Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Reponse Au Diawdine Amadou Bakhaw Diaw (suite Et Fin)

…Et Diawdine Amadou Bakhaw DIAW, Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal (« MBOTAY LEPPY WOLOF ») de poursuivre :

7)- Origines de Thierno Souleymane Baal

  « Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor BAAL, tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor… »

La Professeur Fatou Sow Sarr s’est sûrement inspirée pour la généalogie de Thierno Souleymane Ball de celle fournie par l’historien traditionniste foutanké, le Seybobé de Dabiya Siré Abass SOW dans son ouvrage Chroniques du  Fouta Sénégalais :

« …le cheikh Suleyman-Bal fils de Rasin fils de Samba fils de Bukar fils d’Ibrahima fils de Nyokor fils d’Ibrahîma fils de Mûsa fils de Suleyman fils de Ru’rubah fils de ‘Okbatu fils de ‘Àmir (Dieu le très haut sait mieux  que personne si cette généalogie est exacte).

En tout cas au Sénégal il n y  a pas de prénom sérère plus emblématique que Niokhor.»

Réponse :

Madame le Professeur Fatou SARR SOW avait dit que le quatrième ascendant de Thierno Souleymane Baal s’appelait Niokhor, Niokhor BAAL. Or, dans la généalogie qui nous est présentée ci-dessus, Niokhor occupe la cinquième et non la quatrième place. Si donc ascendance il y a, Niokhor serait le cinquième et non le quatrième ascendant !

Cette généalogie est bien cocace ! Car le même Niokhor BALL (du Professeur Fatou et de Diawdine Amadou), père de Ibrahima-père de Rasin-père de Bukar-père de Cheikh Suleyman Bal, serait le fils d’Ibrahîma-fils de Mûsa-fils de Suleyman-fils de Ru’rubah-fils de ‘Okbatu-fils de ‘Àmir !

C’est du n’importe quoi ! De grâce, nous n’avons rien contre notre cher cousin Niokhor, mais tout porte à croire qu’il a été introduit frauduleusement dans cette généalogie.

UN NIOKHOR QUI S’INVITE A BRULE-POURPOINT DANS UNE MULTITUDE DE NOMS AUTRES QUE SERERES (POUR NE PAS DIRE STRICTEMENT D’ORIGINE MUSULMANE !)

Du reste, en disant que « Dieu le très haut sait mieux  que personne si cette généalogie est exacte », le narrateur lui-même ne cache pas son scepticisme quant à la véracité de la généalogie qu’il suggère!

8)-« Il y a manifestement une confusion à ce sujet! D’abord il ne s’agit pas d’Arame Bakar MBOOJ, mais plutôt d’Arame Bakar FAAL, fille du Damel Amari Ngoone Ndeela Kummba FAAL. C’est celle-là qu’Almaami Abdul Kader KAN avait épousée. Dixit Senghote.»

Faux d’après  cet extrait de l’ouvrage de Thierrno Moussa Kamara :

« …Quand l’Almaami Abdul avait combattu et vaincu le Brak, prince du Waalo, celui-ci s’était enfui chez le Dammel Hammadi Ngoone Ndella et s’était réfugié auprès de lui, d’après ce qu’on dit. L’Almaami Abdul avait pris sa maison et quatre femmes : deux filles de Brak, Aram Bakkar et Faatu Jullit, et deux filles de son frère, Maryam MBOOC et Hanna Mbooc… »

Réponse :

L’erreur en ce qui concerne le patronyme de Arame Bakkar est due au fait que suivant une autre narration, le Damel Amary Ngoné Ndella FALL aurait donné la main de sa propre fille Arame Bakar à Almaami Abdul, après avoir accordé la liberté à ce dernier qui était son prisonnier. C’était en 1790, après la bataille de Boungowi qu’Almaami perdit face au Damel Amari Ngoné Ndella « aidé par le double jeu du Brack du Walo et la complicité du comptoir négrier de Saint-Louis qui a fourni à crédit des fusils au Damel moyennant le remboursement en esclaves ».

Alors, les enfants portant nécessairement le patronyme de leur père, nous avons écrit Arame Bakar FAAL en lieu et place de Arame Bakar MBOOJ.

9)-La femme qu’Elimaan Buubakar KAN épousa et qui lui donna de nombreux enfants et une illustre descendance s’appellerait, elle, Jaawo Joop MBOOJ (Diawo Diop MBODJ)

« Faux, Mr. Senghote ! L’épouse Walo Walo de Elimane Boubacar ne se nomme pas MBodj mais Diop…»

Réponse :

Là aussi, la confusion provient tout simplement de la présence de deux patronymes (JOOP et MBOOJ). Cela arrive souvent en pareille situation. C’est ainsi que pour d’aucuns, Madame le Pr Fatou SARR SOW (ou Fatou SOW SARR) serait une Pullo, tandis que pour d’autres, elle serait plutôt une Seereer ce, du fait des deux noms de famille (SARR et SOW) qui suivent son prénom.

10)-« Si, sur le plan ethnique [biologique et culturel], les Lebu-Sereer semblent plus influents, les Peul imposent leur langue alors que l’apport des Bidân et Soninké est relativement réduit.

Ce peuple ne trouve son unité et sa personnalité que très tard, à partir du XVIe siècle, dans le cadre de la communauté halpulaar’en.

L’ethnie toucouleur est plutôt d’un peuple hétérogène, pluriethnique ou trans-ethnique, résidu (témoin) des différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée, mais aussi résultat des échanges (biologiques et culturels) de ces peuples entre eux et avec leurs voisins Bidân.

C’est ce peuple que pour la première fois Ca Da Mosto (1455-1457) , qui, par ailleurs, connaît les Sereer, les « Foules », les Wangara et les Wolof, désignera sous le nom « Thucaror » (Ça Da Mosto 1895 : 33).

La première mention européenne du Takrur apparaît sous la plume de Dulcert.

Le géographe établit en 1339 une carte où l’Afrique et l’archipel canarien occupent une grande place, et où l’on peut lire « Tochoror ».

En 1375, dans l’Atlas Catalan figure une vignette avec le toponyme « Tacorom » (Takrur).

En 1506, D.Pacheco Pereiraétablit une carte où figure *« le royaume de Tucurol ».

Mais si Dulcert et Pacheco semblent utiliser le terme dans le sens d’un toponyme, avec Valentim Fernandes, il ne fait plus de doute que Tucurooes ou Tucaraes désigne bien une population.

