La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence… (principe d’égalité) nous dit – on dans une de ses multiples définitions. Retenons celle – ci pour ne pas verser dans de la sémantique d’intellectuels prêts à étaler leur savoir inutile. Donc, pour être effective, progressive, la Démocratie doit reposer sur un pilier principal qu’est la Justice. La Justice, ce n’est pas ce format réducteur du Palais de Justice, où, en principe, le Droit est supposé être dit pour ceux qui sont sortis du système, en ont enfreint les règles. La Justice, c’est l’ensemble des règles mises en place pour rendre saine la compétition, qui est ou doit être la garante de l’égalité des chances pour tous les citoyens. Ce n’est que dans la saine compétition que les compétences peuvent s’exprimer, que le mieux peut émerger au – dessus du bon, et que les moins- disant iront se bonifier sous peine de stagner. Ce qui veut dire qu’il doit avoir que de la Justice dans tous les segments de la Société. Que le premier venu soit servi. Que les accès aux services soient équitables. Que tout le monde fasse la queue pour prendre le bus. Que les cars rapides aient des arrêts. Bref, que toutes libertés soient encadrées et qu’on les fasse respecter. Au Sénégal, la Démocratie a été réduite à sa plus simple expression, du fait de son captage et de son envahissement presque total par la politique. Alors que celle – ci devait être la finalité de tout cet ensemble de droits et devoirs encadrés, elle est au début et à la fin de toutes les luttes pour le renforcement de celle-ci. La Politique doit être en aval du processus démocratique, elle ne peut jouer la vedette que si toutes les conditions de Justice et de Droit sont réunies à la base. Elle doit être la résultante et la vitrine de l’état de Justice dans lequel, doit baigner le peuple. C’est le peuple qui doit enfanter ses besoins politiques, mais, non le contraire. Malheureusement, c’est ce qui se passe dans nos contrées.
La politique n’est plus une vision de perfectionnement de la société, mais, juste un moyen d’accès au Pouvoir. C’est ce qui fait que les revendications socio – politiques des populations ne sont plus prises en compte, mais, ce sont des propositions de sociétés que les politiques livrent clés en mains. Cela fait que les droits les plus basiques ne sont plus pris en compte. La marche de la société ne les intéresse que quand, ils ont un intérêt direct à cela, ou si une certaine médiatisation est de mise. La politique ne se soucie que de sa place dans l’actualité. Cela fait qu’au moment où le citoyen se débat dans une injustice notoire face à l’empiétement de ses droits minimum ou inaliénables dans la plus grande indifférence, dans une société où la faiblesse est imposée, les dés pipés au départ. La compétition dévoyée. L’accès des citoyens à leurs droits les plus élémentaires fourvoyés, au même moment, des privilégiés réclament plus et encore des droits. Des droits que ne sont en rien prioritaires à ceux des milliers d’étudiants et d’élèves dont l’avenir est obstrué par les mauvaises orientations pédagogiques, les droits des malades à se soigner, et autres passes – droits qui faussent l’égalité des chances qui est le fondement de la Démocratie. A côté, au lieu du peuple qui marche pour exiger plus de Justice dans tous les domaines, c’est une caste de citoyens à part, qui revendique le droit de marcher pour leur propre ligne et leur agenda. La plupart des revendications politiques ou politiciennes n’ont pas d’impacts bénéfiques sur les populations et leur vécu. C’est là, justement où se trouve l’escroquerie. Il y a un détournement de destination de la Démocratie par une minorité au détriment des Libertés et des revendications légitimes du peuple.
Ils vous diront que la Constitution leur donne le droit de manifester ou de faire la grève. Soit, mais, ils oublient que la Constitution est là pour tout le monde, et que cette Constitution devrait hiérarchiser ces différents droits. Le droit des passagers des véhicules qui font des surcharges et des milliers de morts serait – elle en dessous du droit de certains à marcher pour des contrats qu’on peut dénoncer devant les tribunaux ? Ou, devrait on marcher pour exiger du Gouvernement, la protection des usagers des transports en commun qui tuent plus que ces contrats ? C’est réellement ça le problème de l’usage de la Démocratie dans ce pays. Les atteintes au Droit les plus récurrentes et les plus dommageables, que l’on peut vivre au quotidien, sont reléguées aux oubliettes, ignorées, parce que leurs luttes ne semblent pas apporter plus qu’une manifestation filmée et médiatisée à outrance. Pourquoi ne font-ils pas des pétitions ? Ce qui préserverait le travail ou les activités des millions de compatriotes qui vivent au jour le jour ? La vérité est que la Démocratie que nous impose la classe politique, n’en est pas une. Au contraire, ce sont eux qui nous imposent une dictature féroce de leurs ambitions au détriment de la lutte du peuple pour une Justice en, et dans toutes choses. Et pour cela, il faudrait que ces messieurs portent les attentes de ce peuple, mais, pas, que le peuple se mette à la disposition de leurs carrières. Les revendications et les demandes sociales des enfants de ce pays ne sont pas dans les avancées pseudo politiques que ces politiciens nous font croire que ce sont des gains démocratiques. Les gains démocratiques, ce ne sont pas des élections libres et transparentes ou le droit de marcher et de faire des grèves. Ce sont les combats sociaux qui font avancer la Démocratie. Le combat contre les injustices, les inégalités qui se sont installées dans nos mœurs tellement, on les a banalisées, et qui sont ce que vivent les gens au quotidien, sans que personne n’en parle ou porte ces combats.
Ces situations dans lesquelles on a installées à dessein les populations, qui leur feront croire qu’il n’y a qu’une caste d’individus, c’est-à-dire, les politiciens qui vous en sortiront. Ce qui est totalement faux, archi –faux. C’est d’ailleurs le fait de nous installer dans ces croyances que ces messieurs existent. Que le peuple crédule attend des messies depuis des décennies. Un seul exemple. La plupart de nos politiciens ont séjourné en prison. Même, si c’est en classe A, loin des chambres surpeuplées, ils ont au moins vécu à proximité de cette promiscuité, et entendu au moins un détenu se plaindre d’une injustice qu’il est en train de vivre. Les avez-vous jamais entendu ou vu proposer une solution d’amélioration des conditions de vies inhumaines dans ces sinistres endroits de non- droits. Jamais ! Sitôt sortis de là- bas, en dépit des promesses qu’ils font ou qu’ils se font, dès qu’ils sont libérés, ils vont directement se placer dans les rangs des postulants. C’est vous dire. La Démocratie, c’est donc l’accès du plus grand nombre aux outils démocratiques que sont l’Education, la Sécurité, la Santé et une saine compétition sociale pour un meilleur devenir. La Démocratie, c’est le respect de toutes ces règles par tous.
La Démocratie dans ce pays, est un vaste complot contre le peuple et les libertés.