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Entre La Force De L’argument Et L’argument De La Force

L’appartenance nationale est-elle la chose la mieux partagée par tous les Sénégalais Sommes-nous capables ensemble de nous mobiliser pour notre destin collectif ? Notre pays est dans un brouillard de tensions et de maux multiples. Il existe des risques de secousses sociales, des signes et des discours inquiétants de divisions et d’’impossibilité de dialoguer. Personne ne mesure sa responsabilité sur la surenchère des jugements et condamnations personnels, des amalgames. Peut-on raisonnablement s’inquiéter de la crainte d’un aveuglement collectif et d’une crise de la cohésion sociale sur de querelles d’appartenances ? Faut-il rappeler que l’impact de l’Islam sur la société n’est plus à démontrer.

Le Sénégal est un pays à forte tradition islamique. Le pays serait-il ce qu’il est sans l’Islam qui est un élément constitutif de notre identité nationale qui imprègne toute notre trajectoire historique. Son influence est beaucoup plus large que les institutions laïques. La laïcité constitutionnelle et une citoyenneté républicaine ne peuvent être les seuls éléments de notre contrat social en raison de la nature non laïque de la société. En ce sens, les musulmans ne sont pas solubles dans la “laïcité à la française”. Le port du voile est un précepte coranique clairement énoncé (S24 V31; S33 V59). L’école est un creuset de formation citoyenne. Elle ne peut être un lieu de lutte contre l’Islam. Or c’est un rationalisme critique, négatif, exclusif et agressif qui est le principal vecteur de la laïcité française. Certes, cette dernière n’est pas un bloc. Elle est le fruit d’une expression politique et d’un processus historique entre l’Église et l’Etat.

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Toutefois, il existe des mouvements comme le Grand-Orient de France dont le combat principal est la défense d’une laïcité liberticide contraire aux droits de l’Homme qui refuse toute forme d’expression religieuse dans l’espace public. L’école et l’université sont en bonne place dans leur champ de bataille. Ainsi la laïcité devient une valeur à imposer au reste du monde toujours sous le spectre colonial face à un Islam qui est une force idéologique et démographique.

Dans le monde occidental, en général, la religion n’a plus sa place dans la politique, le droit et la culture. Et c’est exactement la même chose que les islamophobes veulent réaliser dans le monde musulman à travers leur programme d’un nouvel ordre mondial conforme à leur vision et qui préserve leurs intérêts stratégiques et leur hégémonie économique. Ces programmes financent, accompagnent, soutiennent, récompensent et multiplient les interventions à tous les niveaux dans les sociétés en vue de gagner en visibilité, d’avoir des relais militants prêts à plaider leur reconnaissance et ainsi favoriser l’affaiblissement de toute forme de résistance. Le but de la manœuvre est de restreindre l’exercice de l’Islam vu comme leur principale obsession, un danger politique, social et un obstacle à la pénétration de leurs valeurs considérées comme ”universelles” (c’est le cas de l’homosexualité par exemple). Par ailleurs, d’un point de vue de la rigueur scientifique a-t-on des recherches empiriques pour s’autoriser à dire que les voilées sont sous l’emprise de l’autorité patriarcale (père, mari, frère) ?

De quel droit alors, Mme Penda Mbow décrète-t- elle que le voile est une aliénation et une oppression si ce n’est au nom de sa propre conception de la féminité africaine ? En quoi le voile est-il un problème à l’école ? La laïcité ne peut en rien déterminer ce qui est bien ou mal sauf à vouloir se substituer à la religion. La foi n’est pas une opinion comme le dit Habermas. C’est un réel tangible et objectif.

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En Islam, l’émotion ne prime pas sur la raison. Tout le contraire de la nouvelle culture mondialisée des émotions grâce aux médias. Dans le contexte qui nous concerne, il est regrettable que le paysage médiatique soit marqué par la facilité caricaturale plutôt que par une volonté d’affronter la complexité des débats. Leur influence ainsi que celle de l’environnement social dans la formation des opinions doivent êtres repensées. Le pays a besoin d’une gouvernance démocratique de la vie publique, d’une opposition qui ne se cherche plus et d’un nouveau contrat social qui transcende les intérêts particuliers.







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