Thucaror, Tochoror, Tucurol, Tucurooes et Tucaraes sont, à l’évidence, un héritage de la cartographie arabe.

Le passage de la forme arabe à la forme européenne s’est accompagné d’un glissement sémantique… »

A LIRE  Le Président Diomaye Faye dans le labyrinthe du foncier

Réponse :

Nous ne le répéterons jamais assez : Nous nous devons de mener nos propres recherches et réécrire notre propre Histoire, au lieu de nous contenter des travaux des autres, fussent-ils des Occidentaux, des Arabes, etc..

Ne l’oublions jamais non plus: Notre Histoire est antérieure à l’arrivée des envahisseurs et autres explorateurs de tous pays, de tous continents et leur a également survécu.

Et surtout : Arrêtez de nous stigmatiser, de dire des « Toucouleurs » tantôt qu’ils sont issus d’un métissage entre un Nègre et un élément venu de l’étranger, ou entre un Sérère, un Lébou et un Peul, ou entre un Sérère et un Wolof, tantôt qu’ils sont le résultat d’un mélange « entre les différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée », ou encore le  produit desdites populations avec les bidanes, leur « résidu »! Arrêtez de raconter n’importe quoi sur l’origine supposée des « Toucouleurs », dont vous ne savez absolument rien du tout ! Quand donc cesserez-vous de fantasmer sur l’origine des « Toucouleurs » ?

Quant aux déclarations de tous ces chercheurs et autres écrivains occidentaux parlant, pour désigner les « Toucouleurs » de « Thucaror », « Takrur », « Tochoror », « Tacorom », « Tucurol », « Tucurooes » et autres « Tucaraes », elles prouvent, toutes, que les « Toucouleurs » ne sont pas de nouveaux venus au Tekrour, que personne ne les y a précédés et qu’ils pourraient bien venir de l’Est, si l’on se réfère à la déclaration du Pr Cheikh Anta DIOP :

« Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ‘’Soudan anglo-égyptien’’…Il existe, à l’heure actuelle, en Abyssinie, une tribu appelée Tekrouri, ce qui donne à penser, au cas où les Toucouleurs du Sénégal seraient une fraction de cette tribu, que la région du Tekrour, loin d’avoir donné son nom aux Toucouleurs, aurait reçu le sien de ceux-ci lorsqu’ils s’y installèrent » (Cf. Nations nègres et Culture, quatrième édition, juin 2023, page 616-617)

11)-« La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peul et avait été élevé dans le Cayor)… »

Réponse :

Il y a unanimité sur le fait qu’Abdul Hammadi plus connu sous le nom d’Almaami Abdul Qaadiri KAN (Almamy Abdoul Kader KANE) était le fils de Alfaa Hammadi-fils de Al Hajji Lamin-fils de Maat-fils de Hammadi-fils de Aali-fils de Hammee Juuldo, etc.. Il était un descendant de Hammee Juulɗo KAN, tant du côté paternel que de celui maternel. Après la mort d’Al Hajji Lamin Maat, son fils Alfaa Hammadi, pour fuir les exctions des Deeniyŋkooɓe et des Maures, se réfugia à Njama, dans le disctrict de Paffa-Warna, au Saalum, en compagnie des Fulɓe Humaynaaɓe. Voilà qui explique la naissane d’Abdoul Kader KANE au Saloum, en 1726, selon certaines sources.

Il fit ses études coraniques à Njama, auprès de son père, un érudit qui était auréolé du titre d’Alfaa. Il avait sept ans. Cinq ans plus tard, soit à l’age de douze ans, il mémorisa le saint Coran. Il est problable qu’il y ait fréquenté d’autres foyers coraniques dans son lieu de naissance, car le Saloum faisait partie des destinations privilégiées de nombreux futaŋkooɓe.

Il entreprit des études de grammaire et de littérature et alla par la suite à l’Université de Pir Sañoxor où il étudia l’exégèse et le droit. “Il y reçut une solide formation juridique sous la direction de Siriñ Demmba FAAL dont la mère Xari Luum et la grand-mère paternelle Jiigi Urude étaient originaires du Fuuta”, selon Cheikh Moussa KAMARA rapporté par le Pr Oumar KANE, à la page 539 de son livre de référence précité. Nous y lisons également que tous les formateurs  (ou presque) d’Abdoul et ses célèbres condisciples à Pir, étaient des “Fulɓe / Toucouleurs”.

Parmi eux, Tafsiru Aamadu KAN de Dimat qui serait le maître attitré de tous les condisciples fuutaŋkooɓe des célèbres acteurs de la Grande Révolution de 1776 qui, d’ailleurs, maîtrisaient déjà, tous ou presque, chacun, une discipline qu’il enseignait à ses autres camarades.

Encore que, Khaly Amar FALL en personne, de son vrai nom Hammaat Paate Koli FAAL soit né à Guédé (un village du Fuuta), d’une mère « Pullo / Toucouleur », et ait fait ses études au Fuuta. Ses enfants aussi sont nés au Fuuta et y ont fait leurs études, auprès de marabouts Fulɓe / Toucouleurs, leurs grands-parents maternels. Même les très rares enseignants de Pir qui n’étaient pas des Fulɓe / Toucouleurs (si jamais il en existait), avaient de solides attaches familiales au Fuuta. Cela est connu et accepté de tous, excepté peut-être des TOUCOULEUROPHOBES.

Si malgré tout « Almamy Abdoul Kader KANE avait dans les veines plus de sang wolof que de sang peul ». Si malgré tout Almamy Abdoul Kader KANE doit son apprentissage coranique,  sa formation religieuse et son érudition à des maîtres wolofs. Si malgré tout Thierno Souleymane BAAL et ses anciens condisciples de Pir doivent leur formation et leur aura aux Wolofs. Si…Si…Si…

Alors : Bravo, Champions! Faites donc leurs œuvres ! Notre cher Sénégal y gagnera énormément !

12)-« …C’est à cause de ce vieux fond wolof et sérère du Fouta que le général Faidherbe indiqua que la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul contre l’élément Malinke mélangé aux Poul. 

