C’est connu, les français râlent tout le temps et pourtant Sylvain Tesson, écrivain et voyageur disait : «La France est un paradis peuplé de citoyens qui se croient en enfer». Il ajoute que les français ne se rendent même pas compte qu’ils vivent dans un climat tempéré.
Râler, se plaindre est un «sport» très prisé en France pour entamer une discussion : «Vous avez encore vu comment la ville est sale, on ne sait pas ce qu’on fait de nos impôts ; ou encore, il fait très beau cette semaine, mais cela ne va pas durer, la météo a annoncé la pluie pour la semaine prochaine».
La plainte, le mécontentement, la crainte de l’avenir entament le bien être de beaucoup de français. Pourtant, la France est le pays le plus visité du monde, sa belle capitale, Paris est le lieu rêvé des amoureux du monde. Rien n’est fait, c’est culturel.
Selon IPSOS (Institut de sondage), 70% des français s’attendent à ce que la situation de leur pays se dégrade dans les années à venir, ce qui fait de ce pays un des plus pessimistes au monde. 45% des français ont le sentiment que leur niveau de vie s’est dégradé ces dernières années, contre 29% en moyenne de leurs voisins européens.
S’il est vrai que la misère n’a pas de frontière et que l’injustice sociale est criante, il est cependant aisé de dire que l’Etat Providence joue un grand rôle pour amortir les chocs liés à la mondialisation. Cela ne signifie pas que tout baigne, il suffit de se balader dans des quartiers à zone d’éducation prioritaire, qui sont des ghettos, pour constater qu’une partie de la population souffre des difficultés économiques et que le partage de la richesse n’est pas du tout à l’ordre du jour.
La plainte touche toutes les catégories sociales. Le paradoxale est que 72% des français se disent heureux à titre personnel, mais, sont incapables de se projeter dans un avenir radieux. Le carpe diem ne correspond pas à la très grande majorité des français qui continue de se faire peur et n’arrive pas à adopter la positive attitude.
Un petit tour en Allemagne où l’âge de la retraite est fixé à soixante-sept ans, et où le salaire minimum vient d’être instauré, ou encore, un tour aux USA où le système ultra libéral règne (sauve qui peut) permettraient de se rendre compte que la protection sociale en France est enviée par ces pays développés.
Un petit détour en Afrique remettrait les idées en place à ces râleurs dans l’âme. Il est toujours difficile de décider d’être heureux surtout lorsqu’on refuse de se comparer. Comme disait Charles-Maurice de Talleyrand Périgord, homme politique français du 19ème siècle : «Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console.»
Cette chronique est volontairement exagérée, mais au bout de quelques décennies au pays de Voltaire, j’ai appris que les français sont des gaulois réfractaires, c’est peut-être cela qui fait le charme de ce pays, même si la plainte continuelle crée des rides précoces et peut conduire à un grand mal être qui peut nécessiter une prise en charge psychologique. La vie est belle, mais demain on va mourir, alors, on le sait bien, respirons et vivons le temps présent.