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De Quelle Horreur FrÉmissons-nous ?

Il y a des signes de fin de règne ou du moins ceux d’une désinvolture outrageuse qui nous renseigne sur les personnes prétendant mener la barque Sénégal à bon port. Ces inconvenances sont indignes d’un Etat qui se respecte. Macky Sall et ses godillots nous accoutument pernicieusement, et de plus en plus, à des pratiques dangereuses qu’on a fini, peut-être inconsciemment, par considérer comme des conduites convenables et banales. Elles sont d’une gravité excessive. 

Son petit ministre, répondeur automatique et impertinent, d’une crasse inculture, démissionne après des preuves accablantes de malversations pour, dit-il, se laver des calomnies ; lui, ironie de l’histoire, qui aimait tant en débiter contre des gens dont il envie la carrure politique et intellectuelle. Pour quelqu’un qui dit être victime de mensonges, les explications ont été bien confuses devant, pourtant, un journaliste qui n’est pas connu pour être une lumière. Ses dénégations puériles et risibles l’ont davantage enfoncé et causé de la nostalgie à ceux qui ont connu des ministres du siècle dernier. Le scandale du programme des domaines agricoles communautaires  (Prodac) devrait tempérer la fougue du valet et le bouter hors des cercles de décision. 

Hélas, comme dans une mise en scène insipide, le lion, dans son éternel et profond assoupissement, a refusé la démission du poupon de madame, pour ne pas dire ironiquement comme l’autre, de la dame de compagnie. Quel message, Macky Sall est en train de donner aux Sénégalais ? Rien d’autre que cette infamie : « volez, pillez, spoliez et mon fief servira de refuge aux vassaux bien au service du suzerain ». Le président de la République protège les rapaces et les pillards. Pendant ce temps, c’est le peuple qui trinque en espérant que « l’année sociale » vienne au chevet des « grabataires » qui ont perdu la foi et de près d’un million de Sénégalais décimés par la famine. Nous sommes mal barrés pour parler de manière triviale comme le ministre des « animaux » et de l’« Oumoa » ! Quel drame nous vivons ! Quelle horreur sommes-nous en train de subir !

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Monsieur Prodac a repris tranquillement son poste comme si de rien n’était. Le directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar, lui, malgré les nombreux manquements observés dans sa gestion par les instances de contrôle, continue de nous narguer avec la bénédiction du petit tyran qui n’inspire même plus peur dans son propre camp. La peur s’est emparée de lui et de sa chapelle. Autrement, on comprendrait mal les sorties malheureuses de deux gros gaillards zélés, Moustapha Cissé Lô et Farba Ngom qui, dans une République sénégalaise encore attachée aux valeurs qui l’ont façonnée, seraient loin du cercle des décideurs. Ils n’ont ni la personnalité ni la science pour y entrer. 

Dans le Sénégal de Macky Sall, malheureusement, la loquacité et l’insolence sont rétribuées. Chacun d’eux se prévaut d’un plus grand apport que l’autre dans l’élection du mentor, en 2012. Car, dans leur compréhension nauséeuse de l’action politique, l’engagement doit être récompensé par des passe-droits. La transhumance n’est que le résultat de cette conception du pouvoir. Ce ne sont là que des exemples récents d’une gouvernance chérissant point la vertu et peu empreinte de sobriété. Passez-nous certains oublis ; le rythme des scandales est effréné.

Devons-nous croiser les bras et constater les dérives d’un régime aux abois insensible à notre triste sort se détériorant jour après jour. Il faut agir en vue de l’élection présidentielle quels que soient les subterfuges auxquels feront recours Macky Sall et ses complices. Il y va de notre devenir. En six ans de gestion, ils sont allés au-delà des limites de l’indécence. Mépriser la souffrance de son peuple et laisser tomber en déliquescence les fondements de la République sont des pratiques contraires aux convenances. Il est une nécessité impérieuse de restaurer la confiance entre les élus et ceux qu’ils représentent. Les ressorts s’affaiblissent. Ce n’est pas une parodie de concertations qui tirera ce pays de l’ornière. Il faut une nouvelle gouvernance consciente de sa mission historique. 

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