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Qui Gagne, Qui Perd Si Marine Le Pen Est Élue ?

L’hypothèse d’une victoire de la candidate d’extrême droite à l’élection présidentielle du 24 avril apparaissant désormais comme envisageable – nettement plus en tous cas qu’en 2017 –, les chefs d’État africains concernés par les relations avec la France ont depuis quelque temps déjà pesé les conséquences d’un tel séisme. On sait ce que l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen signifierait pour les Français d’origine subsaharienne ou maghrébine et pour les Africains résidant en France : ils seraient les premières victimes d’une politique social-populiste particulièrement brutale et anxiogène à leur égard. Mais quid des présidents africains ? Qui seraient les « gagnants » et les « perdants » ?

Relations privilégiées et rapports exécrables

La ligne de partage est simple à tracer puisqu’elle sépare ceux avec qui Emmanuel Macron entretient des relations privilégiées et ceux avec qui ses rapports sont conflictuels, voire exécrables. Le Malien Hassimi Goïta, le Centrafricain Faustin Archange Touadéra et (dans une moindre mesure) le Guinéen Mamadi Doumbouya ne verraient ainsi que des avantages à une défaite d’Emmanuel Macron. Les deux premiers surtout, puisque l’on voit mal Marine Le Pen, poutinophile affichée, venir leur reprocher leurs accointances avec le groupe mercenaire russe Wagner. L’Équato-Guinéen Obiang Nguema Mbasogo, qui avait reçu Jean-Marie Le Pen en 2016, pourrait également s’en satisfaire, la candidate d’extrême droite ayant toujours affiché sa défiance à l’encontre de la justice internationale et des procédures sur les « biens mal acquis ». Au-delà de cette poignée de chefs, c’est toute la galaxie national-souverainiste africaine, allant des partisans de Laurent Gbagbo à ceux d’Ousmane Sonko en passant par les « combattants » de la diaspora des deux Congos, du Cameroun et du Gabon, qui applaudiraient à la victoire de « Marine », tant est vive leur détestation du président français.

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Par contre, cette perspective n’a rien de réjouissante pour l’Ivoirien Alassane Ouattara. Marine Le Pen, qui avait fustigé en son temps l’intervention française contre Laurent Gbagbo, lui voue une franche animosité. Idem pour le Congolais Denis Sassou Nguesso, objet de la part du vice-président du Rassemblement national, Louis Alliot, d’une véritable fixation. Très proche de l’ancien leader de l’opposition Parfait Kolélas (qui fut membre du Front national) décédé en 2021, le maire de Perpignan appelait encore il y a quelques jours à « ne pas aider » le président congolais. Le Nigérien Mohamed Bazoum, sur lequel Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloges, pourrait se voir reprocher cette proximité.

Quant au Rwandais Paul Kagame, il devrait très probablement faire face au souhait de Marine Le Pen de réviser l’Histoire des compromissions de l’armée française dans le génocide de 1994. Vis-à-vis du Rwanda comme de l’Algérie ou des crimes de la colonisation, l’antienne de la candidate est, on le sait, limpide : ni excuses ni repentance. Obsession fondatrice de la famille politique (et biologique) de Marine Le Pen, la « mémoire algérienne », en particulier celle de la guerre d’indépendance, fera elle aussi l’objet d’une réécriture officielle dans l’hypothèse où la candidate du RN l’emporte. Sur ce plan comme sur celui des flux migratoires et de la place de la communauté algérienne (ou d’origine algérienne) en France, le bras de fer avec le président Abdelmadjid Tebboune serait violent. Et cela d’autant que Marine Le Pen qui, comme son père, a toujours veillé à ne pas froisser le Maroc, pourrait rapidement adopter une position de reconnaissance pleine et entière de la souveraineté du royaume sur l’ex-Sahara occidental, à l’instar de l’administration américaine.

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