Il y a longtemps que j’ai banni de mon vocabulaire le mot racisme face à certains comportements. Selon moi, ce terme est galvaudé, il est devenu une sorte de concept variable, inaudible que l’on l’utilise à toutes les sauces. Si l’on s’interroge vraiment sur comment définir le racisme en ce temps de 21ème siècle, il faudra nécessairement analyser la posture suprématiste que certains affichent sans gêne et avec tellement d’aisance pour légitimer leurs idées et comportements racistes. Car c’est bien l’idéologie suprématiste, creuset du racisme, qui a conforté les policiers à ôter la vie de Georges Floyd, Adama Traoré, et toutes les victimes qui sont mortes en toute impunité, à cause de policiers convaincus que leur condition, leur vie est supérieure à celle d’un Noir, un banlieusard… Cette même idéologie qui a organisé le commerce triangulaire des esclaves, cette même idéologie qui a légitimé l’Apartheid …cette même idéologie qui gangrène chez certains politiques et ces soit disant intellectuels comme Eric Zemmour, qui s’est offusqué il y a quelques jours sur un plateau de télévision française, de voir des « Blancs » s’agenouiller pour défendre la cause d’un « Noir ».
Aujourd’hui les discours racistes et anti-racistes sont noyés dans la plus grande cacophonie. En effet, du côté des antiracistes, on parle de privilège blanc, de racisme systémique. Au fond, tout ceci n’a pour effet que de conforter les défenseurs des théories suprématistes ! Les victimes de racisme, elles deviennent coupables ..On les considère comme des personnes usant d’alibis pour attirer la compassion, et se complaire dans des postures victimaires ; tandis que le raciste lui devient tout puissant, on le justifie ! on a même inventé la notion de racisme anti-blanc pour banaliser le racisme subi par ceux qui en raison de leur couleur de peau un peu plus sombre sont victimes depuis des siècles de cette idéologie qui consiste à penser que certains êtres humains sont supérieurs à d’autres.
Pour combattre le racisme, il faut aussi combattre l’idéologie suprématiste qui consiste à croire et faire croire que l’histoire, la culture, la vie des uns est supérieure à celles des autres. L’ancien footballeur français, Lilian Thuram avait pourtant utilisé ce terme il y a quelques temps en France pour dénoncer le racisme que subissaient les joueurs noirs dans les stades de foot. Il s’en est suivi un véritable acharnement médiatique…on l’a accusé de raciste anti-blanc. Aujourd’hui, le racisme s’est banalisé en dehors des tribunaux et cette banalisation est due en grande partie à la propagation insidieuse des théories suprématistes. Car, il n’est pas rare d’entendre aux détours d’une conversation que le noir n’est pas éduqué, que c’est un être dépourvu de civilisation … Et ces même personnes vous jureront ne pas être racistes, car ils ont un ami, un collègue, une belle sœur, un beau-frère noirs dans leur entourage. Le racisme est devenu un tiroir sans fond et un concept à géométrie variable. Il relève plus désormais de ce qui est condamnable par la loi et de ce qui ne l’est pas. En effet, l’idéologie suprématiste demeure pour certains qu’une simple opinion. On utilise alors la liberté d’expression, qui n’est pas condamnable par la loi, pour assumer en toute impunité les opinions suprématistes … Seulement, lorsque cette idéologie se matérialise en actes qui tuent, là il ne s’agit plus de mots ou d’une simple pensée nourrie par cette idéologie, mais de faits meurtriers et d’un drame qui émeut, la situation devient alors inacceptable.
Il est temps de dénoncer cette idéologie suprématiste qui tue et discrimine sans complaisance. Il est temps de définir cette idéologie comme un délit raciste, car aucune vie humaine n’a plus de valeur qu’une autre vie humaine.
#Blacklives #humanlivesmatter stop à l’ideologie suprematiste ! Enough is Enough !