Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Communication Gouvernementale: A L’origine Des Contre-performances (siré Sy)

La communication d’un Etat se veut totale et globale, sans quoi elle est

déséquilibrée parce que marchant sur une seule jambe. La Communication d’un État

intègre deux dimensions: la dimension Communication gouvernementale qui est

d’ordre technique et la dimension Communication politique qui est d’ordre tactique.

Et de 2012 jusqu’en 2019, la Communication de l’Etat du Sénégal est presque

entièrement une Communication gouvernementale, une communication ministérielle

qui est par essence de type technique. A une communication gouvernementale de

type technique, devrait être complétée par une communication politique qui est de

type tactique, dont la vocation est de partir du discours technique, pour le compléter,

de l’expliquer et de le mettre en perspective, en discours politique, dans le langage

et dans la pédagogie qui sied. Un État informe et son Gouvernement communique.

Et les deux exercices devront être intimement liés. En se gardant à l’idée, de la

propagande comme interdit, mais de la communication comme obligation.

Au Sénégal, la Communication politique est pratiquement réduite aux campagnes

électorales. Finies les campagnes électorales, les tenants des différents pouvoirs ,

jusqu’ici, sont presque exclusivement dans l’information gouvernementale plutôt que

dans la communication politique. Or, la Communication doit être permanente entre

l’Opinion et l’Exécutif. Parce Que le Gouvernement n’est pas seulement jugé par

l’impact de ses déclarations au Parlement et dans l’espace médiatique, mais aussi

par la répercussion de ses décisions-déclarations dans l’opinion publique. L’affaire

de la hausse du prix de l’électricité est révélatrice de ce déficit de communication qui

a fini de créer ce qu’on pourrait appeler ‘’la rébellion du Social’’. On peut être

A LIRE  Décryptage sur le DiaIogue national

d’accord ou pas sur le fond de la décision de hausse du prix de l’électricité mais si

l’opinion publique n’est pas préparée à une réceptivité douce de la hausse, elle aura

l’impression que tout lui tombe sur la tête.

C’est donc à la communication gouvernementale de prendre le relais de l’information

et des décisions de l’Etat, en expliquant les éventuels bienfaits et le modus operandi

de la hausse du prix d’électricité, surtout que cette dernière ne concerne pas les

ménages à faible consommation (600.000 ménages). Comme l’écrit le journaliste

Bachir Fofana dans l’un de ses posts sur Facebook, ‘’depuis la loi 98-29 avec la

création de la CRSE, le tarif de Senelec a été revu près de 80 fois. Et sur les 80 fois

où il y a eu une révision tarifaire, le nombre de hausses et baisses répercutées au

consommateur ne dépasse guère 7 fois. Toutes les autres 73 réajustements ont été

supportés par l’Etat’’. C’est donc cette insuffisance communicationnelle du

Gouvernement qui explique la riposte des mouvements sociaux et des partis de

l’opposition.

Siré SY, Président du Think Tank Africa WorldWide Group

Share on: WhatsAppL’article Communication gouvernementale: A l’origine des contre-performances (Siré Sy) .

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *