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Coronavirus Ou Quand L’afrique Narguait Le Monde : Qui L’eut Cru ?

En effet ce virus parti de la Chine sur la pointe des pieds, depuis mois n’aurait certainement pas placé l’Afrique au centre des préoccupations de certains « grands esprits » d’occident et du monde, si l’Afrique avait été jusque-là épargnée. Oui, parce que notre continent était comme prédestiné à subir les Guerre, la famine, la maladie comme récemment Ebola qu’on parvient difficilement à éradiqué après que le choléra, le paludisme et autres maladies dites tropicales négligées aient fini de décimer la crème de notre population.

Aujourd’hui, ceux qui voulaient que le mal commença par l’Afrique ont vu que la puissante Chine étaient elle aussi ébranlé par un phénomène dont on situait l’origine chez le pangolin, espèce protégée dont la chair est prisée en Asie et qu’on trouve en Centrafrique. Encore l’Afrique. Cependant, il faut reconnaitre que les média occidentaux, encore eux, ont très tôt senti le besoin de stigmatiser la Chine, ce géant économique qui dérange, et qui très tôt avait manifesté des capacités énormes à faire face en construisant un hôpital de dernière génération en un temps record. Les éditions se succédaient sur les plateaux de télé avec une déferlante machiavélique faite d’annonces les unes plus catastrophiques que les autres : suspension de vol a destination, annulation de rencontre, interdiction aux ressortissants d’aller en Chine …tout y passe au point que la psychose s’est emparée des opinions publiques européennes et mondiales à la première apparition d’un suspect.

La Chine est « blacklistée ». Il faut les cantonner à leur territoire, il faut « quitter le navire chinois » disent les moins avertis qui ignoraient déjà que des milliers de personnes Chinois comme autres nationalités circulent à travers le monde venant ou en partance de la Chine qui faut –il le rappeler était naguère la destination prisée des grands groupes et des opérateurs économiques.

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Pour faire un pied de nez à tous ces paranoïaques, un vrai malade affecté par le Coronavirus est venu mourir à des milliers de kilomètre de la Chine sur le sol européen en Italie, en France au Pays Bas et encore, alors qu’on venait à peine de pointer l’Egypte comme enfin… le premier pays africain parmi « les damnés » à « revoir sa dose » d’infection. Ils ont maintenant bonne conscience que l’Afrique ait eu sa part. Quel cynisme ! Tout le monde sait que les pays africains n’ont pas les moyens de se défendre là où la Chine peine à réussir et que l’arrivée du coronavirus en Afrique serait une calamité. Il n’est pas besoin d’être un agrégé pour le savoir.

D’ailleurs, le directeur général de l’OMS Africain et éthiopien de son état commence à brandir des mises en garde, que dis-je des menaces, parce que pour lui la prochaine destination du coronavirus c’est bien sûr l’Afrique. Comme une fatalité. C’est le comble ! C’est ignorer toutes les capacités de résilience que nos pays avec des travailleurs de la santé, experts, médecins, professeurs de très haut niveau qui travaillent à juguler la pandémie (c’en est une !) au niveau des plus hautes instances mondiales, ont eu à développer.

Les mesures prises jusqu’à présent montrent en effet qu’il y a une claire conscience du danger. Dommages qu’en Afrique on n’a pas l’habitude de célébrer nos réussites, sinon comment comprendre que Denis Mukuégé ne soit célébré qu’à Oslo. Comment comprendre que le modèle sénégalais de gestion de la crise d’Ebola cité en exemple un peu partout, par ses performances, ne puisse aujourd’hui être considéré comme une success story à partir de laquelle tous les acteurs de la santé peuvent s’inspirer pour gérer la présente crise ? En lieu et place on essaie de nous faire croire comme si rien n’a été fait, et qu’on partait du néant. C’est inexact, et les professionnels ne me démentiront pas. Il suffit de trouver les moyens à leur allouer pour qu’on fasse des résultats. C’est là où le bât blesse, car ceux qui pensent que le 21ème siècle est le siècle de l’Afrique ont du mal à se faire à l’idée que l’Afrique puisse traverser ce que certains appellent cette malédiction du coronavirus sans bavure.

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 L’image de la guerre, de la faim et de la maladie en Afrique est tenace dans l’imaginaire des « prescripteurs » de l’Afrique. L’Afrique indemne de la crise du coronavirus ça fait désordre. L’Afrique de la maladie n’est pas une fatalité. Les réussites se passeront ici et non ailleurs.

Mamadou NDAO

Juriste,

Consultant Expert en Communication Diplôme des Universités de Paris 1 Panthéon Sorbonne et Montpellier 1 Liberté 6 Dakar







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