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Mes Pensées à Adji Sarr

Mes Pensées à Adji Sarr

Jeune fille de 21 ans, orpheline totale, née dans la campagne et n’ayant aucune ressource, partie un matin vers la capitale à la recherche de boulot pour survivre. Elle tombe sur une dame qui gère un salon de massage, qui lui paie un salaire misérable de 40 mille F Cfa. Une sorte d’exploitation pour tirer profit de sa beauté.

Elle subit des sévices d’un homme influent, opposant populaire sans savoir comment faire pour y mettre fin. Elle décide alors de porter plainte pour y mettre fin et se sauver. Voilà un tout petit peu cette affaire.

Ces Sénégalais fourbes qui cautionnent l’accusation de Sonko envers Mamour Diallo sur un détournement présumé de 94 milliards ne peuvent pas cautionner sur un autre registre les accusations de Adji Sarr, la masseuse violée par ce même Ousmane Sonko, qui a avoué s’être rendu au salon de massage, plus d’une fois pendant la nuit. Ces Sénégalais qui veulent déjà juger en accablant par la théorie d’un complot une fille qui a décidé de porter plainte devant les agissements d’un homme influent qui se dit malade, qui s’est rendu plusieurs fois dans ce salon de massage ni pour une kinésithérapie ni pour une neurologie encore moins une orthopédie. Un salon à vocation (plaisir et beauté) «Sweet beauté».

Pour moi, nous devons faire attention tous et attendre que la Section de recherches de la gendarmerie fasse son travail pour que la vérité éclate au lieu de vouloir juger avec une légèreté que c’est un complot du moment que l’incriminé lui-même a reconnu s’être rendu au salon et que la propriétaire du salon a même donné quand et comment Sonko entrait dans cette maison. Il y entrait les nuits vers 22 h et se déguisait pour ne pas être reconnu alors qu’on est en période de couvre-feu. Personne ne s’est rendu au domicile de la fille pour s’enquérir de sa situation, comme certains l’ont fait avec Sonko.

J’ai vraiment, comme bon nombre de sénégalais, un serrement de cœur quand on veut coûte que coûte discréditer les accusations de la fille sans autre forme de procès.

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Sonko sait bien qu’au dedans de lui-même, il s’est passé quelque chose de grave. La fille a été entendue par la Section de recherches à deux reprises ; donc Sonko sait que les limiers détiennent du béton. Il accuse le Président, le ministre de l’Intérieur et le procureur de comploter contre lui, comme si ce sont ces derniers qui l’ont piégé pour se rendre dans ce salon certaines nuits.

Quand il accusait Mamour Diallo, proche du régime, père de famille, les cœurs ingrats et dénaturés pétillaient de joie bien qu’ils savaient tous que ce n’était pas vrai, suite à toutes les preuves qui démontrent à suffisance que Mercalex ou Atlas voulait 12% de la valeur du terrain 1451/F (94 milliards). Et aujourd’hui, on accuse ce même accusateur et des gens veulent décrédibiliser les accusations de la fille. Pourquoi ? C’est une façon odieuse de juger et de considérer les personnes. «Deugg la yala beugg». A beau aimer la personne, penchez-vous du côté de la vérité, quelle que soit la sympathie !

Adji Sarr est une Sénégalaise qui a les mêmes droits que tout Sénégalais. Elle a une vie, une famille, des amis et des parents. Elle a sa dignité à préserver en tant que femme et on doit la protéger. Certes elle est issue d’une famille modeste dont elle n’a aucun soutien ; cela fait mal. Nous devons exiger la lumière sur cette affaire pour ensuite juger juste et vrai.

Maintenant, coupable et craintive, elle tremble en pensant à sa solitude. Je rougis en pensant à elle ; toutes mes pensées se dépravent, et je me consume en vains et stériles regrets que n’anime pas même un vrai repentir dans mon Sénégal des Magal et Gamou, dans mon Sénégal à 95% de musulmans.

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Ces amères réflexions et la situation de Adji Sarr m’ont rendu toute la tristesse que ceux qui font la politique m’ont montré en se solidarisant avec Sonko au détriment de cette fille venue de la campagne.

Où sont les organisations de droits humains ? Où sont les défenseurs des droits des femmes ? L’angoisse étouffe toutes les âmes justes après la déclaration truffée d’incohérences de Sonko à Sen Tv.

Quand les rideaux s’écarteront sur cette affaire, je crains que beaucoup de personnes vont fondre en larmes par honte intérieure.

Malick Wade GUEYE

Depuis Marseille

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