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Une Confusion Bien Entretenue

Deux mois de prison avec sursis, 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Contrairement à ce qu’il semblait craindre, Ousmane Sonko n’est pas écarté de la prochaine présidentielle par ce verdict. Au regard de l’émoi de ces dernières semaines, comment comprendre ce jugement, qui ne semble, d’ailleurs, satisfaire aucune des deux parties ?

Au-delà du jugement lui-même, ces tensions sans fin rendent totalement illisible l’échiquier politique sénégalais. Ces deux dernières années, ce pays vit en permanence des psychodrames artificiellement générés, sur la base de suspicions récurrentes : la première prête à l’actuel chef de l’État un désir de troisième mandat, et la seconde suggère que le meilleur moyen, pour lui, d’y parvenir, serait d’éliminer de la course celui qui se présente – et que certains présentent – comme un possible prochain président du Sénégal, en l’occurrence Ousmane Sonko.

Voilà comment deux dossiers qui n’auraient jamais dû quitter le strict périmètre judiciaire sont devenus une source permanente de crises, le justiciable Ousmane Sonko dénonçant sans cesse une instrumentalisation de la justice visant à le rendre inéligible. Beaucoup auraient souhaité que tous accordent à la justice une présomption de droiture, pour aller paisiblement au bout de chaque plainte, notamment celle de cette employée de salon de massage, qui accuse. La tournure politique prise par cette affaire n’a, pour le moment, permis de rien trancher. Le plus triste, en mars 2021, était de voir ces jeunes gens, fiers partisans d’Ousmane Sonko, affirmer, à visage découvert, être prêts à « mourir pour leur leader». Quel que soit le camp, en politique, au Sénégal, il y a trop de gens prêts à mourir pour leur leader, alors que ce serait tellement plus constructif, pour tous, de savoir mourir un peu pour la patrie.

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L’instrumentalisation de la justice reprochée au président Macky Sall ne se fonde-t-elle pas sur un réel désir de troisième mandat ?

En quoi est-il indispensable, pour Macky Sall, d’écarter Ousmane Sonko, pour briguer un troisième mandat ? En dépit d’une opposition autrement plus forte et plus large, Abdoulaye Wade s’était présenté pour le troisième mandat, dont tous lui contestaient le droit. Le lien entre une éventuelle disqualification d’Ousmane Sonko et le sort de Macky Sall comporte sans doute des subtilités qui nous échappent… Par ailleurs, tout président qu’il était, Abdoulaye Wade avait été battu… par Macky Sall, justement. Les tensions, les destructions et même les morts, au nom de la méfiance vis-à-vis de la justice, tout cela laisse une impression de ce que les marxistes lusophones africains qualifiaient, dans les années 80, de confusionnisme.

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