aggravent les effets du réchauffement climatique, mais elles sapent les efforts de développement en apportant de fausses solutions au déficit énergétique.

Etant donné qu’il est impossible de combattre la pauvreté sans significativement améliorer les conditions de vie des populations, ce qui passe indéniablement par l’accès aux sources d’énergie propres et non polluantes, la jeunesse sénégalaise attend du Président Macky Sall un engagement fort et une prise de position sans équivoque à New York. Non seulement, les centrales à charbon ne doivent avoir aucune place dans les plans de développement, mais aussi les projets à 100% d’énergies renouvelables doivent être largement promus et vulgarisés comme leviers de réduction des émissions et moteurs d’un véritable développement local durable.

Au moment où certains Etats historiquement responsables de la dégradation dévastatrice climatique tournent le dos aux victimes de ce phénomène et d’autres choisissent les raccourcis trompeurs frayés par une industrie fossile rapace, la jeunesse sénégalaise, et plus largement continentale, est là pour rappeler que le temps de l’inaction et de fausses promesses est révolu. En participant à la plus grande grève climatique jamais organisée, elle tire ainsi la sonnette d’alarme et rappelle à nos responsables politiques que le statu quo n’est plus une option.

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Loin de se laisser décourager par la vague d’incendies, d’inondations, d’ouragans et encore de sécheresses qui ont encore récemment endeuillé les quatre coins de la planète, elle se mobilise comme un seul homme pour crier haut et fort que la tendance peut être renversée – si et seulement si les dirigeants écoutent et s’engagent résolument sur la voie de l’action climatique.

El hadji Mansour SAMB

Economiste-écrivain

et conseiller municipal

de la ville de Bargny

En soutien à 350.org et

ses partenaires pour la grève mondiale du climat

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