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Senghor, Ou Etes Vous ?

Cela fait vingt-deux p’tites années, plus exactement depuis le 20 décembre 2001, que, dans notre fraîche saga, Léopold Sédar Senghor, le premier Président de notre jeune République, ne répond plus de rien…

Paix à son âme

Déjà, le 31 décembre 1980, le Président Senghor, qui préfère être «Sédar, fils de Gnilane», ne rate pas son rendez-vous avec l’Histoire en se déchargeant de ses fonctions. Le poète-Président laisse au Sénégal, pour la postérité et l’Universel, la marque des grandes Nations que de simples mortels ont guidées, en s’élevant à la hauteur de son Histoire

Soit dit en passant, faire de Abdou Diouf son successeur n’est pas sa meilleure idée…

La perfection n’est-elle pas inhumaine ?

Lorsque Senghor s’en va, après une vingtaine d’années de magistère que des tempêtes infernales secouent régulièrement, on en retient surtout son sens de la pédagogie, sa culture, sa rigueur, sa méthode, sa ponctualité, sa mesure : le savoir-faire, le savoir-vivre et le savoir-être sont encore des valeurs absolues dans notre imaginaire.

En partant pour une raison plus que suffisante, la limite d’âge, sans se l’imaginer, le Président Senghor abandonne de fait le sort de notre Ecole, et donc de notre futur quasi immédiat, au diktat des obsédés de la finance nichés à Bretton Woods, à l’indolence de Abdou Diouf, que l’on surnomme clandestinement dans les couloirs du Palais, «le roi fainéant» et aux lubies d’un énergumène que les nouvelles générations vénèrent au point d’en faire le parrain d’une université : Iba Der Thiam.

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 La totale !

C’est ainsi que la presse du pays d’Obèye Diop, usée par le mauvais temps qu’il fait depuis si longtemps par-dessus son parapluie, devient le capharnaüm où se côtoient le pire, le moins mauvais et l’incompréhensible. Elle est, à présent, le royaume invivable du gagne-petit, de la misère intellectuelle, de la faillite morale et du déchet social. Dans les colonnes des journaux, les ondes des radios, les plateaux de télé et les sites web à tous crins, les attentats terroristes se multiplient à l’encontre de l’orthographe et la grammaire, l’exactitude et même la simple vérité. Si ce n’était que ça…

Sur la scène politique, le désastre est complet !

Que laisse donc Senghor derrière lui ?

Quelques partis canalisés par des «courants politiques» : Laye Wade, avocat, professeur agrégé de droit et d’économie, dirige le principal parti concurrent. Surnommé «Ndiombor», face à Senghor, il joue les utilités comme parti de contribution, histoire de camper à l’international la vitrine démocratique du Sénégal ; ça épate la galerie avec pour ultime ambition d’entrer dans un gouvernement, aux Finances de préférence. Il y a aussi sur le podium, Majmouth Diop, exilé de retour, insurgé repenti. La révolution marxiste qui tente le diable à coups de feu, s’assagit après son exil forcé : ça lui vaut une pharmacie pépère financée par une banque nationale qui prend ses instructions au Palais. Et vive la révolution… On compte également dans le lot un avocat, Maître Boubacar Guèye, cousin de Maître Lamine Guèye, qui complète le tableau sous la bannière des conservateurs. Allez savoir ce qu’il tient à conserver !

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Bref, la maison Sénégal jusqu’ici semble bien tenue, sauf qu’avec Abdou Diouf, qui obéit au doigt et à l’œil à Jean Collin, n’importe qui peut être chef de parti, présidentiable. Dorénavant, autorisée à décider du sort de la République, la racaille locale se trouve un fonds de commerce inépuisable. Erreur meurtrière…

Certes, dans ce joyeux bordel, le Parti socialiste garde une large majorité à chaque scrutin, même s’il perd de sa superbe au fil des ans. Le bourrage des urnes, qui fait gagner les élections depuis si longtemps, ne fait plus recette, et ses héritiers manquent d’esprit, de classe et de compassion à l’endroit des gens de peu. Ces gens-là s’enrichissent sans scrupule, n’ont singulièrement ni éducation, ni tenue, ni culture…

Pire, encore moins de patriotisme.

A force, la caste des privilégiés si boulimiques d’honneurs et de plaisirs, se met tout le monde à dos. Pendant que la populace crève la dalle, du haut de leur suffisance, Abdou Diouf et sa smala se partagent les quotas de riz, les sites imprenables avec vue sur la mer et siègent au conseil d’administration des sociétés opportunément prospères. Une bamboula de Nègres insatiables… L’arrivée de Tanor aux affaires, après la retraite de Jean Collin, n’arrange rien : pensez-vous, un polygame…

Qui retrouve-t-on en face ? Abdoulaye Wade, que ses appétits et scrupules n’étouffent pas ; Landing Savané qui ne pétille pas de malice ; Abdoulaye Bathily que sa rigidité d’esprit finit par nous ennuyer ; Amath Dansokho dont les déclarations fracassantes cachent difficilement l’oisiveté chronique…

Viennent s’y greffer vers la fin de règne socialiste, Djibo Kâ et Moustapha Niasse, les apparatchiks frustrés du régime qui prend fin en 2000.

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Lorsque Macky Sall tombe Wade, le père spirituel, en 2012, son accession au pouvoir est la traduction d’un Peuple agacé qui met un terme au rêve suranné de changement, après douze années d’excès, d’outrances et de désillusions. Le clan Wade, que dis-je, la tribu du «sopi», doit traverser son désert sous les accusations infâmantes de gabegie, détournements de deniers publics, corruption, concussion, et j’en passe.

Il y en a qui auraient transigé, rendu des biens, euh, mal acquis, avant de transhumer avec armes, bagages et électeurs. On ne s’en doute pas encore, mais le pire est à venir.

C’est un banal fait divers en 2021, qui nous ouvre les yeux sur la dégringolade du débat public, du désastre de l’éducation et de la faillite de la citoyenneté. Le massage peu orthodoxe d’un agent du fisc mal mouché devenu député et présidentiable, nous affranchit.

Là, on découvre des sans-culottes par milliers, enclins aux pillages, allergiques au travail, qui n’ont plus le sens du discernement depuis bien longtemps, à la merci de leurs gourous : des aventuriers politiques, des bonimenteurs religieux et des escrocs affairistes.

Il est bien triste, ce cirque, dont les clowns ont si peu de talent !







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