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Mandat Présidentiel: Wax Ou Waxeet

Mandat Présidentiel: Wax Ou Waxeet

« Et remplissez l’engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements. » Coran, S17. V34

C’est avec une effarante légèreté qu’est traitée depuis des mois, une question qui relève de l’honneur et de la déontologie d’un individu, d’une institution, de la plus haute autorité du Sénégal : M. Macky SAll. Et les auteurs de cet outrage à notre intelligence et notre bon sens font partie de ses proches collaborateurs.

Monsieur Macky Sall avait promis, s’était engagé, avait donné sa parole, la main sur le cœur, les yeux dans les yeux de tous ceux qui ont cru en lui, en l’occurrence moi, qu’il allait réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans.

Il allait s’y atteler, avait-il promis, dès l’aube de son accession au pouvoir. Il l’avait promis à la veille du début de son mandat, il l’avait promis aux aurores, puis à l’aube, aujourd’hui, nous sommes au crépuscule de son mandat, aujourd’hui, encore, nous attendons, encore et encore, qu’il libère les cœurs. Libérer les cœurs, oui, les mots sont bien pesés, bien assumés.

Il doit libérer nos cœurs de cette angoisse, de ces doutes, de cette crainte de nous être encore fait avoir par le mythe des ‘’belles paroles’’ de ‘’politiciens’’. ‘’L’éloquence politique est l’art de promettre sans tenir, de jeter de la poudre aux yeux des autres’’ a dit quelqu’un.

Nous avons cru en lui et c’est le cœur plein d’espoir que j’avais introduit mon bulletin au matin du 26 mars. L’espoir qu’enfin nous aurions un président qui mettrait en avant les valeurs humaines, qui se tiendrait droit, la poitrine fière et qui nous servirait d’exemple à tous. Nous avions espéré avoir un président modèle, dans les actions, quelqu’un qui serait totalement diffèrent des autres, quelqu’un qui réformerait le système, quelqu’un qui saurait se tenir en leader, qui saurait taper sur la table pour siffler la fin d’une récréation qui aura trop duré.

Les déclarations fusent de partout. Ceux qui, auparavant, criaient au scandale à la moindre occasion, ceux qui, encore à la veille de la chute du PDS , s’égosillaient pour réclamer que Gorgui respecte son engagement, ceux là même aujourd’hui, veulent nous faire ‘’avaler’’ la ‘’légitimité’’ de la trahison d’une parole donnée par un Homme, en brandissant des arguments légaux.

C’est fou ce que le pouvoir change les gens, ce que l’argent peut métamorphoser l’individu. Encore faut-il que ces personnes soient sincères dans leurs actes posés auparavant. Et si ce n’est pas le cas, honteux, est le mot approprié pour rappeler à ces gens combien de centaines de milliers de sénégalais les avaient suivi pour réclamer un changement. Combien au péril de leur vie? Combien de familles éplorées, pour qu’aujourd’hui, nous ayons droit à un nouveau souffle d’espoir, un espoir qui s’estompe peu à peu, qui s’effrite au gré de crise dans l’éducation, de la pauvreté des ménages, de la misère ambiante et ambulante.

Le prénom d’un président ne devrait pas être le terme à la mode pour décrire la situation misérable de notre cher Sénégal, le nom de famille de son épouse ne devrait pas faire partie de l’expression à la mode pour décrire un arrogant népotisme,  une ‘’dynastisation’’ d’un pouvoir.  C’est fou ce que l’histoire aime se répéter, comme pour nous narguer, nous rappeler nos choix…

Mais malheureusement, au Sénégal, c’est le cas.

La patrie avant la patrie…Cela nous paraît bien loin, un je ne sais quoi de nostalgique, qui revêt d’un rêve, d’une bonne intention, certes, mais rattrapée par la réalité du pouvoir.

Le pouvoir est ce délicieux fruit empoisonné, qui fait périr les boulimiques. Qui fait oublier les plus beaux principes aux plus faibles. Mais dans la vie, tout est une question de choix. Le temps passe mais le pouvoir a le pouvoir de vous faire oublier l’abstraction du temps, sa traîtrise, et on se retrouve du jour au lendemain six pieds sous terre.

« Sa dieufou teyy moy sa dieuwou euleuk » avait chanté Youssou Ndour. Des paroles qui devraient faire réfléchir notre très cher président. Monsieur le président, vous avez le choix entre deux voies : faire plaisir à vos proches, décevoir le peuple sénégalais, trahir ceux qui vont élu en trahissant votre parole et détruire votre réputation à jamais où faire preuve de courage, respecter votre engagement vis à vis de nous, le ‘’peuple’’, peu importe les conséquences et gagner le respect et la postérité d’une belle réputation, à jamais.

Vous avez rendez vous  avec l’histoire, Monsieur le Président, de grâce, ne le ratez pas en faisant le mauvais choix car les échéances arriveront, dans 2 ans ou dans 4, et heureusement, pour nous, nous jouissons encore de la liberté de choisir notre destinée. Prouvez nous que nous avions raison de vous choisir!

 

Rabia Diallo

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