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Communication Gouvernementale, À L’origine De La Grande IncomprÉhension

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement cherche la formule dans sa communication. Et ceci, depuis 2014. C’est à peu près sûr et certain que si le président Macky Sall n’était pas devenu un ingénieur en pétrole, il aurait opté à pour devenir un journaliste. Tellement le camarade aime la presse et les médias, et ceci, depuis fort longtemps (Il est midi ; Océan FM ; etc.). Et l’amour que notre bien-aimé président porte aux médias est tel que pour lui, ‘’communication mooy médias et média moy communication’’. L’addiction de notre cher président aux médias et aux hommes de médias est telle que, si sous le président Senghor, ce fut l’ère des enseignants, sous le président Abdou Diouf l’ère des administrateurs civils et sous le président Abdoulaye Wade, l’ère des avocats ; on peut dire que sous le président Macky Sall, c’est l’ère des journalistes.

Quand nous sommes et que nous faisons dans le management de la très haute performance, c’est tellement incongru de voir des ministres de la République en plein jour de la semaine, déserter leurs bureaux et leurs dossiers, pour faire face à la presse. Là où les chargés de communication et les attachés de presse étaient largement suffisants pour donner l’information (on n’est pas encore dans le registre de la communication).

Et cette image est contre-communicante. Car lors du premier exercice du ‘’gouvernement face à la presse’’, la mise en scène, la phraséologie, la lexicologie, les éléments de langage, et le jeu d’acteurs, étaient mal adaptés. Au point que le gouvernement aura passé plus de temps à expliquer et à justifier ses échecs et ses contre-performances qu’à faire dans la pédagogie et dans la didactique de ses initiatives prises et de ses actions menées. Il y a dans l’idée et dans la lettre dans l’expression ‘’faire face’’, une attitude défensive et attentiste, alors qu’il faut être sur l’offensive et la proactivité ; une attitude guerrière et polémiste, alors qu’il faut faire dans la pédagogie et dans la didactique. D’ailleurs, pour qui connaît le niveau d’infiltration et de collusion entre presse et pouvoir, on aurait pu dire ‘’le gouvernement dans (et pas face à) la presse’’. Bon bref….

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Une empreinte fort vendable

Le président Macky Sall estime que son gouvernement a beaucoup fait pour les populations, en termes de projets montés, de programmes déroulés, de financements libérés et de mécanismes d’accompagnement mis en place. Oui, sur ce plan, le président a raison, comme le confirme ce bref panorama :

Dans le domaine des infrastructures routières, son régime a construit des routes (1 295 km), parachevé les autoroutes (217 km), construit de nouveaux autoponts (12) et réalisé le pont Gambie qui désenclave complètement la Casamance.

Dans le domaine de l’agriculture, le régime du président Macky Sall a relevé très sensiblement le niveau de production agricole (céréalière et horticole) à des niveaux jamais égalés (plus d’un million de tonnes). Même s’il faut se désoler de la tyrannie de l’arachide où tout en consolidant ses niveaux de production, le Sénégal gagnerait à mettre le cap dans la production des fruits et légumes (horticulture), l’autosuffisance en riz et une très grosse production en mil.

Dans le domaine de l’élevage, c’est avec le président Macky Sall que le Sénégal est autosuffisant pour la première fois, en produits avicoles et la production de ‘’poulet du pays’’ et des ‘’œufs du pays’’ couvrent largement la consommation au point que le Sénégal est devenu maintenant un pays exportateur de produits avicoles.

Dans le domaine des énergies, des pas de géant ont été réalisés en l’espace de huit ans relativement à la fourniture correcte d’électricité et dans l’électrification rurale. En termes de coûts, le prix du kilowatt (91,17 FCFA), est dans les cordes des ménages sénégalais et l’innovation techno-électrique qu’est woyofal, est maintenant entrée dans les mœurs sociales. Même s’il faut regretter la gestion de nos blocs pétroliers et gaziers qui ont été du n’importe quoi…. Quand la gestion de l’eau sera une gestion de la rareté tant que KM3 et le projet de dessalement de l’eau de mer ne seront pas opérationnels. Dans le domaine de la pêche  »môme », xaral ma nopi sax….

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Réalisations et impacts, la grande confusion

Premièrement, dans son approche actuelle, le gouvernement informe (la presse) qui est une parmi tant d’autres des fabriques d’opinion, plus qu’il ne communique avec les populations et les consciences collectives. Le président Macky Sall et son régime pensent que s’ils informent et échangent avec la presse, à intervalle de temps réguliers, c’est fini, ils peuvent dormir tranquille. Alors que cette étape qu’est celui de l’information, est le niveau un – étape un – sur une chaîne de valeur en manière de communication. Informer (verticalité, dissémination, amplification) n’est pas communiquer (relation interpersonnelle, plaidoyer et influence).

Deuxièmement, le régime en place confond une communication axée sur les réalisations (communication électorale) et une communication orientée impact (communication politique). Entre ces deux types de communication, les angles d’approche, les éléments de langage et les postures à adopter, diffèrent complètement. Et c’est là le talon d’Achille du président Macky Sall et de son régime, qui sont depuis 2014 dans une logique de communication de campagne électorale (en s’adressant plus à l’opposition et aux détracteurs) que dans une communication politique (consistant à parler aux populations et aux forces vives de la nation, destinataires et bénéficiaires des politiques publiques).

Troisièmement, à l’actuel des doubles enjeux (les réalisations qui sortent de terre, les impacts positifs qui se font de plus en plus sentir) et du ‘’compliqué‘ désir à vouloir croquer le fruit défendu (rires), un schéma opérationnel en termes de communication gouvernementale, ne pouvait-il pas être la désignation dans chaque ministère, d’un porte-parole dont la mission matin, midi, soir, serait d’aller à la rencontre des forces vives de la nation, pour interagir avec elles et surtout être en mode écoute. Quand le chargé de communication (attaché de presse), sera le contact direct de la presse, avec qui au besoin, il peut organiser un entretien-interview entre le ministre et un organe de presse.

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Un ministre, c’est un très haut cadre et le temps du très haut cadre devrait être extrêmement minuté. Car, en trois heures de temps de travail d’un très haut cadre, que des mesures prises, de contraintes levées, de pistes balisées, de problèmes solutionner… Alors, huit ministres ‘’branleurs’’ pendant toute une journée, tous les quinze jours, cela fait forcément désordre.

Siré Sy est fondateur du Think Tank Africa WorldWide Group







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