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Fintech Et PhilatÉlie De Luxe Pour Sauver La Poste SÉnÉgalaise

Abdoulaye « Bibi » Baldé, actuel directeur général de la Poste du Sénégal, nommé en avril 2019, en a paradoxalement été le ministre de tutelle, en tant que ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Économie numérique, dans le gouvernement nommé en septembre 2017.

Le retour de son directeur général est révélateur du surplace et de l’arriération des méthodes de travail et du cœur de métier de la société nationale. La structure crie à l’asphyxie, réclamant à l’État le paiement de créances d’un montant de quelques dizaines de milliards de F CFA. Plus exactement une redevance qui s’élève à 42 milliards de F CFA (64 millions d’euros). L’actuel ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications vient d’indiquer que cela serait fait dans les meilleurs délais.

Toutefois, il y a fort à parier que cela ne changera rien au déficit structurel de la Poste, société obsolète qu’il est urgent de réorienter dans l’exercice de ses missions et de privatiser. Ou de fermer définitivement. L’ironie veut que, au moment où elle réclame une redevance à l’État, la Poste du Sénégal doive plus de 150 milliards de F CFA à ce même État, notamment au titre de sa dette sociale.

Léthargie et état comateux

Le fait que des pères et mères de famille travaillent dans cette structure parapublique exclut, comme option du gouvernement Sall, sa suppression pure et simple. Reste à la réorienter dans ses missions et contenus de produits et services. La Poste pense avoir des usagers à une époque où il n’existe que des clients, que l’on doit traiter comme tels, comme des rois donc. Tant en matière de rapidité et de qualité du service que dans le caractère innovant de ces mêmes services. Autrement, ils votent avec leurs pieds et leur portefeuille, et vont voir ailleurs.

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Les « vaches à lait » que constituaient le télégramme et le mandat postal sont morts de leur belle mort. Plus personne n’achète de timbres à l’heure du courriel. La téléphonie a été sortie de la Poste depuis 1987, par la création de la Sonatel, extrayant de cette structure les joyaux de sa couronne. La léthargie et l’état comateux de la Poste ne datent donc pas d’aujourd’hui.

Sous le régime du président Abdoulaye Wade, en 2004, dans le cadre du PPIP (Projet de promotion des investissements privés) financé sur demande du gouvernement par la Banque mondiale, l’un des volets de ce programme consistait en l’appui à la reconversion et à la réorientation de la Poste, alors déjà en déficit structurel. Il y a seize ans.

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