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L’incontournable Contourné : « fi Bêtt Yemm »

Les mains chargées, jeunes et vieux jouent au chat et à la souris avec les voitures au niveau de l’autoroute à hauteur de la Patte d’Oie. Des coups d’œil furtifs sont jetés à gauche et à droite, la vitesse des automobiles évaluée et c’est une course folle pour traverser.

Alors qu’à une centaine de mètre de là trône une passerelle construite à coup de millions et ignorée de tous. Son utilisation est royalement contournée. « Tayal ba dé » !

Cependant il suffit que deux gendarmes soient en faction aux environs pour que ces sénégalais imprudents se bousculent sur le pont : « foyé sa bakan, ragal alkati » !

Les bus Tata, dont la vocation première était de prendre le relais des cars rapides et combattre les surcharges, sont aujourd’hui les champions de l’imprudence. Ces bus roulent à tombeau ouvert avec les portes ouvertes et des clients qui sont plus en sécurité dehors qu’à l’intérieur. Nous avons juste changé de cabine dans le Titanic. Il était question aux lendemains de la tragédie du Joola de changer de comportement surtout dans le secteur des transports. Mais le constat est là : aujourd’hui plus qu’hier nous prenons plus de risque en continuant à provoquer le diable et attendant qu’il nous refasse un clin d’œil.

Sur la route c’est au vu et au su de tout le monde que les chauffeurs sont raquettés par des hommes en tenue sensés incarner le respect de la loi : Mille francs (1000F) pour les délits de surcharge et cinq cents (500F) pour les infractions jugées mineures. Comment veux-t-on avec ces agissements renflouer les caisses de l’Etat ? L’amende est astucieusement contournée.

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Chez nous le loyer tue le sénégalais sans qu’une solution ne soit trouvée. Une chambre de moins de six mètres carrés peut revenir à trente ou quarante milles francs le mois. Des sommes faramineuses transitent entre le locataire et son logeur en passant par un courtier ou une agence immobilière. Trois fois le prix du loyer mensuel est exigé avant la remise des clefs. A ce rythme beaucoup de nos compatriotes risquent de ne jamais connaître la joie d’avoir leur propre maison. Et que dire de ces agences immobilières qui poussent comme des champignons dans la capitale ? Sont-elles- toutes légales ?

Quant à certaines de nos filles qui doivent être la courroie de transmission des valeurs cardinales de notre société, elles sont perdues. Elles vivent la nuit et se reposent le jour venu.

Elles fument, forniquent, se soulent, se prostituent, volent… « Daniouy taggo Rufisque, dém Saly » avec comme outil de contournement le téléphone portable. Elles n’ont aucun scrupule à dire au parent au bout du fil qu’elles sont à Pikine alors qu’elles se la coulent douce à Grand Dakar.

La vérité est toute contournée !

Nos hommes eux sont nombreux à payer cash des kilos de viande grillée à la dibiterie ou au fast food, accompagnés de la maîtresse ; Alors qu’à la maison la femme, la légale, celle qui a dit oui devant le Maire, finit sa tasse de bouillie avec les enfants. Quand l’amante chausse du Dior, Madame, elle, se contente de sandale. Eh oui ! Ils investissent dans ce qu’ils cherchent et négligent ce qu’ils ont trouvé. « Samba alaar » !

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La banlieue inondée, le plus pervers organise les habitants en association, demande un soutien et bouffe l’argent. Quand les espèces sonnantes et trébuchantes tardent à venir, il organise des marches, se fait inviter à la télé, tire à boulet rouge sur le pouvoir… Cette difficulté contournée on ne l’entend plus : Nous avons compris !

 

Souleymane Amadou Ly

Julesly10@yahoo.fr

776516505

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