…La révolution d’Abd-Oul-Kader, qui s’appuya sur la religion, nous semble donc être une révolution de la classe ou race nommée Torodo contre la domination des Délianké; et il nous semble que les Torodo devaient être le résultat du mélange des tribus Poul non Délianké avec les habitants indigènes, c’est-à-dire avec les Ouolof; cette race mélangée avait conservé les noms des tribus poul, avait adopté la langue poul, et était devenue musulmane fanatique.

Tous les noms des tribus Torodo qui habitent aujourd’hui le Fouta, sont des noms poul, irlabé, sélobé. etc.

Elles ne parlent que le poul mélangé de quelques mots ouolof. Mais physiquement parlant, ces tribus ont plus du ouolof que du poul. La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peut et avait été élevé dans le Cayor), et par les Torodo, contre les Délianké, est donc une espèce de réaction des Ouolof mélangés aux Poul contre l’élément malinké mélangé aux Poul..

Saint –Louis le  30 Aout 1855 le Chef de Bataillon de Génie Louis Léon Faidherbe »

A LIRE  Parti socialiste d’OTD, a joie obligée

Réponse :

Nous ne comprenons que dalle à tout ce que l’on rapporte ici de Louis Léon César Faidherbe, ancien Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865! Quand même, Diawdine Amadou Bakhaw DIAW! Croyez-vous, en votre âme et conscience, à cette crétinerie de Faidherbe? Rendez-nous service en nous dispensant de la lecture d’une telle absurdité qui s’apparente à de l’idiotie congénitale !

Même le récipiendaire d’un brevet d’idiotie dûment délivré suite à une expertise médico-légale, ne croira pas à cette ineptie suivant laquelle « la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul ».

TOUS LES ACTEURS DE LA GRANDE REVOLUTION DE 1776 ETAIENT DES FULƁE ! POURQUOI CETTE VERITE DERANGE-T-ELLE TANT?

C’est Diawdine Amadou qui nous surprend, et non pas Faidherbe qui, dans une lettre adressée à sa mère en juin 1851, depuis l’Algérie où il était en stage, se vantait : « J’ai détruit de fond en comble un charmant village de deux cents maisons et tous les jardins. Cela a terrifié la tribu qui est venue se rendre aujourd’hui ».

Ce n’est pas Faidherbe qui, en 1859, écrivait que «Les Noirs font de bons soldats, parce qu’ils n’apprécient guère le danger et ont le système nerveux très peu développé» qui nous surprend.

Pourvu seulement que la TOUCOULEUROPHOBIE qui caractérisait Faidherbe et certains de ses anciens compagnons français,  n’ait fait des émules quelque part!

Oui, c’est bien Monsieur le Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal qui nous surprend et non pas Faidherbe qui nourrissait beaucoup de haine envers les Fulɓe, ainsi que cela apparaît clairement dans ses recommandations ci-après, entre autres:

-« Si Al Hajji (El hadj-Omar) retourne dans le Kaarta, avec une partie des populations du Fouta, sans attaquer les États wolofs, il faut le laisser partir, faire également l’expédition de Guémou, et ensuite lui offrir la paix ou la guerre comme le du Kaarta. S’il parvient à entraîner le Fouta et envahit les États wolofs, il faut le combattre avec tous nos moyens.

A.N.S.0.M., Sénégal, 145 a.

Mémoire (entièrement autographe) de Faidherbe au MINISTRE, rédigé à bord du mixte, 1.10.1858. »

Parmi les populations indigènes que nous avons eu à coloniser, il y a une ethnie qui n’acceptera jamais notre domination. Et il se trouve que cette ethnie est très répandue sur notre espace de colonisation. Il est urgent et impératif, pour notre présence en Afrique, de réussir à la diviser et leur opposer les autres ethnies moins rebelles. Car le jour où les Peuls se regrouperont, ils pourront balayer sur leur passage toutes les forces coloniales».

Le Colonel Louis ARCHINARD aussi avait dit que: « Ma conviction s’est faite et je regardais Ahmadou comme l’âme de toutes les révoltes contre nous. (…) Il fallait enlever à Ahmadou l’ombre du prestige dont il jouissait encore, et pour cela le chasser du dernier royaume créé par son père et le priver du concours des Toucouleurs que le fanatisme musulman, l’orgueil vis-à-vis des autres Noirs et la haine contre nous, tenaient encore groupés autour de lui».

Yves-Jean Saint-Martin avec le concours de CNRS (Centre national de la Recherche scientifique) rapporte également: « Avant l’arrivée de Faidherbe, et jusqu’en 1859, l’ennemi héréditaire de Saint-Louis et de la colonie était le Maure, pillard incorrigible mais indispensable fournisseur de la gomme ; après lui, dans le palmarès de la détestation, sinon de la haine, venait le Toucouleur du moyen fleuve, obstacle irritant à la navigation et au commerce de Galam.

On les combattait, tant bien que mal, de l’extérieur, sans penser sérieusement à aller faire la loi chez eux. Les plus redoutables sont ceux qui se parent d’un prestige religieux débordant le cadre de leur ethnie et de leur caste origine; En Hadji Omar Tall et ses fils, surtout Amadou de Ségou ; mais aussi, Maba et ses frères, Amadou Shaykou et les siens. À la base de leur autorité, on trouve la force d’une confrérie islamique rénovée et rendue plus accessible à l’homme noir: la Tidjaniya. Si elle se heurte avec tant d’acharnement au pouvoir colonial, c’est parce qu’elle lui conteste tout rôle autre que mercantile : << les français sont des marchands >>, a déclaré EL Hadji Omar, formule reprise par Maba et Amadou Shaykou. Les réformateurs Tidianes sont ainsi devenus les inspirateurs de la résistance aux français… »

Voilà les causes de la haine viscérale que les Faidherbe et consorts nourrissaient envers les « Fulɓe / Toucouleurs ». Mais Faidherbe, tout PULLOPHOBE qu’il fût, avait au moins le mérite de reconnaître le courage, la bravoure, le patriotisme, l’esprit de sacrifice et d’abnégation de ses adversaires les plus résolus, les plus déterminés, les plus redoutables qu’étaient les « Fulɓe / Toucouleurs ». Il s’était même incliné devant leur génie militaire, si on se réfère à ses écrits ci-dessous, consultables au niveau des Archives nationales:

« Depuis Abdul Kader, le Fouta n’a plus retrouvé cette union qui en fit la puissance la plus formidable de toute l’Afrique»;

A LIRE  LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DU PREMIER MINISTRE EST-ELLE MENACÉE ?

