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Migrants

Migrants

Vouloir voyager a toujours été un dada pour les Sénégalais. Gosse déjà, je voyais des grands frères partir à l’étranger.

En Afrique d’abord. Au Mali ou en Côte d’Ivoire pour certains tandis d’autres allaient vers des contrées lointaines en Afrique centrale et australe. Mais les plus auréolés de prestige, c’étaient ceux qui partaient en Europe surtout en France qui accueillait ses premiers émigrés à Marseille d’où ils débarquaient du paquebot Ancerville puis du Massalia. Et déjà, à cette époque, il y’en avait qui y allaient sans bourse délier.

A bord de ces paquebots beaucoup ont rallié Marseille pour concrétiser leur rêve de l’étranger, leurs rêves d’aventures. Les vents et les vagues du large ne constituaient pour eux aucun danger contrairement aux dangers de la traversée aujourd’hui. Où l’on voit des centaines de jeunes gens, quelquefois plus, vigoureux et bien portants, défier les grosses vagues et les vents violents, à bord de frêles pirogues à destination de l’Espagne. Que beaucoup parmi ces voyageurs ne verront pas.

Les plus crédules ont été victimes de la roublardise de leur capitaine qui leur aura fait croire que les belles lumières de la côte étaient le pays de Cervantès. Quand, ces lumières étaient Dakar, Saint-Louis, Nouakchott ou Nouadhibou ! Et ces pauvres pigeons qui devraient remercier le Ciel de ne pas avoir été engloutis par la mer attendront la prochaine occasion pour réembarquer. L’Espagne ou la mort ! Trivialement Barça ou Barsakh.

Nos migrants d’aujourd’hui sont des plus intrépides. Là, ce n’est plus un besoin d’exotisme ou d’aventure mais une recherche de mieux. Rester dans un village, un faubourg ou un coin de la banlieue sans aucune perspective d’avenir après des études réussies, ratées ou inachevées, sans métier et sans argent… autant tenter de partir par bateau ou par auto via le désert libyen ou algérien pour la seconde option. Avant une traversée de tous les dangers. Il y en a en effet qui ont réussi à atteindre l’Espagne ou l’Italie par cette voie maritime des plus dangereuses et des plus tueuses.

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Quelqu’un vivant dans l’hinterland, n’ayant jamais connu la mer et ses dangers est prêt à tout sacrifier pour débarquer en Europe ! Des gouvernements européens et sénégalais ont mis d’énormes moyens pour endiguer ces départs fréquents et clandestins sans succès apparents. A qui la faute ? A nous, Africains, qui devons développer ce continent au plus vite et ainsi accueillir les migrants d’autres continents dans de bonnes conditions très différentes de ce que font les toubabs aujourd’hui.







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