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L’etat, Les Tarikhas, Le Legs Et La Liberte D’expression

L’etat, Les Tarikhas, Le Legs Et La Liberte D’expression

L’Etat, les tarikhas, le legs et la liberté d’expression sont «sacrés» au Sénégal et ne peuvent cohabiter que sous le sceau du respect mutuel, et dans un espace où le moindre écart ne peut être toléré. Il y va d’une coresponsabilité qui en appelle à une attitude d’engagement collectif par rapport aux limites de chacun. 

Dans le choc des différences, seul le respect tient à équidistance les ardeurs et velléités multiformes. L’Etat, garant de l’observation stricte du respect des règles, ne peut se soustraire à l’exemplarité par l’acte et la parole. La responsabilité administrative publique encadre la liberté d’expression par un compromis que certains assimilent à un devoir de réserve. Dans tous les cas, elle limite le champ d’expression. Si tant est qu’on puisse être, il ne peut exprimer tout ce qui est pensé. Non pas par crainte coercitive ou répressive, mais pour la réduction de perspectives de potentiels heurts sociaux, culturels, confrériques ou interreligieux.

Ainsi arrive le legs socioculturel et religieux dont la valeur patrimoniale est inestimable. Il donne le sentiment d’une richesse intrinsèquement liée à l’âme des dépositaires que nous sommes. Qui y touche, touche tous les Sénégalais parce qu’il agresse chacun de nous dans notre for intérieur, met en danger la cohésion sociale dont les soubassements reposent justement sur ce respect susmentionné transmis de génération en génération. Il faut en être conscient et comprendre que le Sénégal reste un pays unique, assez unique pour fonctionner sur la base d’un mode de gestion unique.

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Sa stabilité et sa démocratie  ne sont pas miraculeuses et fortuites, mais relèvent de la culture et de la pérennité de certaines valeurs fondamentales d’horizons divers, versées toutes dans le panier de la cohésion sociale. Ce panier, que tout le monde regarde avec fierté et amour, nourrit les esprits d’une ouverture exceptionnelle. L’acceptation de l’autre par le respect de ce qui lui appartient, de ce qu’il est et de ce qu’il respecte. Le respect des autres est le respect de soi, parce que le respect de soi permet d’en avoir pour les autres.

L’irrespect ou encore le mépris religieux, de quelque nature que ce soit, ne saurait prospérer au Sénégal. La cohésion sociale est le plus grand trésor que les familles religieuses musulmanes, chrétiennes et nos aïeux nous ont confié, sous l’accompagnement de l’Etat. Si nous aimons Serigne Touba Cheikhoul Khadim, El Hadji Malick Sy, Limamou Laye, Bouh Kounta, Baye Niasse, Cardinal Hyacinthe Thiandoum…, nous ne devons négliger et encore moins salir ce qu’eux et leurs successeurs ont eu la générosité de nous transmettre.

Que les lueurs de ces illustres érudits éclairent encore nos chemins et nous guident toujours vers l’unité, la paix et l’amour des uns envers les autres. Que Dieu bénisse le Sénégal !

Cheikh Mbacké SENE

Un talibé républicain







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