« Abdoul Kader fonde au commencement du XVIIIe siècle l’Etat théocratique du Fouta sénégalais, 4,000 lieues carrés », soit 92 000 km2.

2°) « Dans le cours du XVIIIe siècle, Sidi fonde le Fouta Djalon, 4,000 lieues carrés » ;  soit 92 000 km2).

3°) « Fin du XVIIIe siècle, fondation du Dondou musulman par l’Almamy Ibrahima, du Fouta Djalon, 2,000 lieues carrés », soit 46 000 km.

4°) « Au commencement du XIXe siècle, Othman-Dan Fodio et son fils fondent un vaste empire peul entre le Niger et le lac Tchad (royaumes de Sokolo et de gando), 20,000 lieues carrés » (460 000 km2), soit plus du double de la superficie actuelle du Sénégal.

5°) « Au commencement du XIXe siècle, Ahmadou-Lobbo fonde un Etat peul le long du Niger, entre Tombouctou et Ségou. Tombouctou finit par lui être soumis, 1,000 lieues carrés », soit 23 000 km2.

6°) «  De 1857 à 1861, El hadj-Omar, repoussé par nous du Sénégal, fait la conquête des puissants Etats du Kaarta et du Ségou; ensemble 15,000 lieues carrés », soit 345 000 km2.

7°) « Les dernières nouvelles du Sénégal annoncent que Ahmadou Cheikhou, des environs de Podor, déjà maître du Djolof depuis quelques années, vient d’envahir le Cayor d’où il a chassé le Damel. Ce serait donc la fondation d’un nouvel et septième Etat peul, celui-ci aux dépens des pays wolofs, 5,000 lieues carrés. De sorte qu’aujourd’hui les Peuls sont maîtres presque partout du Cap-Vert au Lac Tchad, sur trente degrés de longitude et entre les latitudes de 10° à 15° nord, c’est-à-dire dans une zone de 80,000 à 90,000 lieues carrés » (1 840 000 à 2 070 000 km2), soit plus de onze (11) fois la superficie actuelle du Sénégal. » (Cf. FAIDHERBE : ESSAI SUR LA LANGUE POUL ET COMPARAISON DE CETTE LANGUE AVEC LE WOLOF,LES IDIOMES SÉRÈRES ET LES AUTRES LANGUES DU SOUDAN OCCIDENTAL »)

Parmi les nombreuses autres déclarations, nous relevons également celles de :

-Eugène MAGE décrivant Ahmadou Cheikhou : «A première vue, j’avais donné à Ahmadou dix-neuf ou vingt ans ; en réalité, il en avait trente ; il est plutôt grand et il est bien fait. Sa figure est très douce, son regard calme, il a l’air intelligent. Il bégaie un peu en parlant, il parle bas et très doucement. Il a l’œil grand, le profil du nez droit, les narines peu développées. (..)  Il est coiffé d’un bonnet bleu. (..) Il tenait à la main un chapelet, dont il défilait les graines en marmottant par les intervalles de la conversation. Devant lui, sur sa peau de chèvre, étaient posés un livre en arabe et des sandales ainsi que son sabre».

-Eugène MAGE: «Trois jours après son entrée à Hamdallaye, tout le Macina, chefs en tête, venait faire sa soumission au marabout, qui se trouve ainsi maître de la plus vaste étendue de territoire qu’un chef nègre n’eut jamais eu en son pouvoir. De Médine à Tombouctou, et de Trengela au Sahara, tout était soumis à sa loi».

-« Jules BELIN de LAUNAY » (1814-1883), un compagnon de Faidherbe, préfaçant le livre d’Eugene MAGE: «La rapide extension des Foulahs et leur domination politique dans une grande partie du Soudan, depuis la haute région où le Kouara (Djoliba ou Niger) et le Sénégal ont leurs sources jusqu’au fort au-delà du Tchad ; cette extension est un des phénomènes historiques les plus remarquables des temps modernes».

-Robert CORNEVIN : «La théocratie fondée en 1818 au Macina par Cheikou Ahmadou, à son apogée en 1830, s’étendait du Nord au Sud entre Tombouctou et Djenné et à l’Ouest, les rives du Bani et du Niger».

-Le Suédois Carl Bernard Wadstrom, dans son récit intitulé « Observations sur la traite des nègres, avec une description de quelques parties de la côte de Guinée, durant un voyage fait en 1787 et 1788 avec le docteur A. Sparganier et le capitaine Arrhenius » : « La conduite du roi actuel d’Almaamy (autrefois grand marabout) est plus intéressante pour l’humanité et prouve la fermeté du caractère mâle des Nègres lorsqu’ils ont acquis quelques lumières. Comme son esprit a été plus cultivé dans sa jeunesse que celui des autres princes noirs, il s’est rendu tout à fait indépendant des Blancs.

Il a non seulement défendu la traite des esclaves dans ses Etats, mais (en 1787) il n’a pas même voulu permettre aux Français de faire passer par ses Etats les captifs de Gallam. Il rachète ses propres sujets lorsqu’ils ont été pris par les Maures, et il les encourage à élever des troupeaux, à cultiver la terre et à exercer leur industrie de toutes les manières« .

Pruneau de Pommegorge, ancien membre du Conseil du Sénégal parlant d’Almamy Abdoul Kader KANE aussi dira : «…Il a engagé tous les grands de ce pays à se faire comme lui marabout. Il a défendu dans tout son pays les pillages ni de faire aucun captif ; et enfin par d’autres moyens politiques  (et au fond très humains) il est parvenu à repeupler son vaste royaume, à y attirer des peuples qui y trouvent leur sûreté. Il commence même par se rendre redoutable à tous ses voisins par sa bonne gouvernance  et administration. Ainsi, voilà un homme d’une contrée presque sauvage, qui donne une leçon d’humanité  à d’autres peuples policés, en défendant dans tout son royaume la captivité et les vexations».

Encore une fois : Si le sang coulant dans les veines de tous les illustres enfants du Sénégal est plus wolof ou sérère ou encore diola que « pullo / toucouleur », alors bravo, nobles gens ! Faites les œuvres de vos ancêtres! Rivalisez dans l’accomplissement des sublimissimes œuvres qui étaient les leurs !

