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Etats Unis D’afrique: Le Fédéralisme Institutionnel Pour Sauver L’union Africaine (wagane Faye)

L’ actualité remet au gout du jour la problématique des États Unis d’Afrique et les principaux questionnements, à notre sens, y afférents.

Notons, tout d’abord, que les menaces, en pensant à l’insécurité installée dans la zone des Trois Frontières, au Nigeria, au Mozambique et ailleurs dans le continent ne font qu’entraver l’intégration politique en Afrique.
Par ailleurs, la balkanisation du continent bloque, au plan des faits, le développement et la croissance des pays africains. D’ailleurs l’accentuation de la turbulence politique en Afrique et sa montée en cuirasse exige des peuples, des Etats et des gouvernements de notre continent un autre réalisme pour faire face aux nouveaux effets du capitalisme et de la mondialisation. Car le niveau des agitations enregistrées, leur récurrence et leur fréquence nous interpellent tous. Car notre futur pourrait être hypothéqué. Alors que nos peuples aspirent, en ce XXIe siècle, à s’émanciper et à s’épanouir.

En fait l’Occident ne désire qu’une chose : continuer à tirer des avantages substantiels de nos matières premières et de nos ressources.

Il ne serait pas inopportun de revisiter les fondamentaux qui encadrent la pratique du partenariat d’avec l’0ccident, les Nations Unies et l’ensemble de ses systèmes. Sans oublier la coopération technique multilatérale. L’Afrique devrait, à son tour, recadrer ses structures panafricaines et son système en matière d’intégration africaine.

Malheureusement plus de soixante ans d’exercice de notre souveraineté n’ont pu, par exemple, aider à l’amorçage et à la durabilité du développement à la base. Au moment où, de nos jours, l’électoralisme se propage à un rythme galopant. Alors que la création de richesses nationales et la promotion de l’emploi restent, et devraient être là préoccupation de nos gouvernants.

Ne devrait-on pas reconsidérer la diplomatie déployée par l’Afrique ? D’autant que certaines conflictualités nées dans le continent et leurs corollaires le commandent.
Car les faits révèlent, selon toute vraisemblance, que les rapports de force économiques sont déterminants en coopération internationale. Même si la mondialisation déploie, de façon évidente, l’hégémonisme mis en opération par l’Occident.

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Peut être que l’Occident, en nous enfermant de manière continue dans le culte des symboliques charriées par l’existence de l’Etat-Nation, réussit à consolider son hégémonisme. Ce qui lui permet, toujours, de tirer profit de nos ressources. L’Asie s’est ressaisie et a engagé des ruptures profondes qui contribuent à la consolidation d’un leadership parfait. Par contre, l’Afrique patauge ou n’arrive, guère, à couper les amarres de l’exploitation de l’homme par l’homme.

N’est-il pas temps d’amorcer une politique d’intégration africaine réaliste, cohérente et souveraine capable, à court terme, d’arriver à un fédéralisme qui ne mettrait pas en berne la souveraineté des Etats membres. Qui ne retarderait la promotion, à moyen terme, de l’intégration économique et militaire. Et qui aiderait, sans risque à la réalité de l’unité africaine. D’autant que l’atomisation ayant cours, renforce, de manière effective, la balkanisation et empêche le lancement d’un confédéralisme africain fort.

Il est plus que temps, en attendant de réussir l’intégration africaine, de recadrer la pratique politique en Afrique en innovant la méthodologie. En l’adaptant, surtout, à l’espoir et à l’espérance des peuples. Car l’absence effective de corrélation entre les moyens et les besoins demeure, aux yeux des populations
du continent, un prétexte. Le niveau des ressources, au plan des dotations factorielles, n’autorise plus que la croissance ne soit pas amorcée et que la pauvreté demeure, comme une nuit sans aube, l’unique ligne d’horizon depuis
toujours.

Cette raison, l’innovation de la méthodologie en intégration politique africaine s’entend, convoque toutes les consciences africaines à engager,
après l’autodétermination des peuples du continent intervenue depuis 1960, une réflexion pour reformer certains procédés choisis en vue d’encadrer la pratique institutionnelle.

