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La Recrudescence Des Meurtres Au Sénégal: Les Possibles Explications ! (boubacar Mohamed Sy)

La Recrudescence Des Meurtres Au Sénégal: Les Possibles Explications ! (boubacar Mohamed Sy)

La prison est nécessaire dans un pays. Elle permet de mettre les gens dangereux, momentanément ou d’une manière définitive, à part. Elle permet de les isoler. Le but, en isolant les gens dangereux, est de protéger la population.
Seulement, le soucis de protection des populations, qui justifie entre autres l’essence de la prison, doit être réfléchi en prenant en compte tous les contours.
Il appelle à prévoir toutes possibilités, à mettre en œuvre, permettant de protéger les populations ; celles libres comme celles en prison.
De même, il doit être pensé, pour protection poussée et donc recherche de solutions y afférentes, toutes entraves à la protection des populations.
Parmi ces entraves, il peut être indexé la surpopulation carcérale. Elle peut justifier la récidive.
Tout d’abord, considérer l’idée suivante: La prison est une société séparée à la société civile par des murs d’enceinte mais elle ne doit être un endroit de marginalisation.
Le Sénégal, aujourd’hui, fait face à la recrudescence des agressions physiques. Agressions physiques qui aboutissent le plus souvent à des meurtres les uns plus plus douloureux que les autres pour les familles des victimes et pour les populations terrifiées.
Un autre constat est aussi à faire et à corréler avec les constats antérieurs. Il y’a beaucoup de cas de récidive.
NB : Absence de chiffres officiels pour savoir le nombre de récidive.
Seulement, il est à prendre en compte très précisément, parce que trop grave, le seul cas d’une réitération d’une infraction criminelle aboutissant à un meurtre alors que le délai de l’élargissement en prison et la commission de l’infraction criminelle se fait dans un délai extrêmement très proche.
Pour les causes ;
Il n’est pas à écarter l’identité des personnes graciées à l’occasion des fêtes nationales, comme cause de la récidive. Il est, en conséquence, exigé de ceux qui choisissent les personnes méritantes de la grâce présidentielle, prérogative exclusive du Président de la République, de reposer le choix principalement sur l’effort des personnes à gracier.
Ce sérieux et cette rigueur sur le choix des personnes à gracier contribuent à la protection du Président de la République, très clairement.
Au delà, la grâce doit être méritée par la personne bénéficiaire. Le mérite doit être apprécié à l’aune de l’effort que fait le prisonnier en prison et qui montre un comportement amélioré dans le bon sens. Le Sénégal doit tendre à ça, sur un autre registre.
Cela dit, l’explication de la récidive est à rechercher ailleurs.
Elle peut être plus causée par  la déshumanisation, en prison, des personnes qui y sont envoyées. Déshumanisation dont l’une des causes, elle même, peut être la surpopulation carcérale.
La prison ne peut pas aller sans le désir de réinsertion sociale. C’est le moyen le plus sûr d’ailleurs de protection des populations.
Il est impossible de concevoir la prison sans la réinsertion.
Et, pour ce faire, il faut combattre la surpopulation carcérale.
L’une des solutions, la plus logique, est la construction de beaucoup plus de prisons et le recrutement de beaucoup plus de personnels notamment pénitenciers.
Pourquoi plus de personnels ? En réalité, il faut un tout pour une bonne réinsertion des prisonniers. Il faut des policiers, des médecins, des psychologues et même des bénévoles.
Ce qui est à rechercher, en amont, est le suivi des prisonniers.
En effet, la question à rechercher précisément réponses est la suivante? Les personnes envoyées en prison sont elles catégorisées.
NB: il est pris en compte le principe de non discrimination des personnes, devant être traitées de la même manière dans les mêmes circonstances, pour l’écarter.
La catégorisation dont il est fait référence, hic et nunc, obéit à amener chaque prisonnier, selon son degré de dangerosité, de sa santé mentale, de sa fragilité extrême ou pas, à la place exacte où il doit être.
Par exemple : La place d’un malade psychiatrique, coupable d’une infraction criminelle, n’est pas à la prison. Il doit être amené à l’hôpital psychiatrique. L’envoyer en prison, c’est amener d’autres problèmes encore plus graves.
Il est important de savoir la réelle place de la personne coupable d’une infraction criminelle. Cela nécessite l’apport, quelques fois, d’un expert précis, par exemple un psychologue ou un psychiatre.
En outre, il existe la tâche de gestion des prisonniers, au quotidien.
La gestion du prisonnier doit se faire avec beaucoup d’empathie. Le prisonnier doit être traité, par celui appelé à le garder, comme un membre de sa famille. Ce dernier ne doit, en revanche, oublier qu’il fait face à une personne ayant maille avec la justice, donc théoriquement dangereuse. D’où cette nécessité, pour le garde pénitencier, de faire très attention et de rester sur ses gardes.
Cet équilibre entre attention/surveillance et compensation envers la personne incriminée obéit à cette exigence de la non atteinte a la dignité humaine. L’équilibre doit être articulée à la nécessité de surveillance et d’andragogie.
La tâche décrite, dans son ensemble, nécessite une grande dose de passion.
Le personnel choisi, qui doit s’y veiller,  doit être emphatique et dévoué à cette mission ; il est vrai et à rappeler incessamment pour exacte rémunération , difficile.
Le travail global, tout aussi décrit, vise à ce que le prisonnier ne perd pas les codes de la société et puisse y s’insérer sans grandes difficultés.
Sur un autre registre, il faut penser aux sorties accompagnées.
C’est une mesure de sûreté, importante pour la protection des populations.
La question, y relative, pour laquelle réponses sont recherchées est de savoir si le Sénégal accompagne les prisonniers, les surveille.
Il faut aussi insister sur une vérité avec force et vigueur. La sécurité des populations n’a pas de prix.
En définitive, il faut des garanties. Les prisonniers, qui font partie intégrante de la population, qui sont parentes et parents des sénégalais, doivent avoir des garanties de réinsertion sans difficultés dans la société.
Les populations du dehors, quant à elle, doivent avoir de solides garanties de possibilité de vie sans heurts avec les repris de justice.
Pour terminer, il est à se rappeler du puissant exemple du dernière condamné à mort en France Mr Phillipe Maurice. L’élection en 1981 de François Mitterrand l’a sauvé de la peine capitale après des infractions de vols et de meurtres. Il fut gracié par le Président Mitterrand qui en avait fait promesse de campagne. D’ailleurs, la question de la peine de mort était une question essentielle lors de cette élection de 1981.Grâcié de la peine de mort et non d’une peine de prison ferme, il y passa de longues années. En prison, il a eu à passer son baccalauréat puis la licence, le master, les études doctorales et passer son concours d’agrégation en histoire. Elargi vers les années 2000, il devient professeur d’histoire dans une université parisienne de renommée. Comme quoi la prison n’est pas une fin en soi et qu’une seconde vie est possible tant qu’on s’y aide et que l’Etat, le concernant, accompagne très efficacement.
Boubacar Mohamed SY.

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