El Hadj Boubou SENGHOTE







Reponse Au Diawdine Amadou Bakhaw Diaw (suite Et Fin)

…Et Diawdine Amadou Bakhaw DIAW, Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal (« MBOTAY LEPPY WOLOF ») de poursuivre :

7)- Origines de Thierno Souleymane Baal

  « Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor BAAL, tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor… »

La Professeur Fatou Sow Sarr s’est sûrement inspirée pour la généalogie de Thierno Souleymane Ball de celle fournie par l’historien traditionniste foutanké, le Seybobé de Dabiya Siré Abass SOW dans son ouvrage Chroniques du  Fouta Sénégalais :

« …le cheikh Suleyman-Bal fils de Rasin fils de Samba fils de Bukar fils d’Ibrahima fils de Nyokor fils d’Ibrahîma fils de Mûsa fils de Suleyman fils de Ru’rubah fils de ‘Okbatu fils de ‘Àmir (Dieu le très haut sait mieux  que personne si cette généalogie est exacte).

En tout cas au Sénégal il n y  a pas de prénom sérère plus emblématique que Niokhor.»

Réponse :

Madame le Professeur Fatou SARR SOW avait dit que le quatrième ascendant de Thierno Souleymane Baal s’appelait Niokhor, Niokhor BAAL. Or, dans la généalogie qui nous est présentée ci-dessus, Niokhor occupe la cinquième et non la quatrième place. Si donc ascendance il y a, Niokhor serait le cinquième et non le quatrième ascendant !

Cette généalogie est bien cocace ! Car le même Niokhor BALL (du Professeur Fatou et de Diawdine Amadou), père de Ibrahima-père de Rasin-père de Bukar-père de Cheikh Suleyman Bal, serait le fils d’Ibrahîma-fils de Mûsa-fils de Suleyman-fils de Ru’rubah-fils de ‘Okbatu-fils de ‘Àmir !

C’est du n’importe quoi ! De grâce, nous n’avons rien contre notre cher cousin Niokhor, mais tout porte à croire qu’il a été introduit frauduleusement dans cette généalogie.

UN NIOKHOR QUI S’INVITE A BRULE-POURPOINT DANS UNE MULTITUDE DE NOMS AUTRES QUE SERERES (POUR NE PAS DIRE STRICTEMENT D’ORIGINE MUSULMANE !)

Du reste, en disant que « Dieu le très haut sait mieux  que personne si cette généalogie est exacte », le narrateur lui-même ne cache pas son scepticisme quant à la véracité de la généalogie qu’il suggère!

8)-« Il y a manifestement une confusion à ce sujet! D’abord il ne s’agit pas d’Arame Bakar MBOOJ, mais plutôt d’Arame Bakar FAAL, fille du Damel Amari Ngoone Ndeela Kummba FAAL. C’est celle-là qu’Almaami Abdul Kader KAN avait épousée. Dixit Senghote.»

Faux d’après  cet extrait de l’ouvrage de Thierrno Moussa Kamara :

« …Quand l’Almaami Abdul avait combattu et vaincu le Brak, prince du Waalo, celui-ci s’était enfui chez le Dammel Hammadi Ngoone Ndella et s’était réfugié auprès de lui, d’après ce qu’on dit. L’Almaami Abdul avait pris sa maison et quatre femmes : deux filles de Brak, Aram Bakkar et Faatu Jullit, et deux filles de son frère, Maryam MBOOC et Hanna Mbooc… »

Réponse :

L’erreur en ce qui concerne le patronyme de Arame Bakkar est due au fait que suivant une autre narration, le Damel Amary Ngoné Ndella FALL aurait donné la main de sa propre fille Arame Bakar à Almaami Abdul, après avoir accordé la liberté à ce dernier qui était son prisonnier. C’était en 1790, après la bataille de Boungowi qu’Almaami perdit face au Damel Amari Ngoné Ndella « aidé par le double jeu du Brack du Walo et la complicité du comptoir négrier de Saint-Louis qui a fourni à crédit des fusils au Damel moyennant le remboursement en esclaves ».

Alors, les enfants portant nécessairement le patronyme de leur père, nous avons écrit Arame Bakar FAAL en lieu et place de Arame Bakar MBOOJ.

9)-La femme qu’Elimaan Buubakar KAN épousa et qui lui donna de nombreux enfants et une illustre descendance s’appellerait, elle, Jaawo Joop MBOOJ (Diawo Diop MBODJ)

« Faux, Mr. Senghote ! L’épouse Walo Walo de Elimane Boubacar ne se nomme pas MBodj mais Diop…»

Réponse :

Là aussi, la confusion provient tout simplement de la présence de deux patronymes (JOOP et MBOOJ). Cela arrive souvent en pareille situation. C’est ainsi que pour d’aucuns, Madame le Pr Fatou SARR SOW (ou Fatou SOW SARR) serait une Pullo, tandis que pour d’autres, elle serait plutôt une Seereer ce, du fait des deux noms de famille (SARR et SOW) qui suivent son prénom.

10)-« Si, sur le plan ethnique [biologique et culturel], les Lebu-Sereer semblent plus influents, les Peul imposent leur langue alors que l’apport des Bidân et Soninké est relativement réduit.

Ce peuple ne trouve son unité et sa personnalité que très tard, à partir du XVIe siècle, dans le cadre de la communauté halpulaar’en.

L’ethnie toucouleur est plutôt d’un peuple hétérogène, pluriethnique ou trans-ethnique, résidu (témoin) des différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée, mais aussi résultat des échanges (biologiques et culturels) de ces peuples entre eux et avec leurs voisins Bidân.

C’est ce peuple que pour la première fois Ca Da Mosto (1455-1457) , qui, par ailleurs, connaît les Sereer, les « Foules », les Wangara et les Wolof, désignera sous le nom « Thucaror » (Ça Da Mosto 1895 : 33).

La première mention européenne du Takrur apparaît sous la plume de Dulcert.

Le géographe établit en 1339 une carte où l’Afrique et l’archipel canarien occupent une grande place, et où l’on peut lire « Tochoror ».

En 1375, dans l’Atlas Catalan figure une vignette avec le toponyme « Tacorom » (Takrur).

En 1506, D.Pacheco Pereiraétablit une carte où figure *« le royaume de Tucurol ».

Mais si Dulcert et Pacheco semblent utiliser le terme dans le sens d’un toponyme, avec Valentim Fernandes, il ne fait plus de doute que Tucurooes ou Tucaraes désigne bien une population.

