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La Sante Militaire Aux Avant-postes Des «pandemies»

Le 4 avril prochain, le Sénégal va célébrer le 60e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Comme l’année dernière, le président de la République, Chef suprême des Armées, entend fêter l’événement en grande pompe à travers un gigantesque défilé civil et militaire sur le thème : « Le rôle des forces armées dans la gestion des pandémies et catastrophes ». Un sujet d’actualité au moment où le président de la République sonne l’alerte d’une guerre sans merci contre le coronavirus. Naturellement, dans cette guerre, les personnels du Service de santé des Armées ne seront pas en reste puisqu’en cas de débordement, ils combattront l’épidémie aux cotés des médecins et agents civils. Souhaitons ne pas en arriver là pour que vive la gigantesque parade militaro-civile du 04 Avril !

« le rôle des forces armées dans la gestion des pandémies et catastrophes », tel est le thème des festivités du 04 avril 2020 devant célébrer le soixantième anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale. Malheureuse coïncidence ou vision prospective ? Toujours est-il que ce thème ô combien prémonitoire avait été retenu et calé depuis quatre mois à l’occasion de la Journée des forces armées 2019. Aujourd’hui, la gestion des pandémies et des catastrophes s’invite dans l’actualité avec l’apparition des premiers cas de coronavirus au sénégal. Une épidémie qui, du fait de sa propagation rapide dans le monde, risque de se transformer en pandémie. C’est d’ailleurs dans ce contexte d’inquiétude grandissante que le président de la République, Chef suprême des armées, a convoqué en début de semaine un conseil de guerre pour apporter la riposte à l’ennemi invisible. « Invisibilité » et « Dangerosité » : deux notions que les Jambaars connaissent très bien du fait que leur persistance renforce toujours leur puissance de feu. Dans les rangs nous renseigne-t-on, les médecins, infirmiers et techniciens de la santé militaire sont déjà aux avant-postes pour traduire en actes le thème très actuel de ce défilé du 04 avril. Au-delà de la parade militaire, l’Etat-major général des armées aurait pris toutes les dispositions nécessaires pour que le personnel médical et paramédical du service de santé des Armées soit réquisitionné en cas de débordement des structures de santé publique. Espérons ne pas en arriver là ! Car, il ne fait aucun doute que si la propagation prenait une certaine ampleur non souhaitée, les festivités du défilé du 04 avril risquent d’être annulées purement et simplement. D’ailleurs en Conseil des ministres, le Chef de l’État, Macky sall, très exigeant relativement à la prévention, a recommandé de différer la célébration ou la tenue de certains événements populaires inscrits dans le calendrier républicain. le défilé du 04 avril pourrait être concerné si la situation ne s’améliore pas. Mais touchons du bois !

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« le rôle des forces armées dans la gestion des pandémies et catastrophes » : le service de santé des Armée se retrouve bien dans ce thème des festivités du 04 avril 2020. Ce, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, en 1960, c’est-à-dire à la création de l’Armée nationale après l’éclatement de la Fédération du Mali. Et juste après le départ des médecins français qui officiaient à Dakar, l’ancienne capitale de l’Aof. les premiers cadres médecins sénégalais étaient des réservistes. Parmi eux, feu le Dr Yoro sy qui fut un pionnier. Pour qu’il puisse servir dans l’Armée et accompagner le contingent sénégalais à la guerre civile du Congo-Léopoldville (actuelle Rd Congo), Dr Sy s’était vu octroyer le grade électronique ou virtuel de « capitaine ». Quelques années après, lors la grève des étudiants de 1968, le général de division Jean Alfred Diallo, alors chef d’état-major de l’Armée nationale, propose la création d’une école de santé militaire au président Senghor qui l’a entérinée. Une procédure accélérée fut mise en branle suite à la grève du personnel syndical des hôpitaux du pays. Une grève qui avait causé beaucoup de torts aux patients. Et comme le droit de grève n’existe pas dans l’Armée, l’Etat a décidé alors de recruter plusieurs médecins ayant terminé leurs études pour les enrôler dans les forces de défense. D’où le déploiement en brousse des premiers médecins militaires avec comme objectifs majeurs : Combler le déficit en médecins dans les zones reculées du pays comme Tambacounda, Kédougou, Casamance, Fouta etc. Des zones périphériques dans lesquelles les personnels du service de santé ont toujours apporté aide et assistance aux populations civiles à travers des campagnes de vaccination de masse et des consultations gratuites. En fait, durant toutes les épidémies ou pandémies déclarées au Sénégal depuis l’Indépendance, les médecins et infirmiers militaires ont toujours porté leurs stéthoscopes et thermoflash comme fusils en bandoulière pour stopper et pulvériser l’ennemi viral. sans oublier que dans les catastrophes comme les inondations dans la banlieue dakaroise, les effondrements d’immeubles ou de ponts, les déraillements de train etc. les hommes de la santé militaire (en compagnie des éléments du Génie) se sont illustrés par leur assistance auprès des sinistrés.

