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L’insurrection Sera TÉlÉvisÉe

L’insurrection Sera TÉlÉvisÉe

Appel à l’insurrection ?

Soyons sérieux. !

L’insurrection ne saurait être attribuée à tel ou tel acteur politique. Non. Ce qui déclenche l’insurrection c’est la tyrannie.

L’insurrection c’est comme quand un système immunitaire sain produit des anticorps lorsqu’attaqué par un virus malsain et malveillant. Plus le système immunitaire est sain (cohésion sociale, solidarité, résilience, spiritualité …) et plus la réaction est ferme et sans équivoque. Pour une démocratie, c’est une réaction de survie. Il suffit de lire les livres d’histoire ou mieux de relire le préambule de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 : « Considérant qu’il est essentiel que les Droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit, pour que l’Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression… »

Nul besoin d’un soi-disant « appel ».

La tyrannie par contre est un projet politique, particulièrement malsain et malveillant. Pouvons-nous « apprendre à vivre avec un tel virus » ? Bien sûr que non !

Devons-nous le faire ? Hors de question !

Il faut s’en débarrasser.

Qui aurait pu imaginer que le Sénégal de « l’émergence » allait accoucher d’un régime de tyrannie ?

Tout d’abord la définition d’un tyran (de l’indispensable Wikipédia) : “La nature du pouvoir tyrannique se reconnaît en effet à ce que le tyran, sans abolir les lois, se place au-dessus d’elles. La perversion de ce régime tient aussi au fait que « la tyrannie cumule les vices de la démocratie et ceux de l’oligarchie », en raison de l’amour du tyran pour les richesses et de son hostilité à l’égard du peuple qu’il désarme et asservit. La tyrannie est le pouvoir arbitraire et absolu d’un souverain, d’une personne ou d’un groupe de personnes détenant l’autorité suprême, caractérisé par un gouvernement d’oppression et d’injustice”

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Macky Sall est-il un tyran en devenir ?

« Je réduirai l’opposition à sa plus simple expression. » (et non pas je réunirai toute la nation dans sa diversité).

Voilà le programme politique que le président sénégalais Macky Sall avait dévoilé à ses concitoyens lors d’une conférence de presse à Kaffrine le 16 avril 2015. Ce jour-là Macky Sall avait rendu publique sa détermination à mener une guerre sans merci contre la démocratie.

Quand j’ai pris connaissance de ce prononcé, je n’en revenais pas. J’étais hors du pays. Des amis et camarades internationalistes de Turquie, Irlande, Kenya, Côte d’Ivoire et autres m’ont appelé pour confirmer que cela venait bien de la bouche du président de la République du Sénégal, une République constitutionnalisée comme étant démocratique laïque et sociale depuis 60 ans. Et qui dans son article 58 « garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du gouvernement le droit de s’opposer ».

Sénégal ? Une démocratie en construction leur avais-je toujours dit.

Mais, me répondent-ils, « Macky Sall  contrôle le législatif, le pouvoir judiciaire ; il est Premier ministre, il nomme tous ses conseillers constitutionnels, il commande l’armée, il fait ce qu’il veut de votre argent y compris acheter le train le plus cher au monde (train français bien entendu).Il décide de la composition des listes de candidats députés de sa coalition, désigne les têtes de liste des élections locales, écrit la Constitution, change les règles du jeu avant les élections, choisit ses adversaires aux élections, s’attribue le rôle de maître des poursuites, dispose de l’administration.. Et … décide de la couleur des bus ! » (marron-beige bien sûr).

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« Pierre, peux-tu toujours après tout ça nous abreuver de l’exception démocratique sénégalaise ? »

Piteusement, je réponds : au moins nous n’avons jamais eu de coups d’État.

« Ah ouais ? Votre président-poète n’a-t-il pas orchestré le premier coup d’État de l’Afrique indépendante contre le président du Conseil des ministres, en 1962, truquant son procès et le condamnant à la prison à perpétuité (Mamadou Dia) ? »

Revenant à la charge au sujet de Macky Sall, ils me disent (ils deviennent impitoyables) :

« Réduire à sa plus simple expression ?

Les dictionnaires nous en donnent une liste de synonymes : soumettre, anéantir, détruire, briser, vaincre, obliger, subjuguer, dompter, broyer, abattre, asservir, concasser, consumer, déchiqueter, acculer, recroqueviller. 

Relis la liste ci-dessus et tu t’apercevras comment elle capture tous les actes posés par le président Macky Sall contre l’opposition depuis mars 2012. »

En effet, la guerre contre la démocratie s’est intensifiée.

Déjà, après avoir décroché Idrissa Seck, il plastronnait qu’il réunissait désormais 85% de l’électorat. Et maintenant que fait-il ? Il cherche à étouffer les porte-voix des 15% restants. Quinze pour cent de plus et il peut devenir monarque et tyran.

Ainsi, Macky Sall ambitionne de s’octroyer littéralement tous les pouvoirs sans contre-pouvoirs et sans opposition.

Mais bien entendu, il manquera l’essentiel des pouvoirs, l’élément clé, à savoir le pouvoir souverain de battre sa propre monnaie, de superviser les banques et de décider du montant de la masse monétaire en circulation ainsi que des taux d’intérêt. Ceci, afin de pouvoir mener des politiques de développement équitable, créer une véritable économie et mettre fin à la pauvreté.

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Car ce pouvoir appartient au Gouverneur de la Banque Centrale (BCEAO) dont le vrai patron est Bruno Lemaire, ministre français des Finances. Si Macky Sall est un vrai « guerrier » qu’il aille donc décrocher ce trophée. Rien de plus facile que d’être courageux lorsqu’on a les fusils et les balles face à des gosses armés de cailloux. Mais face au maître, on courbe l’échine ! Asservissement, quand tu nous tiens.

C’est pourquoi Macky Sall ne sera toujours qu’un tyran par délégation avec la latitude toutefois d’imposer par la force et la violence la perpétuation de son séjour au pouvoir. L’appât est tout simplement la présidence à vie.

Or nous savons tous que si vous conjuguez présidence à vie avec pétrole et gaz le désastre s’installe : guerres, corruption généralisée, pauvreté, inégalités, répression tous azimuts

népotisme. Il suffit de jeter un regard autour de nous : Gabon, Congo, Tchad, Cameroun, Guinée équatoriale… C’est pourquoi tous ces amis m’appellent : « Le Sénégal ne doit pas rejoindre ce club. »

Le Sénégal ne mérite pas ce destin et ne l’acceptera pas. Quant á la volonté manifeste de briser l’élan de Pastef ? C’est peine perdue parce que Pastef, ce n’est que la face émergée d’un peuple qui gronde de colère.

Macky Sall a commis l’erreur de confondre résultats d’une élection controversée avec le peuple debout.

S’il ne retient pas la leçon et persiste dans ses errements alors oui l’insurrection sera au rendez-vous et elle sera télévisée. Nul besoin d’un quelconque «appel».

Par contre, il serait instructif de passer un coup de fil à Blaise Compaoré.

psane@seneplus.com







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