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L’heure A-t-elle SonnÉ Pour Amadou Ba ?

Après plus de deux ans de suspense et de tensions politiques, la déclaration du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat « anticonstitutionnel » sonne comme une délivrance. Une délivrance qui a provoqué un tournant décisif pour la vie et la survie de la mouvance présidentielle (Bby) et particulièrement l’Alliance Pour la République (Apr). Parce qu’au lendemain du discours d’adieu du président Macky Sall, tous les regards-apéristes sont désormais tournés vers le portrait robot du candidat de substitution sur lequel ils jouent plus que jamais leur survie politique. Et si le processus électoral était un championnat de football finissant, on aurait prédit que l’Apr joue le maintien au pouvoir. Un défi majeur qui ne peut être relevé que dans l’union et la solidarité. Il est vrai qu’en stipulant publiquement en 2019 que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », le président Macky Sall nouvellement réélu n’aurait jamais imaginé que 2024, c’est demain ! Evidemment quand on s’amuse, le temps passe très vite…Un changement climatique « imprévisible » qui s’annonce hérissé d’embuches et de tiraillements entre les opportunistes, les fidèles, les traîtres, les saboteurs, les activistes, les taupes et activistes de l’Apr dont le maitre de la survie politique reste et demeure toujours un Macky Sall sortant.

Rien ne sera plus comme avant !

Comme le disait le président Abdou Diouf, « rien ne sera plus comme avant » où le président de la République Macky Sall écartait voire limogeait ses proches collaborateurs et hauts cadres politiques qu’il soupçonnait à tort ou à raison de lorgner son fauteuil présidentiel en direction de 2024. Aujourd’hui l’inévitable plan d’urgence qui s’impose pour le président Macky Sall, c’est de choisir un candidat de substitution ou un dauphin désigné. Un candidat sérieux aux qualités techniques et politiques multidimensionnelles. Parce que Sa Majesté Macky II ne doit plus s’adonner à son éternel jeu paradoxal dont la règle principale est de couronner les perdants ou les médiocres en espérant leur victoire future dans un combat dont le champ offre des fronts sans répit.

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A bien des égards, l’actuel Premier ministre Amadou Ba semble être le mieux placé comme coach et capitaine d’équipe pour le maintien au pouvoir. Aussi bien pour l’Apr que pour Bby. Figure emblématique de la vie politique nationale, icone de l’administration centrale et symbole de la diplomatie sénégalaise à l’international, Amadou Ba a gravi tous les échelons de par sa légitimité morale, professionnelle et politique pour devenir un grand homme d’Etat.

Chef du gouvernement, Amadou Ba a été successivement directeur des Impôts (2004), puis directeur général des Impôts et Domaines (2006), ministre de l’Economie et des Finances (2013), ministre de l’Economie, des Finances, du Plan et du Budget, puis ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (2019-2020). Assurément, Amadou Ba a marqué son passage à la tête du ministère de l’Economie et des Finances où il a été le plus grand argentier de l’Etat. Un véritable forcené du travail ! La preuve par ces six ans de Mef où il était sur tous les fronts, se démultipliant en quatre, afin de renflouer les caisses de l’Etat. Une sorte de pêche aux fonds à l’échelle planétaire allant de conventions de financement à accords de partenariat en passant par des appuis budgétaires et autres subventions qui s’était traduite par les collectes — ou des promesses de financement — de plus de 5.000 milliards cfa à l’époque.

Au-delà de son ancien statut d’argentier de l’Etat, l’actuel Premier ministre Amadou Ba est un poids lourd de la majorité présidentielle à Dakar abritant une très forte démographie où il a été de manière décisive à aider le président de la République Macky Sall à inverser la tendance électorale grâce à son influence politique et sa force de frappe financière. Evidemment comme renfort de taille puisque le président Macky Sall ne l’a jamais responsabilisé à Dakar ou investi tête de liste. La preuve par les dernières élections locales et législatives où le président Macky Sall et sa coalition Bby avaient misé sur Moussa Sy et Abdoulaye Diouf Sarr.

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Après la Primature, la présidence…

Certes, le président Macky Sall a eu son vrai Premier ministre en l’occurrence Amadou Ba. Autrement dit, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour avoir fait ses preuves partout où il est passé. Non seulement c’est un homme à la fois calme, serein, discret et effacé, mais c’est un technocrate doublé d’un fin politicien expérimenté, fédérateur et chevronné. Et surtout il est très bien introduit dans tous les foyers religieux, les mouvements de jeunesse et les associations sportives. Mais quoi qu’il en soit, le président Macky Sall reste le maitre du jeu, le maitre du casting bien que choisir un dauphin ou un candidat, c’est éliminer. Donc c’est un exercice facile, mais impératif !

Toujours est-il qu’en matière politique au sein de l’Apr, de nombreux observateurs et analystes s’accordent à reconnaitre qu’en dehors d’Amadou Ba, c’est le désert ! Certains rajouteront que son profil serait de nature à sauver l’Apr dans un contexte qui lui est défavorable

Comme pour dire ou prédire que l’heure du grand choix a sonné pour Amadou Ba afin qu’il frappe aux portes de la présidence de la République. Il en a les clés ! Lui, le bon jockey doté d’un excellent « cheval » de bataille pour la survie de l’Apr et pour la continuité au pouvoir. L’autre atout d’Amadou Ba, c’est qu’il est un homme aux réseaux multiples reconnu pour son entregent et son efficacité de politique sociale. Encore, encore, Amadou Ba est un homme d’une courtoisie d’accueil sans commune mesure et d’une grande capacité d’écoute. Son seul et unique défaut, c’est qu’il est trop patient ! Une patience définie comme l’aptitude d’un individu à se maîtriser face à une longue attente, à rester calme dans une situation de consécration ou de promotion. Ou alors face à des difficultés sociales, professionnelles et autres coups-bas politiques. Certains philosophes et sociologues nous diront même que dans le monde des croyances, la patience est une vertu spirituelle voire valeur morale. Mais pour ce coup-ci, la patience d’Amadou Ba est en passe de porter ses fruits….

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