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LES SOLDATS D’HYGIENE A L’HONNEUR !

Considéré comme le corps paramilitaire le plus « marginalisé », le service national d’Hygiène se sent, cette fois-ci, honoré à travers le thème de cette année 2020 marquant le 60e anniversaire de notre Indépendance. Comme les Jambaars de la santé militaire, les soldats d’hygiène ont toujours et pleinement joué leur partition dans la gestion des pandémies et catastrophes. Comme actuellement dans la lutte contre le coronavirus où ils s’activent du matin au crépuscule dans les compagnes de prévention sanitaire. De même que les opérations d’assainissement où ils jouent en rôle déterminant. Interpellé sur ce thème dont les agents d’Hygiène font partie des principaux acteurs, le commandant Rassoul Ba, chef du service régional d’Hygiène manifeste sa fierté de voir la prévention sanitaire et la gestion pandémique au cœur des festivités du 04 avril. D’emblée, il nous cite Albert Camus qui disait à propos de la Peste, ceci : « Pour arrêter cette maladie, il fallait appliquer les mesures graves d’Hygiène prévues par la loi ». le commandant Rassoul Ba explique que le service d’hygiène, qui constitue un des aspects essentiels de la politique du Gouvernement en matière de santé publique, a fait l’objet d’une nouvelle réorganisation en fonction des missions qui lui sont dévolues à savoir « veiller à la salubrité publique (urbaine et rurale) et à l’hygiène collective ; assurer la prophylaxie des épidémies et des endémies, créer et maintenir un environnement propice à une hygiène de vie correcte ; appliquer correctement la réglementation en vigueur en matière d’hygiène et d’assainissement ».

DES MISSIONS A HAUT RISQUE DE CONTAMINATION !

Et pour mettre en œuvre le thème du défilé du 04 Avril, le chef du service régional d’hygiène confie que ses braves agents n’ont jamais failli dans leur mission quotidienne et permanente. « Cette noble mission consiste à éduquer les populations en matière d’hygiène et de salubrité publique, à respecter la législation et la règlementation en matière d’hygiène dans les agglomérations urbaines et rurales. la surveillance aux frontières, la recherche et la constatation des infractions en matière d’hygiène et l’assistance aux autorités administratives dans le domaine de l’hygiène et de la salubrité publique font également partie de nos missions régaliennes » a expliqué M. Ba, histoire de magnifier le rôle que jouent ses soldats dans la gestion des pandémies et catastrophes. Notre officier d’Hygiène ne savait pas si bien dire puisque l’Hygiène est l’ensemble des règles qui doivent être respectées pour conserver la santé comme en cette période de riposte au coronavirus. « Elle s’efforce d’établir les règles de la technique de vie qui fera éviter les excès et permettre l’ordre harmonieux de l’organisme ainsi que son maintien en parfait état de santé. Mais l’Hygiène individuelle ne saurait à elle seule assurer la sauvegarde de la santé du fait qu’elle est complétée par l’hygiène publique, l’assainissement du milieu afin de la rendre propice à l’épanouissement de la vie etc. Et c’est dans ce sens que le ministère de la santé publique a multiplié les campagnes d’information et de sensibilisation depuis les premiers cas de coronavirus enregistrés dans notre pays » explique encore M. Rassoul Ba. 

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Expliquant le rôle de l’agent d’Hygiène dans la lutte contre les maladies comme la fièvre Ebola ou le coronavirus, il indique que cet agent entre le premier dans la salle de traitement en pulvérisant tout l’environnement du malade avant que les médecins et agents de santé entrent en action. Ce pour éviter toute contamination. « Et quand il s’agit d’un cas suspect, nos agents, alertés, débarquent en premier sur les lieux ( domicile ou salle de consultation) pour effectuer des pulvérisations de désinfectants avant l’acheminement du malade vers les centres de traitement. sans oublier l’enterrement sécurisé des corps. Donc vous voyez le rôle ô combien important et déterminant des agents d’Hygiène dans la gestion des pandémies » nous prend à témoin le commandant Rassoul Ba, chef du service régional de l’Hygiène. En temps de guerre, dit-on, la gendarmerie combat aux cotés des armées. Mais cette fois-ci, il s’agit d’une guerre pandémique et, en lieu et place des gendarmes, ce sont les soldats d’Hygiène qui sont appelés à combattre aux cotés de la santé militaire… afin de mettre en œuvre le thème du 04 avril 2020. Et que coronavirus soit capturé mort et vif pour que vive le gigantesque défilé civilo-militaire qu’entend organiser le président de la République, Chef suprême des armées. Bien entendu, si coronavirus ne se propage pas !







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