En somme l’Afrique a pris des initiatives salutaires pour promouvoir son intégration politique. Elle devrait inviter, maintenant, les gouvernements
à reconsidérer, après plus de soixante ans consacrés à la reconstruction, leur approche en encadrement de la gouvernance et surtout, en développement. La cruelle pesanteur d’un social désarticulé, l’absence d’un futur pour les générations montantes et l’institutionnalisation du chaos politique commandent une autre conduite pour que l’intégration africaine soit une réalité.

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Il est même osé et téméraire, devant l’inexistence d’un minimum social visible et lisible resté structurel, de parler d’emploi et de travail.

Notons le fait qu’au Sénégal, 20% de la population active travaille , retenons de plus, que presque 70% de la population n’ont pas encore 40 ans. Signalons, également, la situation du marché du travail qui n’offre, point plus de 10% d’emplois. Sans oublier d’observer le cas que le Salaire Minimum interprofessionnel Garanti (SMIG) ne parvient guère, à se muer en salaire minimum interprofessionnel de croissance(SMIC).

De tels renseignements statistiques, du reste, très éloquents justifient la nécessité, pour les pays africains, de quitter la bureaucratie, de reformer l’emploi des ressources financières, de restructurer la politique de croissance et de développement. En essayant, au cours des 20 prochaines années, de se consacrer au renforcement de la bonne gouvernance qui suppose, selon notre humble avis, une redéfinition des procédés de l’encadrement de l’intégration politique africaine.

C’est-à-dire, quitter la panne qui empêche, naturellement, l’Afrique de prendre en charge son développement.

Comment s’expliquer l’improbable développement de l’Afrique, après, plus de 60 ans d’indépendance ?

L’impasse des stratégies déployées en Afrique, demeure, dans une grande mesure, une cause. La non maîtrise de la gouvernance, aussi, est une deuxième cause. Enfin, l’accentuation de l’atomisation devenue un mur ne permet à l’Afrique de réussir une quelconque intégration. Il faudrait profiler, de nouveau, les ensembles, recadrer les techniques afférentes à la création de richesses et choisir un système de pertinence politique qui soit de nature à éradiquer la balkanisation. Voilà des actes qui aideraient à gagner en adéquation.

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L’expérience de l’Union Africaine, par exemple, édifie sur la complexité de l’intégration politique en Afrique. Mais les exigences des africains nous
somment, pour éviter la déconstruction des prérequis obtenus depuis 1960 de marquer une pause et mettre en action une autre prospective économique et sociale.

Délivrer les peuples africains de l’exploitation entretenue par les capitalistes et amorcer la croissance pour promouvoir une nucléarisation des moyens d’action constituent des voies pouvant rendre probable la réussite de notre
développement.

D’autant que certains assauts enregistrés en Afrique au cours de la dernière décennie indiquent la nécessité impérieuse de réduire, enfin, toute la volonté de l’0ccident de reconquérir le continent africain. La spirale de la violence, le péril de la déconstruction et l’intensité de la colère des peuples africains seraient à stopper. Pour éviter, une nouvelle fois, la naissance d’un mouvement du désordre et de la déconstruction. Sachons que, comme nous l’indique le sage, « là où il n’y a pas de bois, le feu parvient à s’éteindre ».

Il convient d’emprunter le changement sans verser dans une tendance visant l’ostracisme. Sans tomber, non plus, dans un mimétisme sauvage
et féroce. Maintenir le partenariat international, consolider les acquis en coopération technique internationale sont utiles. Mais éradiquer
la satellisation systémique, de façon systématique, constitue, une priorité, aujourd’hui, en politique étrangère. Penser que « des lézards deviendront des dragons » relève de l’utopisme. Par contre, donner à l’Union Africaine une fonction confédérale dans un fédéralisme
institutionnel qui ne menacerait, dans aucun cas, les souverainetés nationales est une des voies de recours qui contribuerait à la viabilité et
à la fiabilité de l’intégration politique africaine.

Wagane FAYE

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