Thucaror, Tochoror, Tucurol, Tucurooes et Tucaraes sont, à l’évidence, un héritage de la cartographie arabe.

Le passage de la forme arabe à la forme européenne s’est accompagné d’un glissement sémantique… »

A LIRE  QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES OBSERVATIONS DU DOYEN IBRAHIMA FALL

Réponse :

Nous ne le répéterons jamais assez : Nous nous devons de mener nos propres recherches et réécrire notre propre Histoire, au lieu de nous contenter des travaux des autres, fussent-ils des Occidentaux, des Arabes, etc..

Ne l’oublions jamais non plus: Notre Histoire est antérieure à l’arrivée des envahisseurs et autres explorateurs de tous pays, de tous continents et leur a également survécu.

Et surtout : Arrêtez de nous stigmatiser, de dire des « Toucouleurs » tantôt qu’ils sont issus d’un métissage entre un Nègre et un élément venu de l’étranger, ou entre un Sérère, un Lébou et un Peul, ou entre un Sérère et un Wolof, tantôt qu’ils sont le résultat d’un mélange « entre les différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée », ou encore le  produit desdites populations avec les bidanes, leur « résidu »! Arrêtez de raconter n’importe quoi sur l’origine supposée des « Toucouleurs », dont vous ne savez absolument rien du tout ! Quand donc cesserez-vous de fantasmer sur l’origine des « Toucouleurs » ?

Quant aux déclarations de tous ces chercheurs et autres écrivains occidentaux parlant, pour désigner les « Toucouleurs » de « Thucaror », « Takrur », « Tochoror », « Tacorom », « Tucurol », « Tucurooes » et autres « Tucaraes », elles prouvent, toutes, que les « Toucouleurs » ne sont pas de nouveaux venus au Tekrour, que personne ne les y a précédés et qu’ils pourraient bien venir de l’Est, si l’on se réfère à la déclaration du Pr Cheikh Anta DIOP :

« Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ‘’Soudan anglo-égyptien’’…Il existe, à l’heure actuelle, en Abyssinie, une tribu appelée Tekrouri, ce qui donne à penser, au cas où les Toucouleurs du Sénégal seraient une fraction de cette tribu, que la région du Tekrour, loin d’avoir donné son nom aux Toucouleurs, aurait reçu le sien de ceux-ci lorsqu’ils s’y installèrent » (Cf. Nations nègres et Culture, quatrième édition, juin 2023, page 616-617)

11)-« La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peul et avait été élevé dans le Cayor)… »

Réponse :

Il y a unanimité sur le fait qu’Abdul Hammadi plus connu sous le nom d’Almaami Abdul Qaadiri KAN (Almamy Abdoul Kader KANE) était le fils de Alfaa Hammadi-fils de Al Hajji Lamin-fils de Maat-fils de Hammadi-fils de Aali-fils de Hammee Juuldo, etc.. Il était un descendant de Hammee Juulɗo KAN, tant du côté paternel que de celui maternel. Après la mort d’Al Hajji Lamin Maat, son fils Alfaa Hammadi, pour fuir les exctions des Deeniyŋkooɓe et des Maures, se réfugia à Njama, dans le disctrict de Paffa-Warna, au Saalum, en compagnie des Fulɓe Humaynaaɓe. Voilà qui explique la naissane d’Abdoul Kader KANE au Saloum, en 1726, selon certaines sources.

Il fit ses études coraniques à Njama, auprès de son père, un érudit qui était auréolé du titre d’Alfaa. Il avait sept ans. Cinq ans plus tard, soit à l’age de douze ans, il mémorisa le saint Coran. Il est problable qu’il y ait fréquenté d’autres foyers coraniques dans son lieu de naissance, car le Saloum faisait partie des destinations privilégiées de nombreux futaŋkooɓe.

Il entreprit des études de grammaire et de littérature et alla par la suite à l’Université de Pir Sañoxor où il étudia l’exégèse et le droit. “Il y reçut une solide formation juridique sous la direction de Siriñ Demmba FAAL dont la mère Xari Luum et la grand-mère paternelle Jiigi Urude étaient originaires du Fuuta”, selon Cheikh Moussa KAMARA rapporté par le Pr Oumar KANE, à la page 539 de son livre de référence précité. Nous y lisons également que tous les formateurs  (ou presque) d’Abdoul et ses célèbres condisciples à Pir, étaient des “Fulɓe / Toucouleurs”.

Parmi eux, Tafsiru Aamadu KAN de Dimat qui serait le maître attitré de tous les condisciples fuutaŋkooɓe des célèbres acteurs de la Grande Révolution de 1776 qui, d’ailleurs, maîtrisaient déjà, tous ou presque, chacun, une discipline qu’il enseignait à ses autres camarades.

Encore que, Khaly Amar FALL en personne, de son vrai nom Hammaat Paate Koli FAAL soit né à Guédé (un village du Fuuta), d’une mère « Pullo / Toucouleur », et ait fait ses études au Fuuta. Ses enfants aussi sont nés au Fuuta et y ont fait leurs études, auprès de marabouts Fulɓe / Toucouleurs, leurs grands-parents maternels. Même les très rares enseignants de Pir qui n’étaient pas des Fulɓe / Toucouleurs (si jamais il en existait), avaient de solides attaches familiales au Fuuta. Cela est connu et accepté de tous, excepté peut-être des TOUCOULEUROPHOBES.

Si malgré tout « Almamy Abdoul Kader KANE avait dans les veines plus de sang wolof que de sang peul ». Si malgré tout Almamy Abdoul Kader KANE doit son apprentissage coranique,  sa formation religieuse et son érudition à des maîtres wolofs. Si malgré tout Thierno Souleymane BAAL et ses anciens condisciples de Pir doivent leur formation et leur aura aux Wolofs. Si…Si…Si…

Alors : Bravo, Champions! Faites donc leurs œuvres ! Notre cher Sénégal y gagnera énormément !

12)-« …C’est à cause de ce vieux fond wolof et sérère du Fouta que le général Faidherbe indiqua que la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul contre l’élément Malinke mélangé aux Poul. 

…La révolution d’Abd-Oul-Kader, qui s’appuya sur la religion, nous semble donc être une révolution de la classe ou race nommée Torodo contre la domination des Délianké; et il nous semble que les Torodo devaient être le résultat du mélange des tribus Poul non Délianké avec les habitants indigènes, c’est-à-dire avec les Ouolof; cette race mélangée avait conservé les noms des tribus poul, avait adopté la langue poul, et était devenue musulmane fanatique.

