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Covid- 19, L’ennemi Du Monde

Si on se posait la question de savoir ce qui pourrait mettre à mal le monde, ce qui serait capable d’arrêter toutes les dynamiques d’évolution des choses du monde, ce qui convoquerait inévitablement la solidarité entre opposants et tenants du pouvoir et réduirait en fait le discours des hommes dans l’unique phrase de « Restez chez vous, sauvez des vies », on serait certainement plus enclins à penser à une guerre ou d’autres calamités qui avaient l’habitude de bouleverser le monde qu’un virus invisible. Apparu en premier lieu en Chine, certains s’étaient mis à croire qu’il est la conséquence directe d’une persécution des musulmans dans ce pays, les manifestations d’une colère divine. Mais plus tard, en continuant sa visite dans les autres pays figurant sur sa carte d’exploration, le virus a été perçu autrement et qu’il est désormais plus diligent d’avancer qu’il est l’ennemi du monde entier. 

La pandémie du Covid-19 a mis en exergue le caractère faillible, fragile et faible des hommes, leur incapacité à réagir contre les autres créatures largement soutenues par le Seigneur ; toutes leurs actions sont aujourd’hui limitées par cet être vivant invisible. Les temps sont durs. Les hommes, tous les hommes souffrent. Certains d’entre eux ou tout le monde, se seraient mis à agenouiller devant l’ennemi, s’il était au moins visible, ne serait-ce que lui demander un pardon ou de nous dire ce dont il aurait vraiment besoin pour quitter ce monde. Mais je doute fort qu’il veuille des négociations. Malgré les innombrables mesures prises, qui demandent de grands moyens humains et matériels, le coronavirus continue toujours d’épancher sa « soif d’âmes » en abattant au quotidien des milliers de personnes dans le monde.

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Derrière l’hécatombe qui accompagne son apparition et en plus de l’humanité dans les relations sociales qu’il s’attèle farouchement à reconquérir, ce virus a apporté un clair

message au peuple du monde entier, il a fait savoir à toutes ces nations qui font la conquête d’une puissance, d’une autonomie par le biais d’une exploitation d’autres nations, que la terre ne peut connaître ce qu’il y a de mieux ainsi et attiré l’attention des plus fragiles sur la nécessité accrue de se désenvelopper, de se déchaîner, de travailler pour être au dessus de leurs potentialités et de se réaliser autrement en s’appuyant d’abord sur leurs moyens propres, quelques maigres soient-ils. Aujourd’hui, comme on le sait, toutes les frontières sont fermées, chaque pays essaie à sa manière de se débarrasser du virus. Les pillages, s’ils se font toujours, ils sont relégués au second plan, dans une période autre que celle que nous sommes tous en train d’endurer. Les temps sont durs !

Certains animaux réapparaissent avec le confinement des hommes, un temps où leurs actions sur l’environnement sont limitées. Une autre manière de vivre qui amoindrit les prémices de cette ère d’anthropocène est née, prescrivant l’Homme à mener une vie qui ne porterait pas atteinte celle des autres terriens et qui stipule de fait que la prospérité d’une vie ne peut s’acquérir avec cette folle course au développement mettant en péril la planète tout entière. Les nations les plus prospères dans ce monde n’enterrent plus leurs morts séparément, elles les brûlent ou les entassent par vingtaine, trentaine ou même par cinquantaine dans une tombe, à cause de leurs nombreux effectifs. Celles qui se jugeaient faibles, elles sont jusque-là moins touchées ! La leçon est à retenir ; la vie est une expérience, elle ne se résume pas à une

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seule question de chiffres.

Qu’il provienne d’une fuite dans un laboratoire, fabriqué par des entités occultes ou qu’il soit juste une sorte de condamnation divine, cette crise inédite a occasionné une situation mondiale inédite : le monde a enfin connu la démocratie de la létalité. Il ne s’agit pas dans cette crise que les plus forts tuent les plus faibles pour vivre mais il s’agit là d’une susceptibilité commune vis-à-vis de la mort. Les riches meurent, les pauvres meurent.

Que devons-nous dire ? Que devons-nous faire ? Il faudrait bien que les coruscants dans l’art de communiquer, communiquent, sensibilisent ; ceux dans la médecine, soignent, cherchent le vaccin anti-coronavirus, et ainsi de suite,… Il convient, pour sortir de cette situation piteuse que cette crise nous a plongés, d’achever cette responsabilisation sociale, que chaque habitant du monde remplit son devoir envers le monde, suivant les paramètres de la partie terrestre où il mène sa vie. Certes, la naissance de ce virus peut revêtir un caractère purement fatidique mais sa propagation relève sans nul doute des volontaires faillibilités de l’Homme.

Les Etats du monde ont échoué ! Certains se sont mis à vouloir dissoudre l’indiscipline de leurs citoyens, d’autres à vouloir provoquer un éveil des consciences dans les plus brefs délais, ne serait-ce que pour ralentir le rythme de contamination. Hélas ! Cela ne marche pas, cela ne peut marcher. Et, en général, les hommes ont aussi connu un échec dans le maintien d’une humanité inaltérée. Certains profiteraient de la crise pour voler les deniers publics tout en sachant que cela ne fait qu’empirer la situation que nous endurons désolément. Certaines habitudes de vie acquises avec la pauvreté ou avec un mode de vie misérable n’ont pas leur place dans un monde merveilleux.

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Encore faudrait-il respecter les règles ou les sollicitations édictées pour retrouver notre mode de vie ancien. Nous ne sommes pas obligés d’accepter le monde tel qu’il est, la Covid-19 en a apporté la claire preuve. Nous pouvons travailler pour rendre notre espace de vie meilleur. Il faudrait de ce fait que chacun se tient loin des faits et gestes qui, en plus de faire mal à ses semblables, pourraient empêcher l’épanouissement des autres créatures vivantes. Il faudrait bien que l’Etat de chaque nation élabore des politiques qui sont dans une droite ligne de relever leurs propres défis suivant les manières les plus humaines, qui ne mettraient pas en mal les habitants d’autres pays. Le monde serait plus merveilleux dans une union de paix que dans un impérialisme chauvin.

Le monde est meilleur suivant que nous travaillons pour le rendre ainsi.

Serigne Filor est étudiant en Sciences économiques et Gestion à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.

 







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