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Le Fascisme InvitÉ À La TÉlÉ

Qu’est-il advenu du Sénégal pour que, de pays de la Téranga, ouvert aux vents féconds du monde, il flirte avec le fascisme ? Ce grand pays qui a constamment éclairé l’humanité par le savoir et la culture est aujourd’hui malade. Sa cohésion sociale, ciment du vivre ensemble s’effrite. La digue s’effondre petit à petit. L’âme du pays se dégrade tristement. L’une des principales causes de sa situation hémiplégique est le fascisme montant dans le corps social, grâce à certaines chaînes de télévision. Ce mal absolu s’immisce dans le quotidien avec son kit de mots terribles.

Françoise Giroud, ancienne ministre de la Culture du gouvernement de Raymond Barre, formulait ces mots justes et puissants : « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » Mais une télévision comme Walf TV, sentinelle de la démocratie sénégalaise dans les années 2000, devenue une officine de monstres n’a malheureusement pas compris cette belle pensée d’une très rare lucidité. Walf TV a la même ligne éditoriale que Cnews. Cette chaîne a un projet fasciste et anti-République. Elle ouvre son antenne chaque jour à de tristes personnes qui menacent, insultent des Sénégalais d’égale dignité, défient les institutions de la République. Et ça passe crème. Ces gens extrêmement dangereux prêts à tout sèment les graines de la discorde.

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Que faire pour éviter le pire ? Il n’y a qu’une seule solution, à mon avis. Il faut panser les plaies qui charrient le pays avec les idées, in fine, le logos. Les élites éclairées, les gens libres, les intellectuels progressistes doivent faire front contre ces faux dévots, ces bigots, ces propagateurs de passions tristes, cette extrême droite émergente en les opposant une vision du monde, un projet politique contre-hégémonique radicalement humaniste et solidaire. Sinon, demain, nous connaîtrons les sombres heures de l’histoire. Le Sénégal ne doit pas oublier sa mission d’éclaireur, surtout en ces temps troublés. Notre beau pays ne doit pas basculer dans l’exclusion sociale, l’intolérance, et la politique de la haine ; même si ailleurs des vents violents soufflent. Nous n’avons pas le droit de trahir le legs des anciens. De braves hommes et femmes ont bâti le triptyque : une Nation, un État, une République.

N’oublions jamais que nous sommes le pays de Théodore Adrien Sarr, de Serigne Cheikh Tidjane Sy, de Samir Abourizk, d’Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, de Barham Diop, de Serigne Mahi Niass, d’Abbé Jacques Seck, d’Annette Mbaye d’Ernvenille, de Mariama Ba, de Serigne Cheikh Gaindé Fatma Mbacké, de Léopold Senghor, de Joe Diop, de Cheikh Anta Diop, de Lilyan Kesteloot. Mieux nous sommes « le pays de Dieu », comme disait le politologue Hamidou Anne dans l’une de ses chroniques après les événements malheureux de mars dernier.







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