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Meurtre À Huis Clos

Meurtre À Huis Clos

Ils ont choisi le vendredi saint pour préparer, ourdir, quelques sordides meurtres. Je parle de la représentation parlementaire ; de sa majorité notamment. Ces godillots du « Maquis Sall » qui ont oublié et leurs mandants, et leur mission du service public. Parce que voyez-vous, ils ont préféré endosser l’habit du « parlementaire inconditionnel d’un homme ou d’un parti politique ». Ce qui est très exactement la signification du terme godillot selon le petit Larousse.

Du reste, pourquoi s’étonne-t-on encore qu’ils préfèrent la garniture de leurs panses arrondies, rebondies par la sur jouissance des recettes publiques avec la bénédiction de l’hôte de l’hôtel national à la couleur blanche, qui leur a montré la voie en reniant des principes simples en République : la sobriété vis-à-vis des ressources nationale et la transparence dans leur gestion et redistribution.

D’abord, ils décident d’élargir la horde des godillots en augmentant le nombre des députés et aujourd’hui, ils s’apprêtent à procéder à l’augmentation des commissions, véritables mangeoires pour des parlementaires très peu honorables. Leur train de vie indécent que ne justifie absolument pas le « travail » qu’ils font à l’Assemblée. Non, soyons juste : ils sont surpayés pour les rendre dépendants de l’exécutif, renoncer à leur mission de contrôle. Bref, ils ont vendu leur mandat au plus offrant et oublié leurs mandants qui eux, survivent péniblement dans l’enfer d’un Sénégal mensongèrement autoproclamé émergent.

On le sait, les rapaces n’aiment pas ceux et celles qui dénoncent et combattent leurs rapines, leurs larcins légalisés, bref, ceux qui résistent aux sirènes de la bamboula qui caractérise les républiques abimées par ses dirigeants, ses élites, ses parlementaires… Ousmane Sonko, la tête de turc de l’hémicycle, le foreur des blocs de pétrole et gaz, le dénonciateur des contrats léonins et la valse des milliards entre les mains de grands et dangereux prédateurs : la plupart des directeurs généraux de sociétés nationales ou d’agences. Alors, on lui concocte une belle descente aux enfers avant la mise à mort. Et pour cela, pour cette sale besogne, les tueurs sont nichés là où devait s’épanouir la justice et le droit : le Parlement.

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Ils ont eu Khalifa Sall qui pourtant n’avait fait « que » perpétuer de sales pratiques sur lesquelles la République avait fermé les yeux tant que ceux qui les pratiquaient étaient de leur camp ou la fermaient. Mais non, il a fallu que Khalifa défie son parti, lui rappelle ses origines et sa mission (conquérir le pouvoir), qu’il dise niet au remorquage à la grande barque au pouvoir, qu’il exprime sa prétention à devenir lui aussi président. Grave crime contre la sale (Sall ?) alliance qui s’est donnée la folle ambition de mettre tout le monde au pas, anesthésie générale contre les prétentieux empêcheurs de gouverner en paix, pour très très longtemps. Il a payé sa rébellion par la perte de sa mairie, son mandat de député, et envoyé en vacances à Rebeuss. Puis gracié « malgré lui », dit-on. Une légende urbaine ? On s’en fout du reste, du moment qu’il continue son combat et qu’il n’aille pas à Canossa…

Et Sonko arriva. Inconnu au bataillon des politiques professionnels il y a moins de cinq ans, un obscur inspecteur des impôts qui faisait son beurre sans combines, ni tentations dans lesquelles beaucoup de ses collègues se vautrent, et pour son premier coup d’essai de présidentiable, il bouleverse les sacro-saintes règles des démocraties abimées : le respect des hiérarchies. Mais non, il refuse de faire « comme tout le monde » : il arrive troisième, sans coalition majeure, avec presque 16% des voix. Et cet « insolent » qui refuse les règles établies par les bien-pensants de la République, veut en plus leur pourrir la vie en les empêchant de bouffer tranquille, de vendre le pays dans une totale opacité. Toi aussi Sonko, dans quelle République crois-tu vivre ? Celle des « valeurs » dont rêve Thierno Alassane Sall, avec une Justice juste, des services publics qui fonctionnent, des radios et télés du service public qui donnent la parole aux acteurs politiques majeurs, à la société civile.

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Alors, ils vont faire de toi l’agneau du sacrifice, légalisé, avec un couteau béni et tranchant. Depuis ce vendredi matin, à huis clos, comme honteux de leur meurtre en préparation, ils préparent ton exécution sans bavure. Dans le même temps, ils vont laver à grandes eaux et blanchir ton ennemi intime aux 94 milliards, comme tu le clames et proclames à haute et tonitruante voix depuis des mois. Et lui donner le sabre qui va te trancher la tête dans les prochains mois.

Oui depuis ce matin du vendredi saint, s‘ourdit dans le secret de l’Auguste Assemblée, un meurtre indigne dans une République.

dndiaye@seneplus.com







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