Tous les noms des tribus Torodo qui habitent aujourd’hui le Fouta, sont des noms poul, irlabé, sélobé. etc.

Elles ne parlent que le poul mélangé de quelques mots ouolof. Mais physiquement parlant, ces tribus ont plus du ouolof que du poul. La révolution opérée par Abd-Oul-Kader (qui personnellement avait dans les veines plus de sang ouolof que de sang peut et avait été élevé dans le Cayor), et par les Torodo, contre les Délianké, est donc une espèce de réaction des Ouolof mélangés aux Poul contre l’élément malinké mélangé aux Poul..

Saint –Louis le  30 Aout 1855 le Chef de Bataillon de Génie Louis Léon Faidherbe »

A LIRE  FINI LE TEMPS DE L'INSOUCIANCE

Réponse :

Nous ne comprenons que dalle à tout ce que l’on rapporte ici de Louis Léon César Faidherbe, ancien Gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865! Quand même, Diawdine Amadou Bakhaw DIAW! Croyez-vous, en votre âme et conscience, à cette crétinerie de Faidherbe? Rendez-nous service en nous dispensant de la lecture d’une telle absurdité qui s’apparente à de l’idiotie congénitale !

Même le récipiendaire d’un brevet d’idiotie dûment délivré suite à une expertise médico-légale, ne croira pas à cette ineptie suivant laquelle « la révolution toorodo fut celle des wolofs du Fouta mélangés aux Poul ».

TOUS LES ACTEURS DE LA GRANDE REVOLUTION DE 1776 ETAIENT DES FULƁE ! POURQUOI CETTE VERITE DERANGE-T-ELLE TANT?

C’est Diawdine Amadou qui nous surprend, et non pas Faidherbe qui, dans une lettre adressée à sa mère en juin 1851, depuis l’Algérie où il était en stage, se vantait : « J’ai détruit de fond en comble un charmant village de deux cents maisons et tous les jardins. Cela a terrifié la tribu qui est venue se rendre aujourd’hui ».

Ce n’est pas Faidherbe qui, en 1859, écrivait que «Les Noirs font de bons soldats, parce qu’ils n’apprécient guère le danger et ont le système nerveux très peu développé» qui nous surprend.

Pourvu seulement que la TOUCOULEUROPHOBIE qui caractérisait Faidherbe et certains de ses anciens compagnons français,  n’ait fait des émules quelque part!

Oui, c’est bien Monsieur le Président de l’Union des Associations culturelles Wolof du Sénégal qui nous surprend et non pas Faidherbe qui nourrissait beaucoup de haine envers les Fulɓe, ainsi que cela apparaît clairement dans ses recommandations ci-après, entre autres:

-« Si Al Hajji (El hadj-Omar) retourne dans le Kaarta, avec une partie des populations du Fouta, sans attaquer les États wolofs, il faut le laisser partir, faire également l’expédition de Guémou, et ensuite lui offrir la paix ou la guerre comme le du Kaarta. S’il parvient à entraîner le Fouta et envahit les États wolofs, il faut le combattre avec tous nos moyens.

A.N.S.0.M., Sénégal, 145 a.

Mémoire (entièrement autographe) de Faidherbe au MINISTRE, rédigé à bord du mixte, 1.10.1858. »

Parmi les populations indigènes que nous avons eu à coloniser, il y a une ethnie qui n’acceptera jamais notre domination. Et il se trouve que cette ethnie est très répandue sur notre espace de colonisation. Il est urgent et impératif, pour notre présence en Afrique, de réussir à la diviser et leur opposer les autres ethnies moins rebelles. Car le jour où les Peuls se regrouperont, ils pourront balayer sur leur passage toutes les forces coloniales».

Le Colonel Louis ARCHINARD aussi avait dit que: « Ma conviction s’est faite et je regardais Ahmadou comme l’âme de toutes les révoltes contre nous. (…) Il fallait enlever à Ahmadou l’ombre du prestige dont il jouissait encore, et pour cela le chasser du dernier royaume créé par son père et le priver du concours des Toucouleurs que le fanatisme musulman, l’orgueil vis-à-vis des autres Noirs et la haine contre nous, tenaient encore groupés autour de lui».

Yves-Jean Saint-Martin avec le concours de CNRS (Centre national de la Recherche scientifique) rapporte également: « Avant l’arrivée de Faidherbe, et jusqu’en 1859, l’ennemi héréditaire de Saint-Louis et de la colonie était le Maure, pillard incorrigible mais indispensable fournisseur de la gomme ; après lui, dans le palmarès de la détestation, sinon de la haine, venait le Toucouleur du moyen fleuve, obstacle irritant à la navigation et au commerce de Galam.

On les combattait, tant bien que mal, de l’extérieur, sans penser sérieusement à aller faire la loi chez eux. Les plus redoutables sont ceux qui se parent d’un prestige religieux débordant le cadre de leur ethnie et de leur caste origine; En Hadji Omar Tall et ses fils, surtout Amadou de Ségou ; mais aussi, Maba et ses frères, Amadou Shaykou et les siens. À la base de leur autorité, on trouve la force d’une confrérie islamique rénovée et rendue plus accessible à l’homme noir: la Tidjaniya. Si elle se heurte avec tant d’acharnement au pouvoir colonial, c’est parce qu’elle lui conteste tout rôle autre que mercantile : << les français sont des marchands >>, a déclaré EL Hadji Omar, formule reprise par Maba et Amadou Shaykou. Les réformateurs Tidianes sont ainsi devenus les inspirateurs de la résistance aux français… »

Voilà les causes de la haine viscérale que les Faidherbe et consorts nourrissaient envers les « Fulɓe / Toucouleurs ». Mais Faidherbe, tout PULLOPHOBE qu’il fût, avait au moins le mérite de reconnaître le courage, la bravoure, le patriotisme, l’esprit de sacrifice et d’abnégation de ses adversaires les plus résolus, les plus déterminés, les plus redoutables qu’étaient les « Fulɓe / Toucouleurs ». Il s’était même incliné devant leur génie militaire, si on se réfère à ses écrits ci-dessous, consultables au niveau des Archives nationales:

« Depuis Abdul Kader, le Fouta n’a plus retrouvé cette union qui en fit la puissance la plus formidable de toute l’Afrique»;

A LIRE  LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DU PREMIER MINISTRE EST-ELLE MENACÉE ?

