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Ils Ont Essayé D’entraver La Mission De Serigne Touba

«Ce Cheikh Ahmadou Bamba détient certes, une puissance innée dont la raison ne parvient pas à saisir la source et expliquer la capacité de forcer la sympathie. La soumission des hommes envers lui est extraordinaire, leur amour pour lui les rend inconditionnels.»

C’est le livre de Mbaye Gueye Syll qui nous rappelle ces lignes d’Arthur Antoine Lasselves. Contemporain de Marty, Lasselves a été commandant du cercle de Diourbel de 1913 à 1915.

Ce récit historique princeps, était devenu impérieux. Il nous apporte beaucoup de précisions sur les noms, mais surtout les dates et les lieux. Il corrige des confusions qui parasitent une partie du geste de Serigne Touba relayé par la tradition orale. La vérité est rétablie sur les motifs de destitution et déportation de Samba Laobé Ndiaye, roi du Djolof. Il a rejoint Serigne Touba au Gabon en Janvier 1896.  

Dans «Que sont devenus ceux qui ont essayé d’entraver la mission de Cheikh Ahmadou Bamba», le lecteur peut suivre à la trace «la trajectoire d’administrateurs coloniaux qui ont en commun un destin tragique, après avoir partagé leur haine contre Cheikh Ahmadou Bamba.»

Les détails sur le Lieutenant-colonel Marty, natif de l’Algérie française et fin lettré en arabe, rappellent le contexte hostile. Lorsque Paul Marty débarque à Dakar en octobre 1912, Cheikh‘ul Khadim réside en surveillance à Diourbel depuis neuf mois. Marty inaugure «un poste taillé à sa mesure : la Direction des Affaires musulmanes au Gouvernement général de l’AOF».  Dès lors, il va s’échiner avec une obsession morbide à opposer des Sénégalais entre eux, en faisant subir aux mourides l’acrimonie de leurs compatriotes. 

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Le livre de Mbaye Gueye Syll révèle comment des responsables autochtones ont servi de relais à la haine, pour libérer la force coloniale dans sa propension à multiplier les abus de tout genre contre les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba et conduire aux deux déportations de leur guide.

Quant aux administrateurs coloniaux, ils sont impliqués à des degrés divers dans les persécutions. Dépoussiérés de l’anonymat par le livre, ils ont pour nom Clément Thomas, Allys, Chaudié, Merlin, Mouttet, Leclerc. Ces deux derniers, revêtus de leur manteau d’administrateur se sont pris pour des commis de l’empyrée. Ils n’étaient juste que des apprentis flibustiers de la colonie. Ils se sont engouffrés et embourbés dans la geste non-violente d’un Cheikh Ahmadou Bamba, dont la mission dans les forêts périlleuses du Gabon était inéluctable. Louis Mouttet et Marius Leclerc appuyés par un certain Martial Merlin, ont essayé d’habiller des motivations privées pour élaborer un procès-verbal apparemment postdaté, de ce conseil bien privé, du samedi 05 septembre 1895.

Dès lors, leur carrière voguera de charybde en scylla «comme celle du bateau ville de Pernambouc qui a transporté Cheikh’ul Khadim vers Libreville. Le navire finira à la démolition navale en novembre1907.»

Le Paquebot du retour, identifié sous le nom de «ville de Macéo, semble avoir eu une destinée plus heureuse, qui accostera en fin de cycle dans un musée navale. En effet, c’est un passager extraordinaire qui a débarqué de son flanc, le 11 novembre 1902, sur le quai du tout nouveau port de Dakar. La foule compacte, était en extase devant Serigne Touba auréolé de gloire, comme s’il venait de survoler la canopée de la forêt équatoriale où des ennemies avaient voulu enfouir son aura.

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Merci encore à Mbaye Gueye Syll, pour sa rigueur d’archiviste que tous lui reconnaissent. Avec générosité, il vient d’offrir aux disciples mourides, aux sympathisants et aux lecteurs de la Diaspora sénégalaise, une nouvelle contribution scientifique, sur ce pan de l’histoire de l’Afrique.







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