« Abdoul Kader fonde au commencement du XVIIIe siècle l’Etat théocratique du Fouta sénégalais, 4,000 lieues carrés », soit 92 000 km2.

2°) « Dans le cours du XVIIIe siècle, Sidi fonde le Fouta Djalon, 4,000 lieues carrés » ;  soit 92 000 km2).

3°) « Fin du XVIIIe siècle, fondation du Dondou musulman par l’Almamy Ibrahima, du Fouta Djalon, 2,000 lieues carrés », soit 46 000 km.

4°) « Au commencement du XIXe siècle, Othman-Dan Fodio et son fils fondent un vaste empire peul entre le Niger et le lac Tchad (royaumes de Sokolo et de gando), 20,000 lieues carrés » (460 000 km2), soit plus du double de la superficie actuelle du Sénégal.

5°) « Au commencement du XIXe siècle, Ahmadou-Lobbo fonde un Etat peul le long du Niger, entre Tombouctou et Ségou. Tombouctou finit par lui être soumis, 1,000 lieues carrés », soit 23 000 km2.

6°) «  De 1857 à 1861, El hadj-Omar, repoussé par nous du Sénégal, fait la conquête des puissants Etats du Kaarta et du Ségou; ensemble 15,000 lieues carrés », soit 345 000 km2.

7°) « Les dernières nouvelles du Sénégal annoncent que Ahmadou Cheikhou, des environs de Podor, déjà maître du Djolof depuis quelques années, vient d’envahir le Cayor d’où il a chassé le Damel. Ce serait donc la fondation d’un nouvel et septième Etat peul, celui-ci aux dépens des pays wolofs, 5,000 lieues carrés. De sorte qu’aujourd’hui les Peuls sont maîtres presque partout du Cap-Vert au Lac Tchad, sur trente degrés de longitude et entre les latitudes de 10° à 15° nord, c’est-à-dire dans une zone de 80,000 à 90,000 lieues carrés » (1 840 000 à 2 070 000 km2), soit plus de onze (11) fois la superficie actuelle du Sénégal. » (Cf. FAIDHERBE : ESSAI SUR LA LANGUE POUL ET COMPARAISON DE CETTE LANGUE AVEC LE WOLOF,LES IDIOMES SÉRÈRES ET LES AUTRES LANGUES DU SOUDAN OCCIDENTAL »)

Parmi les nombreuses autres déclarations, nous relevons également celles de :

-Eugène MAGE décrivant Ahmadou Cheikhou : «A première vue, j’avais donné à Ahmadou dix-neuf ou vingt ans ; en réalité, il en avait trente ; il est plutôt grand et il est bien fait. Sa figure est très douce, son regard calme, il a l’air intelligent. Il bégaie un peu en parlant, il parle bas et très doucement. Il a l’œil grand, le profil du nez droit, les narines peu développées. (..)  Il est coiffé d’un bonnet bleu. (..) Il tenait à la main un chapelet, dont il défilait les graines en marmottant par les intervalles de la conversation. Devant lui, sur sa peau de chèvre, étaient posés un livre en arabe et des sandales ainsi que son sabre».

-Eugène MAGE: «Trois jours après son entrée à Hamdallaye, tout le Macina, chefs en tête, venait faire sa soumission au marabout, qui se trouve ainsi maître de la plus vaste étendue de territoire qu’un chef nègre n’eut jamais eu en son pouvoir. De Médine à Tombouctou, et de Trengela au Sahara, tout était soumis à sa loi».

-« Jules BELIN de LAUNAY » (1814-1883), un compagnon de Faidherbe, préfaçant le livre d’Eugene MAGE: «La rapide extension des Foulahs et leur domination politique dans une grande partie du Soudan, depuis la haute région où le Kouara (Djoliba ou Niger) et le Sénégal ont leurs sources jusqu’au fort au-delà du Tchad ; cette extension est un des phénomènes historiques les plus remarquables des temps modernes».

-Robert CORNEVIN : «La théocratie fondée en 1818 au Macina par Cheikou Ahmadou, à son apogée en 1830, s’étendait du Nord au Sud entre Tombouctou et Djenné et à l’Ouest, les rives du Bani et du Niger».

-Le Suédois Carl Bernard Wadstrom, dans son récit intitulé « Observations sur la traite des nègres, avec une description de quelques parties de la côte de Guinée, durant un voyage fait en 1787 et 1788 avec le docteur A. Sparganier et le capitaine Arrhenius » : « La conduite du roi actuel d’Almaamy (autrefois grand marabout) est plus intéressante pour l’humanité et prouve la fermeté du caractère mâle des Nègres lorsqu’ils ont acquis quelques lumières. Comme son esprit a été plus cultivé dans sa jeunesse que celui des autres princes noirs, il s’est rendu tout à fait indépendant des Blancs.

Il a non seulement défendu la traite des esclaves dans ses Etats, mais (en 1787) il n’a pas même voulu permettre aux Français de faire passer par ses Etats les captifs de Gallam. Il rachète ses propres sujets lorsqu’ils ont été pris par les Maures, et il les encourage à élever des troupeaux, à cultiver la terre et à exercer leur industrie de toutes les manières« .

Pruneau de Pommegorge, ancien membre du Conseil du Sénégal parlant d’Almamy Abdoul Kader KANE aussi dira : «…Il a engagé tous les grands de ce pays à se faire comme lui marabout. Il a défendu dans tout son pays les pillages ni de faire aucun captif ; et enfin par d’autres moyens politiques  (et au fond très humains) il est parvenu à repeupler son vaste royaume, à y attirer des peuples qui y trouvent leur sûreté. Il commence même par se rendre redoutable à tous ses voisins par sa bonne gouvernance  et administration. Ainsi, voilà un homme d’une contrée presque sauvage, qui donne une leçon d’humanité  à d’autres peuples policés, en défendant dans tout son royaume la captivité et les vexations».

Encore une fois : Si le sang coulant dans les veines de tous les illustres enfants du Sénégal est plus wolof ou sérère ou encore diola que « pullo / toucouleur », alors bravo, nobles gens ! Faites les œuvres de vos ancêtres! Rivalisez dans l’accomplissement des sublimissimes œuvres qui étaient les leurs !

El Hadj Boubou SENGHOTE







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